Laïcs Missionnaries Comboniens

Fête de Saint Daniel Comboni : 10 octobre 2022

Comboni

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruits »

(Jn 15,5).

Comboni

« Ayez du courage ; ayez du courage en cette heure difficile, et plus encore à l’avenir.
Ne désistez pas, n’abandonnez jamais. Affrontez toutes les tempêtes sans crainte.
Ne craignez rien. Je meurs, mais l’œuvre ne mourra pas. »
(ce sont les dernières paroles de Saint Daniel Comboni, prononcées peu avant d’entrer en agonie le 10 octobre 1881)

Chers frères,
Bonne fête de notre père et fondateur Saint Daniel Comboni ! Salutations fraternelles à vous tous, où que vous soyez, pour célébrer cette fête qui a toujours été une source de grâce et de bénédiction ainsi qu’une occasion de revenir à la source de notre consécration selon le charisme combonien.

Le 10 octobre 1881, comme le « grain de blé tombé en terre... », notre père fondateur est mort sur le sol soudanais, mais cette « bonne graine » a germé et continue de porter beaucoup de fruits aujourd’hui ! À l’occasion de sa fête et de la nôtre, nous ne pouvons manquer de rappeler les paroles de Don Francesco Oliboni, le 26 mars 1858 : « Mais ne perdez pas courage, ne vous écartez pas de votre but, continuez l’œuvre commencée ; et si un seul d’entre vous reste, qu’il ne perde pas confiance et ne se retire pas ». Ces paroles, comme nous le savons bien, ont donné du courage à toute une génération de missionnaires en Afrique, y compris Comboni ; et ce sont les mêmes paroles qui ont inspiré la demande faite par notre père fondateur à ses missionnaires peu avant sa mort : il nous demande « d’être fidèles à la mission ». C’est cette grâce spéciale de fidélité à la mission que nous voulons demander aujourd’hui à Dieu et à Marie, Mère de la Nigritie.

Le contexte de la fête de Comboni cette année 2022 apporte avec lui beaucoup de grâces et de bénédictions. Tout d’abord, presque trois mois après la célébration du 19ème Chapitre Général de notre Institut, aujourd’hui, nous avons officiellement publié les Actes du Chapitre. Le 20 novembre, dans quarante jours exactement, aura lieu à Kalongo (Ouganda) la béatification du père Giuseppe Ambrosoli. Enfin, en ce moment de grâce, les Comboniennes célèbrent leur Chapitre Général à Vérone, animé par le sacrifice de Sœur Maria De Coppi, tuée au Mozambique le 6 septembre. Tous ces anniversaires sont, pour nous, des occasions de grâce et de croissance qui contribuent abondamment à donner une saveur et un parfum de sainteté à la fête de Saint Daniel Comboni. En même temps, ils deviennent une occasion de recueillement et de prière intense pour renouveler notre identité combonienne, pour construire un rapport toujours plus intime avec notre Père et Fondateur et avec toute la mission de l’Eglise.

L’exemple de la vie de notre Père et Fondateur nous met continuellement au défi de dépasser nos limites et nos fragilités et d’embrasser la « sainteté » comme un don de Dieu qui se transforme en style de vie. Aujourd’hui, Comboni veut parler au cœur de chacun de nous avec les mêmes mots avec lesquels il a interpellé, instruit et encouragé ses missionnaires et les laïcs, hommes et femmes, en utilisant parfois des expressions douces, parfois dures, mais, de toute façon, avec les mots d’un père qui aime ses enfants. Aiguisons donc notre écoute et ouvrons notre cœur et notre esprit pour accueillir ses paroles de père afin que notre relation avec lui devienne toujours plus profonde, stimulante et fructueuse.

En ce jour de fête, consacrons un peu de notre temps à la contemplation et à la méditation de son exemple de vie, de ses choix, de sa détermination ; demandons humblement son intercession pour que nous aussi nous continuions à être fidèles à notre vocation de consacrés et de missionnaires au service du peuple de Dieu. Gardons notre regard toujours fixé sur le Cœur du Christ et aimons-le tendrement afin qu’il continue à être l’unique source de notre vie et le centre propulseur de notre mission. Certains que sans un retour radical au Christ et au charisme de Comboni, notre mission ne portera pas de fruits.

Faisons nôtre le souhait de Saint Daniel Comboni que nos communautés deviennent de petits cénacles d’apôtres où les frères puissent se réunir pour célébrer, réfléchir et prier, dans un esprit synodal, en impliquant, si possible, les laïcs avec lesquels nous travaillons dans les missions et dans l’Eglise locale.

Nous demandons aussi l’intercession de Saint Daniel Comboni pour les processus de discernement concernant le choix des supérieurs de circonscription et de leurs conseils respectifs, afin que Dieu nous donne des supérieurs saints et capables, amoureux de la mission combonienne et de l’Institut, pour animer et accompagner les confrères et pour promouvoir et coordonner les activités/priorités de la circonscription, en tenant compte aussi des orientations du 19ème Chapitre Général.

Que Marie, Mère de l’Église, intercède pour nous.
Nous souhaitons à tous une bonne fête de Saint Daniel Comboni.
Le Conseil Général MCCJ

190ème Anniversaire de la naissance de saint Daniel Comboni

Daniel Comboni

« C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12,49)

Maintenir le feu en vie

Daniel Comboni

Introduction. Avec la célébration du 190ème anniversaire de la naissance de Daniel Comboni (Limone Sul Garda, 15 mars 1831) et du 140ème anniversaire de sa mort (Khartoum, 10 octobre 1881), nous sommes invités à célébrer notre mémorial charismatique et à invoquer la force de la présence de l’Esprit qui a illuminé sa vie, de sa naissance à sa mort. Sa béatification (17 mars 1996), dont le 25ème anniversaire tombe cette année, a été un cadeau charismatique pour toute la famille combonienne. En ces moments-là[1], les Conseils Généraux ont publié un message et une lettre commune pour encourager les membres de notre famille missionnaire à se réjouir et à se tourner spirituellement vers notre père, en quête d’inspiration et de fécondité pour le service missionnaire. Enfin, avec sa canonisation, l’Eglise l’a inscrit au tableau des Saints, reconnaissant la validité et la pertinence du charisme missionnaire combonien et proposant Saint Daniel Comboni comme modèle de vie et de mission chrétienne, exemple et paradigme d’un engagement missionnaire universel, qui unit les différents continents et les peuples dans la passion pour Dieu et l’Humanité. Déjà à l’époque, nos Conseils Généraux nous ont donné un message[2] et une lettre[3] nous invitant à considérer Saint Daniel comme un témoin et un maître de la sainteté à laquelle nous sommes appelés et de la mission que nous vivons. Cette lettre s’inscrit dans ce mouvement de commémoration et d’actualisation du don charismatique confié à Saint Daniel et, en lui, à nous tous : un don de Dieu ravivé dans chaque génération combonienne.

Considérer ses propres racines. Faire mémoire de la naissance de Saint Daniel Comboni nous invite, avant tout, à considérer ses racines familiales, ecclésiales et sociales, qui l’ont tant influencé et auxquelles il est souvent retourné[4]. Sa naissance s’est déroulée au milieu de difficultés et de contraintes. Ses parents étaient des migrants venus à Limone en quête de travail. Son père, Luigi Comboni, était venu de Bogliaco à Limone en décembre 1818 à l’âge de 15 ans. Sa mère, Domenica Pace, était née à Limone (31 mars 1801) mais la famille était originaire de Magasa, dans les montagnes. Luigi et Dominique se marièrent le 21 juillet 1826 dans l’église de San Benedetto et eurent, selon le registre des baptêmes, six enfants ; à ceux-ci il faut ajouter deux jumeaux morts, qui ne purent être baptisés[5].

« Daniel Comboni a grandi dans la modeste maison de Tesol avec ses parents, vivant les joies et les peines de la famille. De ses frères et sœurs, seuls Vigilio (1827-1848) et Marianna (1832-1836) ont survécu »[6]. Il avait beaucoup d’affection et d’estime pour sa mère et son père. Sa mère meurt le 14 juillet 1858, lors de son premier voyage en Afrique, et c’est avec son père Luigi que Daniel entretient une correspondance intense, dans laquelle il reconnaît la religiosité de ses parents et l’influence qu’ils ont eue sur sa vie et sa vocation missionnaire. On retrouve dans ces lettres les éléments humains et chrétiens qui constituaient l’humus qui a fait grandir la vocation et la mission de Saint Daniel (l’appel de la beauté du lac et des montagnes, l’orgueil de la foi et de la vie chrétienne, la dévotion à la Croix du Sauveur, la contemplation de son amour et du Cœur transpercé, la passion pour Dieu et pour les plus démunis) : « Courage donc, mon aimable père, j’ai toujours le cœur tourné vers toi, je te parle tous les jours, je connais tes afflictions, et j’anticipe les délices que Dieu te réserve au ciel. Prenez donc courage : laissez Dieu être le centre de communication entre vous et moi. Qu’Il guide nos entreprises, nos affaires, nos fortunes, et que nous puissions apprécier le fait que nous avons affaire à un bon maître, un ami fidèle, un père aimant »[7]. La célébration du 190ème anniversaire de sa naissance nous offre une nouvelle occasion de nous rapprocher de lui et de ses racines familiales et ecclésiales, en renforçant la conscience de nos propres racines, en tant que fond spirituel qui assure la stabilité de nos personnalités et la fécondité spirituelle de notre vie missionnaire. Et cette célébration nous donne l’occasion d’approfondir, en tant que famille combonienne, le rôle de Limone et de poursuivre la collaboration entreprise dans le lieu de naissance de Saint Daniel Comboni.

La fidélité au milieu des adversités. La commémoration du 140ème anniversaire de la mort de Daniel Comboni nous invite à regarder sa vie à partir du moment suprême du don de soi pour la régénération de la Nigritie. Dans les lettres écrites dans les derniers mois de sa vie, il apparaît comme un missionnaire entouré de difficultés, mais enraciné dans la foi : famine, peste et faim, manque d’eau, manque de moyens matériels pour soutenir les initiatives missionnaires, maladie et mort de ses missionnaires… Ce sont, selon lui, des “temps de désolation” dans lesquels « il y a malheureusement trop de souffrances pour être soulagées »[8].

Face à ces difficultés, Comboni est resté ancré dans sa foi en Dieu et dans la vision missionnaire qui a inspiré et soutenu sa vie. « Je suis heureux de la croix, parce que si elle est portée volontiers pour l’amour de Dieu, elle engendre le triomphe et la vie éternelle » : ces mots[9] résument, à un moment crucial, l’état d’esprit de toute sa vie. Ce retour au pied de la Croix, à la contemplation du Cœur transpercé, où tout a commencé, remplit de lumière et de courage le temps du retour au Père, et est à l’origine de la confiance et du « courage pour le présent et surtout pour l’avenir »[10] que Comboni inculque à ses missionnaires, au moment de l’a-Dieu : « Je meurs, mais l’œuvre ne mourra pas ! »[11].

Les deux dates du mémorial que nous faisons cette année tracent un chemin de vie, dans lequel la puissance de l’Esprit prend forme dans la vie de Saint Daniel et rend perceptible et vivante une petite partie de “l’amour illimité” de Dieu[12]; il se laisse “former” par l’Amour qu’il contemple, en gardant le regard fixé sur Jésus crucifié. Saint Daniel nous laisse un témoignage qui est générateur de vie pour notre aujourd’hui.

Entre la naissance et la mort. Nous célébrons ces anniversaires de la vie de Saint Daniel Comboni après une année, 2020, marquée par la pandémie du coronavirus. Et la nouvelle année 2021, a commencé dans le monde entier, toujours sous le signe de l’incertitude et de la crise sanitaire et économique. Dans la famille combonienne, nous subissons les conséquences de cette situation : nous avons perdu des missionnaires qui, après des années de travail missionnaire, nous enrichissaient de leur témoignage et qui espéraient avoir une vieillesse paisible[13]; le rythme de nos activités s’est arrêté et nos plans et projets sont restés suspendus ; les limitations des voyages nous ont mis à l’épreuve, défiant notre créativité pour rester proches des pauvres et des plus petits, de ceux qui souffrent le plus des conséquences de la pandémie ; nous nous sentons incapables de discerner un chemin et un moment de sortie et nous partageons le sentiment de perte et de désarroi qui accable tant de nos frères et sœurs.

En regardant Daniel Comboni, dans l’arc de sa vie et de sa vocation missionnaire, entre sa naissance et sa mort, nous voyons comment, dans le moment de crise et d’incertitude, il a su reconnaître et attendre les mouvements de l’Esprit, réviser ses projets et renouveler son engagement missionnaire, embrasser la Croix et les difficultés, voir en elles le signe d’une présence aimante et d’une action mystérieuse de Dieu, d’une heure divine avec sa promesse de vie renouvelée. Dans toutes ces situations, il se laisse attirer par l’amour de Dieu pour l’Afrique et n’a pas peur s’il fait partie d’un tout petit groupe ; il persévère, rêve, prend des risques et est capable d’offrir sa vie, sans mesurer ses efforts. De lui, nous apprenons les attitudes nécessaires pour vivre ce temps qui est le nôtre, si incertain, comme une heure de Dieu : la patience et la fidélité à la vocation missionnaire ; la capacité de nous mettre en jeu avec créativité, en mettant toujours les personnes et Dieu au centre ; le sens de la communion (être cénacle) qui nous maintient unis et renforce notre identité charismatique et notre vocation missionnaire dans l’Église aujourd’hui.

Daniel Comboni nous exhorte à ne pas nous laisser enfermer dans le poids du covid et dans les effets négatifs de l’éloignement physique ; à surmonter la compétition et les conflits, en retrouvant l’esprit de collaboration entre laïcs, sœurs, frères, prêtres ; à faire croître le sens de la communion et la jovialité du vivre ensemble que Comboni recommandait aux siens ; à garder l’espérance même dans l’obscurité, en redécouvrant la force de l’attention et de la résilience ; accepter les changements en cours et voir des opportunités là où d’autres voient un échec ; prendre la naissance et la mort comme des portes d’entrée, des défis à la créativité et des opportunités de se soutenir mutuellement ; voir les pertes (de vies, d’emplois, de santé et de sécurité économique …) comme des opportunités de conversion et de soutien entre nous, individus, familles et communautés. Dans la pandémie, nous avons maintenu la communion, échangé des informations et lancé des processus comme le Forum de la Ministérialité Sociale, dont les réunions se font via zoom ; la situation actuelle nous met au défi de chercher de nouvelles façons de nous maintenir unis en tant que famille combonienne et d’affronter ensemble les moments difficiles et les changements et de poursuivre les processus de collaboration[14].

La lumière du témoignage de Saint Daniel Comboni éclaire le discernement que ce que nous vivons nous appelle à faire pour l’avenir immédiat, qui ne sera pas un simple retour au passé que nous connaissons. Elle nous offre les critères pour assumer les valeurs qui nous sont chères, l’amitié et l’affection de la famille et des amis ; pour comprendre le destin commun de l’humanité, menacée par la pandémie et la catastrophe écologique ; pour nous engager dans la transformation sociale (du changement climatique au soin de la maison commune et de la santé de chaque personne…) en apportant notre contribution avec créativité, en renonçant au superflu et en favorisant la solidarité.

Ces attitudes sont ancrées dans la foi, dans le “fort sentiment de Dieu” et le “vif intérêt pour sa Gloire et le bien des personnes”, en particulier les pauvres et les marginaux, qui sont l’antidote que Saint Daniel suggère pour contrecarrer le stress de la pandémie et l’incertitude de l’époque dans laquelle nous vivons. Il nous incite à regarder le monde et les événements que nous vivons « au pur rayon de la foi »[15] et nous avertit que le missionnaire et la missionnaire qui n’a pas cette vision « finirait par se retrouver dans une sorte de vide et d’isolement intolérable »[16]. Et elle nous indique la voie à suivre pour rester dans la fidélité : « … Toujours garder les yeux fixés sur Jésus Christ, l’aimer tendrement et s’efforcer de comprendre toujours mieux ce que signifie un Dieu mort sur la croix … »[17]. Comboni parle d’une “flamme de feu divin” qui jaillit du Cœur transpercé et que le/la missionnaire recueille au pied de la croix pour la porter partout, comme un feu qui nourrit son propre engagement pour la régénération des personnes et la transformation des sociétés dans lesquelles il vit[18].

Maintenez ce feu en vie. La mémoire de la naissance et de la mort de Saint Daniel Comboni nous rappelle que le plus grand défi que nous vivons en ce moment est précisément celui-ci, maintenir le feu en vie, allumer cette flamme divine dans nos cœurs et « sentir la beauté de la paternité spirituelle de Saint Daniel, qui avait un cœur brûlant et (…) était capable d’allumer prophétiquement le feu de l’Evangile, en dépassant les frontières (…), les malentendus, les visions limitatives, en concrétisant une vision missionnaire novatrice ». La fidélité à Daniel Comboni se joue en « restant sur le chemin inauguré par lui » et en « croyant en la force du feu, de l’Esprit (…) qui descend sur nous pour nous faire devenir de personnes courageuses qui fréquentent l’avenir »[19].

Conseils Généraux des SMC, MSC et des MCCJ et le Comité International des LMC


[1] Lettre du 23 février 1996, pour la Journée de la Réconciliation. Le message En regardant au Rocher d’où nous avons été taillés date du 6 avril 1995.

[2] Dono da Accogliere e Approfondire, du 15 mars 2003.

[3] Daniele Comboni, Testimone di Santità e Maestro di Missione, du 1 septembre 2003.

[4] Soit par ses visites à la maison natale de Limone, soit surtout par les lettres à ses parents, à son père après la mort de sa mère, à ses cousins, aux curés et aux concitoyens de Limone. L’ensemble des lettres de Daniel Comboni à son père est composé de trente et unes lettres. La première a été écrite au Caire le 19 octobre 1857, la dernière le 6 septembre 1881, un mois avant sa mort.

[5] Positio, Rome 1988, vol. I, p. 14.

[6] Mario Trebeschi e Domenico Fava, San Daniele Comboni e Limone, Limone sul Garda 2011, p. 39.

[7] Daniel Comboni, Les Ecrits 188.

[8] Daniel Comboni, Les Ecrits 6631.

[9] Lettre à Sembianti, Les Ecrits 7246.

[10] In Annali del Buon Pastore 27 janvier 1882.

[11] Giovanni Dichtl, lettre au Cardinal Simeoni du 29.9.1889.

[12] Daniel Comboni, Homélie de Khartoum, Les Ecrits 3158.

[13] Au cours de la première vague de la pandémie treize Sœurs Missionnaires Comboniennes sont mortes à Bergame. Au cours de la deuxième vague, entre le 8 novembre 2020 et le 10 janvier 2021, vingt Missionnaires Comboniens sont morts à Castel d’Azzano ; et d’autres à Milan, à Ellwangen (Allemagne), à Guadalajara (Mexique) et en Ouganda ; pour un totale di trente-cinq. Au total, fin janvier 2021, quarante-huit missionnaires hommes et femmes ont été les victimes du covid-19.

[14] Les membres de la commission de la famille combonienne, au cours de la préparation du Forum de la Ministérialité Sociale, ont réfléchi ensemble sur ce temps comme une grande opportunité pour de nouvelles modalités de rencontre, dans l’attente de moments meilleurs pour se rencontrer personnellement, en présence. Pour maintenir vivant le processus, on a programmé deux webinar. Pour le premier, en décembre, deux cent soixante-dix- neuf personnes étaient inscrites, qui représentaient toute la famille combonienne répandue dans le monde.

[15] Daniel Comboni, Homélie à Khartoum, Les Ecrits 2745.

[16] Daniel Comboni, Règles de 1871, Chapitre X.

[17] Daniel Comboni, Règles de 1871, Chapitre X.

[18] Daniel Comboni, Plan pour la Régénération de l’Afrique, IV Edition, Vérone 1871, Les Ecrits 2742. « … Transporté alors par un mouvement de cette charité allumée par une divine flamme sur le sommet du Golgotha, et sortie du côté du Crucifié pour embrasser toute la famille humaine … ».

[19] Cardinal José Tolentino de Mendonça, Homélie dans la fête de saint Daniel Comboni, Rome 10 octobre 2020.

Message à l’occasion de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus

SC

Être formé, c’est être configuré au Cœur de Jésus Bon Pasteur

SC

« Quel est ton nom ?… Va dans ta maison, auprès des tiens, et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » (Marc 5, 9ss).

« Dans le mystère du Cœur du Christ, le Combonien contemple, dans leur expression la plus complète, les attitudes intérieures du Christ et il les assume : sa donation inconditionnelle au Père, l’universalité de son amour pour le monde et sa participation à la souffrance et à la pauvreté des hommes » (RV 3.2).

« La formation doit œuvrer en priorité sur les motivations intérieures et elle doit éduquer à affronter avec créativité, compétence et flexibilité les défis qui émergent des nouvelles situations » (Ratio Fundamentalis 113).

Chers frères bien-aimés,

En communion avec toute l’humanité, nous célébrons cette année la solennité du Sacré-Cœur de Jésus dans un contexte particulier marqué par la pandémie COVID-19 qui continue de causer tant de tragédies et tant de douleurs dans le monde entier. Avec confiance en Dieu, nous invitons tout l’Institut à contempler le Cœur de Jésus en ouvrant nos cœurs au mystère de son amour afin que ce mystère nous touche profondément, nous libère de toutes les forces qui nous enferment ou nous isolent et nous aide à être fidèles à notre consécration et à notre mission.

En tant que disciples missionnaires, nous nous mettons à l’école du Cœur de Jésus qui, dans son humanité, nous révèle le Cœur de Dieu – le Cœur du Bon Pasteur qui sort, s’approche des pauvres, des souffrants et des marginalisés, les invitant à sortir de leur isolement, de leur incommunicabilité, rendus capables de communiquer et de vivre une rencontre de qualité avec Dieu, avec les autres et avec la création. Il s’agit de participer à l’amour qui toujours se communique, qui communique toujours et qui, s’il est reçu par l’être aimé, donne toujours la vie, fait grandir et éduque, dans le sens du latin educere qui signifie faire ressortir le meilleur de l’être humain.

Il est important de noter que cette rencontre avec le Christ met en mouvement un processus de conversion, de formation et de transformation ou, mieux encore, de “Christification” qui dure toute la vie et qui doit toucher le cœur. Le contenu de notre formation initiale et permanente est la sainteté et la transformation de la personne en Jésus-Christ par la double orientation complémentaire de la sequela et de l’imitatio Christi. Par conséquent, la conversion en un autre Christ est pour nous un privilège de la miséricorde et de la grâce de Dieu et, en même temps, une responsabilité qui nous engage à la cohérence de la vie avec la question pressante et incessante : « Qu’auraient fait le Christ et Comboni dans cette situation historique qui est la mienne ? ».

C’est le Christ avec son cœur miséricordieux qui prend l’initiative et vient à nous en demandant à chacun d’entre nous : « Quel est ton nom ? », comme il l’a fait avec l’homme possédé par le démon dans le passage mentionné ci-dessus. Connaître le nom de quelqu’un, selon la mentalité juive, signifie entrer dans les profondeurs de sa réalité personnelle. Cette question montre son intérêt pour nous en tant que personnes aimées par Dieu et nous aide, d’une part, à faire une relecture de ce qui est en nous et autour de nous afin de découvrir ce que nous avons à cœur, qui sommes-nous vraiment et, d’autre part, elle nous montre le Cœur du Christ plein d’amour, de compassion, d’accueil et de tendresse.

Comme Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus, dans le chemin de la formation initiale comme dans celui de la formation permanente, cultiver, approfondir, contextualiser notre spiritualité du Cœur de Jésus reste l’engagement personnel et de notre Institut, afin que toute notre vie adhère de plus en plus au “programme” contenu dans notre nom.

C’est le Christ qui, avec son cœur accueillant, manifeste sa pleine confiance en l’autre, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve, le valorise et le rend à la communauté, à sa maison, symbole du lieu de l’espoir, de la cordialité et de la chaleur humaine. La vie est faite de communication et de relations de qualité. Saint Daniel Comboni parle de l’Institut « comme d’un Cénacle d’Apôtres, un point lumineux qui envoie autant de rayons qui brillent, réchauffent et révèlent ensemble la nature du Centre dont ils émanent » (cf. Ecrits 2648). L’espoir est que le Cœur de Jésus soit vraiment le centre de communication entre tous les confrères et que nous puissions faire de la communication fraternelle un instrument pour construire des ponts, pour unir et partager la beauté d’être frères en mission à un moment marqué par les contrastes, la division et l’indifférence.

Enfin, en réfléchissant cette année sur le thème de la ministérialité dans l’Institut, prions pour que la contemplation du Cœur de Jésus nous aide à vivre la mission non pas superficiellement comme un rôle à jouer mais comme un service au Royaume de Dieu et comme l’expression d’un processus de kénose et de décentrement. Joyeuse solennité du Sacré-Cœur de Jésus à vous tous !

Le Secrétaire Général de la Formation et le Conseil Général MCCJ

Aujourd’hui est un jour de joie!

Asamblea LMC
Logo LMC

« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. Dans cette Exhortation je désire m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les prochaines années. » (Evangelii Gaudium, 1)

Aujourd’hui est un jour de joie!

C’est un dimanche Gaudete. Gaudete est un mot latin qui signifie se réjouir et ce dimanche nous sommes appelés à arrêter notre Avent pour nous souvenir de la joie et de l’anticipation de la Rédemption Promise. La première antienne de la messe d’aujourd’hui nous pouvons entendre « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Je le répète, réjouissez-vous en Lui ». (Philippiens 4,4) Ces mots devraient nous accompagner à tout moment, dans toutes les situations, même si parfois ce n’est pas si facile.

Et pour nous, LMC, il y a aussi une autre raison de nous réjouir aujourd’hui. L’année dernière, lors de l’Assemblée Internationale des LMC à Rome, il a été décidé que le troisième dimanche de l’Avent serait notre Fête, où nous pourrions également rencontrer d’autres membres de la Famille Combonienne et célébrer ensemble.

Asamblea LMC

Cette journée peut être très inspirant pour nous en tant que missionnaires. Dans l’exhortation apostolique du Pape François «Evangelii Gaudium», nous pouvons souvent lire comment la joie et la mission sont liées.

Premièrement, nous devons nous souvenir de la source de joie. La vraie joie chrétienne est différente de ce que le monde offre. Cela provient d’une rencontre personnelle avec Jésus-Christ, qui doit être renouvelée chaque jour sans faute. La présence de Dieu dans nos vies et son amour inconditionnel renforcent cette joie. La présence de Dieu dans nos vies et son amour inconditionnel renforcent cette joie. Nous, chrétiens, devons être des gens joyeux et le rayonner. Nous ne pouvons pas garder cette joie pour nous seuls. Nous sommes appelés à le partager avec les autres pour qu’il atteigne tout le monde, en particulier les plus pauvres et les plus abandonnés, qui n’ont peut-être jamais vécu beaucoup de bonnes choses dans leur vie. C’est la base de la mission partout où nous sommes.

Asamblea LMC

Dans l’homélie du début du Mois Missionnaire Extraordinaire, le Pape François a prononcé des paroles merveilleuses à ce sujet. Peut-être certains d’eux nous avons déjà entendu. Néanmoins, il est bon de les lire et de les repenser: «Pouvons-nous, nous qui avons découvert que nous sommes les enfants de notre Père Céleste, garder le silence sur la joie d’être aimé, la certitude d’être toujours aimé aux yeux de Dieu? C’est un message que beaucoup de gens attendent d’entendre. Et c’est notre responsabilité. Demandons-nous: «Comment est mon témoignage? »

Nous péchons par omission, c’est-à-dire contre la mission lorsque, au lieu de répandre la joie, nous terminons dans une triste victimisation, pensant que personne ne nous aime ou ne nous comprend. Nous péchons contre la mission lorsque nous cédons à la démission: “Je ne peux pas faire cela, je ne peux pas.” Comment cela peut-il être? Dieu vous a donné des talents! Pensez-vous que vous êtes si pauvre que vous ne pouvez pas enrichir une seul personne? Nous péchons contre la mission lorsque, dans une lamentation sans fin, nous continuons à dire que tout va mal dans le monde et dans l’Église. Nous péchons contre la mission, quand nous tombons esclaves des peurs qui immobilisent et nous nous laissons paralysés par « toujours été fait comme ça. » Et nous péchons contre la mission quand nous vivons la vie comme un fardeau et non comme un cadeau; lorsque nous sommes au centre de la fatigue, pas les frères et sœurs qui s’attendent à être aimés. ”

Asamblea LMC

La journée d’aujourd’hui est une merveilleuse journée de célébration, unie à toutes les LMC du monde entier. Mais c’est aussi une bonne journée pour réfléchir personnellement et partager en groupes :

  • Quel genre de personne suis-je? Quelqu’un qui a l’air de revenir d’un enterrement. Ou quelqu’un dont la vie brille avec ferveur parce qu’il a reçu la joie du Christ?
  • Comment Dieu m’invite-t-il à retourner à la source de ma joie?
  • Comment nourris-je la source de ma joie, ma relation avec Jésus?
  • Est-ce que je vis ma vie quotidienne d’une manière qui permette à la bonté de l’Évangile d’atteindre les autres?

Alors que nous réfléchissons sur ces questions, gardons à l’esprit que l’Évangile est sûrement en train d’être proclamé et porter des fruits si la joie est présente (Evangelii Gaudium # 21). Que tous nos services soient remplis de la joie de l’Évangile enracinée dans nos rencontres personnelles avec Jésus.

Asamblea LMC

Célébrer la mémoire de la naissance de saint Daniel Comboni

Comboni

DONNER SA VIE AFIN QUE TOUS AIENT LA VIE

Solennité de saint Daniel Comboni

le 10 octobre 2018

“Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et je connais le Père; j’offre ma vie pour mes brebis. Et j’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi je dois conduire; elles écouteront ma voix et ils seront un seul troupeau et un seul pasteur”

(Jn 10,14-16)

 

Comboni

Chers Confrères
Célébrer la mémoire de la véritable naissance de saint Daniel Comboni nous introduit dans le grand mystère de la vie du Bon Pasteur au Cœur transpercé, qui a donné sa vie afin que tous aient la vie et la vie en abondance, surtout ceux qui n’appartiennent pas encore à la table du Corps du Christ, les plus pauvres et abandonnés, afin qu’ils soient tous un seul troupeau et un seul pasteur.

Nous les Missionnaires Comboniens, fidèles à cette tradition, au charisme et à la pratique pastorale de notre Fondateur, nous sommes invités à nous renouveler dans cet engagement missionnaire, chaque jour, pour «être, dans les frontières, les témoins et les prophètes de relations fraternelles, fondées sur le pardon, la miséricorde et la joie de l’Evangile» (AC ’15 n. 1).

La mission de frontière exigeait de part de Comboni la capacité de demeurer ferme dans des temps difficiles, et la fidélité aux prix de la vie même, car il gardait son regard fixé sur le cœur transpercé du Crucifié, une vision de foi sur les événements et la capacité d’embrasser l’Afrique avec un cœur marqué par l’amour divin. Une sainteté incarnée qui parcourt les sentiers de la pauvreté et de la marginalisation humaine, pour accueillir l’autre dans sa diversité, les pauvres dans une étreinte de communion et de dialogue, une sainteté qui est la passion du Dieu vivant dans un cœur humain.

C’est cela que nous avons essayé d’exprimer dans la réflexion et la prière, au cours de l’Intercapitulaire que nous venons de terminer. Nous avons été constamment attentifs à la voix des victimes, des marginalisés, des grandes multitudes de personnes humaines dont la vie est menacée par un système sans cœur, qui produit la mort anticipée et violente des plus faibles.

Cette réalité continue d’interpeller prophétiquement notre présence et la qualité de notre service missionnaire, de la même manière qu’elle a interpellé Comboni en son temps. Pour répondre à ces défis nous avons besoin de nous approcher chaque jour du mystère de l’amour de Dieu, révélé en Jésus Christ, avec l’esprit, le regard et le cœur de Comboni, avec un cœur ouvert et débordant de l’amour et de la miséricorde du Transpercé et, comme Lui, nous laisser blesser par tant de situations de pauvreté et d’abandon.

Pour saint Daniel Comboni il était clair que la contemplation du mystère de Dieu, transpercé par amour, dans le but de conduire ses missionnaire à une manière d’être mission pour témoigner une vie vécue en “esprit et vérité”, fruit d’une prière féconde, de la pratique de l’humilité et de l’obéissance, comme des signes d’une spiritualité profondément combonienne. Cela veut dire éclairer par notre vie le mystère du Dieu Crucifié pour rapprocher du Christ, source de la vie, tous ceux qui ont faim et soif de la justice.

C’est avec ces sentiments que nous voulons célébrer cette solennité de saint Daniel Comboni en tant que Famille Combonienne. Entrer dans ce mystère du Bon Pasteur au cœur transpercé et boire la sève qui nous renouvelle, qui nous fait voir la réalité avec les yeux de la foi, de l’espérance et de la charité, qui nous guérit et nous humanise, qui nous fait devenir mission, «cénacle d’apôtres», don pour les autres. «Je viens faire cause commune avec chacun de vous, et le plus heureux de mes jours sera celui où je pourrai donner ma vie pour vous» (S 3159).

Que saint Daniel Comboni intercède auprès du Père pour chacun de nous, pour la Famille Combonienne toute entière et pour les missions qui en ce moment vivent des situations difficiles: l’Erythrée, le Sud Soudan, la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine.

Bonne fête à vous tous.
P. Tesfaye Tadesse Gebresilasie; P. Jeremias dos Santos Martins; P. Pietro Ciuciulla; P. Alcides Costa; Fr. Alberto Lamana.