Nous voudrions partager avec vous une vidéo sur les soins de santé que notre communauté internationale de Laïcs Missionnaires Comboniens est en train de développer à Mongoumba, en République Centrafricaine.
Cristina nous parle des différentes activités qu’ils réalisent et présente la réalité de l’assistance sanitaire et surtout le dévouement à la population Aka.
Merci à tous pour vos prières et votre soutien à notre service LMC dans les endroits où nous sommes présents.
Tout au long de l’année 2023, nous avons rencontré de nombreuses émotions et réalités, pleines de joie, de tristesse, de réconfort, de désir et de croix…
Les LMC du Guatemala ont commencé une année pleine d’espoir dans le programme de nutrition Chispuditos, qui s’est incroyablement développé au point que nous avons réussi, avec des professionnels, à réaliser des journées médicales et dentaires, car le complément, la formation et la nourriture n’aidaient pas les enfants à sortir de l’anémie et de leurs maladies. Nous avons fait de gros efforts pour innover et nous former, mais cela n’a pas suffi, car lorsque le pédiatre, le nutritionniste et le dentiste sont arrivés, ils ont constaté un degré élevé de malnutrition, des problèmes psychomoteurs, des dentures inutiles, des maladies génétiques, des déficiences d’élocution et de croissance, souvent causées par la malnutrition des mères elles-mêmes et par une mauvaise éducation nutritionnelle. C’est 6 ans d’un voyage ardu, travaillant l’esprit, le cœur et l’estomac, sans aucun doute cela nous remplit de joie de voir des enfants de 6 ans quitter le programme sans anémie et avec une taille et un poids moyens, c’est rendre gloire à Dieu !
En même temps, nous sommes entrés dans JPIC en sachant que Saint Daniel Comboni avait un intérêt particulier pour la justice envers les marginalisés et les oubliés ; nous nous sommes plongés dans la formation pour connaître les migrations au Guatemala et cela nous a conduits à la traite des personnes, une situation terrible et très latente dans notre pays. Nous avons découvert que Comboni a lutté avec détermination contre le trafic d’êtres humains, en empêchant que tant de Noirs soient emmenés comme esclaves. A travers des discussions, des rencontres personnelles et plusieurs cinéforums, nous avons compris la réalité et la dureté de la vie des femmes qui se prostituent. Notre cœur s’est incliné devant cette situation et nous avons lancé une campagne de sensibilisation. Le Guatemala souffre de la traite des êtres humains, des femmes, des enfants et de la migration, qui est l’un des plus grands problèmes du pays, et d’où découlent ces problèmes sociaux, qui culminent dans la malnutrition des enfants, les familles démembrées, les femmes seules et les enfants qui sont pratiquement orphelins.
Nous croyons que cette année a été marquée par un profond éveil à la voie combonienne. Nous avons eu des formations enrichissantes, nous avons formé de nouveaux candidats pour devenir LMC, nous avons rencontré plusieurs fois un petit groupe de laïcs à San Luis Petén qui sont en train de faire leur formation pour devenir LMC, nous avons élargi notre vision vers de nouveaux projets et nous avons grandi dans le charisme combonien.
Une année 2024 nous attend avec de nouveaux et grands défis, au niveau de la communauté, de la mission ad gentes et de l’économie, mais nous avons confiance dans la sainte intercession de Saint Daniel Comboni, nous nous réfugions dans les cœurs de Jésus et de Marie et nous demandons à Saint Joseph d’aider ce petit groupe à être lumière et sel partout où il ira.
Joyeux début de l’année 2024, qu’elle soit remplie de beaucoup de bénédictions et de nouveaux chemins pour chaque LMC.
Une chaleureuse accolade fraternelle, LMC Guatemala
Proclamation faite par Monseigneur Jesús Ruiz, évêque de M’baiki, République centrafricaine.
Chaque jour en Afrique est Noël… Tout en Afrique parle d’un Noël éternel !
On m’a demandé de faire la déclaration de Noël… ; je ne sais pas comment la faire.
Qu’est-ce que c’est que faire une déclaration, me suis-je demandé…, si ce n’est donner la parole à sa vie intérieure… ? Alors, permettez-moi de donner libre cours à mon cœur… Je vais vous déclarer.
Ma proclamation d’aujourd’hui se veut un souvenir d’enfance de Noël sur le marché paroissial d’Alfonso VI. C’était dans les années 1970. Avec notre curé Don Miguel, nous montions sur la colline de San Juan pour chercher la mousse et décorer la crèche pleine de maisons de liège, de rivières d’argent et de personnages marchant vers le portail… Ma mémoire remonte à la messe de la coquelet en famille suivie d’un verre et de nougat… ; ma mémoire se réjouit de voir les catéchistes déguisés en Rois Mages pendant la messe des enfants distribuer des cadeaux… ; toujours des cadeaux, jamais de charbon.
J’ai grandi… et j’ai découvert que la vraie crèche est dehors… Séminariste, dans la nouvelle église paroissiale, chaque Noël, avec Ester, Mamen et d’autres jeunes, on visitait les maisons du quartier pour le concours de crèches… Dans chaque maison, un verre de liqueur sucrée et un morceau de nougat nous attendaient toujours… ; chaque année, on répétait dans la chorale des chants de Noël non commerciaux qui faisaient fureur : “uri, uri, ura…” et “dans la maison de pierre il y avait Marie et Joseph, Marie pleurait, Joseph était nerveux…”. Noël en visitant les pauvres de la paroisse avec des cadeaux et de la nourriture pour les accompagner dans leur solitude…. ;
Il y a 36 ans, je suis allée en Afrique…, mais je…, je ne sais pas comment proclamer….
Là-bas, en Afrique, j’ai découvert que Noël, ce n’est pas des lumières colorées, ni des sapins de Noël… ; là, pas de chants de Noël ni de publicités de Noël… pas de massepain ni de nougat… mais il y a Noël ; en Afrique, il ne neige pas…, non ; il fait chaud, très chaud pour Noël. Dans mon Afrique, il n’est pas d’usage d’avoir un repas de réveillon et encore moins le réveil…, il n’y a pas non plus de loterie pour El Niño ou le jackpot de Noël…. Comme je me souviens de mon premier Noël en Afrique dans une chapelle lointaine où, après avoir célébré le mystère d’un enfant né à la périphérie du pays, j’ai mangé seul, avec beaucoup d’émotion, une boîte de sardines que j’avais dans mon sac… ! Non…, en Afrique, notre façon de faire Noël n’est pas à la mode… // La seule chose à laquelle j’aspire en Afrique, ce sont les Rois Mages qui ne viennent jamais…, et je crains qu’ils ne viennent jamais… Quel dommage que mes enfants d’Afrique ne rêvent pas des Rois Mages… pour Noël… ! Je demande chaque année au roi Balthazar, toi qui es noir, pourquoi oublies-tu mes enfants noirs…, sans passer ? Et je prie à haute voix, Venez, Rois Mages, venez… des milliers de bons enfants noirs, aux grands yeux blancs, vous attendent… !
Et chaque année, je réalise que Noël n’est pas le vingt-cinq décembre… Chaque jour en Afrique est Noël… Tout en Afrique parle d’un Noël éternel ! Les gens, comme une scène de nativité vivante, sur des chemins de terre rouge et de poussière, avancent jour après jour, malgré leur peine… Certains souffrent…, d’autres se réjouissent…, certains pleurent… certains crient… et d’autres n’en peuvent plus… ; certains dansent… d’autres se lamentent…. et d’autres rient sans s’arrêter… Tous, sans le savoir, cherchent… Comme des figures vivantes de boue, ils marchent sans s’arrêter… Là, la femme avec son manioc sur la tête, se tient droite en marchant…, un jeune homme dans son kiosque regarde les enfants danser… Là, des hommes à la peau tannée par le soleil se rendent à leur potager pour travailler…, des vieillards édentés assis devant leur maison regardent passer les motos comme des taxis…, dans chaque concession des enfants jouent à sauter…, une gamine porte son petit frère derrière elle… Tous, comme des figurines d’argile vivante, même sans le savoir…, tous marchent vers le portail… Chacun a son propre chemin, chacun sa propre chanson…, mais tous dans la même direction sans le savoir, ils vont tous adorer. Et tous vous font un sourire sincère si vous les saluez au passage… Les uns avec les autres, chacun avec chacun, se frayant un chemin au fur et à mesure… Ils sont tous en quête…, figures d’arc-en-ciel sans pareil, dans ce grand Bethléem qu’est l’humanité… Et quand le soir tombe, fatigués… aux pieds du nouveau-né, leurs corps se reposent, c’est leur façon d’adorer. Ils n’ont pas d’or, pas d’argent, pas de cadeaux à offrir…, mais leur fatigue devient une offrande difficile à égaler. Ils ont faim de nourriture et soif de vérité… faim de justice et de paix…, faim d’amour et aussi de dignité. Non…, dans mon Afrique, les gens ne mettent pas de crèches d’argile et de carton, ni de bœuf ou d’âne au portail… C’est eux, mon peuple…, ce grand Bethléem vivant, non décoré, que je rencontre chaque jour en passant… Moi, figurine de ce Bethléem, je me joins à eux dans l’adoration.
Ils vont à la recherche de celui qui est né, ils ont faim de pain et de vérité… / Ils avancent à tâtons, souvent dans l’obscurité… / J’avance à tâtons avec eux, parfois en improvisant un chant… / La joie de leur cœur est l’étoile qui les guide… et qui nous dit où aller / La joie parce qu’ils vont adorer le Roi du ciel… / Comme des petits bergers…, avec des poulets, du manioc, des cacahuètes, des bananes… et du bois, ils vont… / Ils vont toujours de l’avant car ils veulent adorer l’Enfant… Comme les Rois Mages, ils apporteront leurs cadeaux ; pas d’or, ni d’encens, ni de myrrhe… Non… Leurs cadeaux sont leurs vies simples et dures, qu’ils offriront toutes au Roi des cieux. Et chaque vie est une précieuse offrande qui plaira à l’Enfant-Dieu… Et en les voyant, Marie et Joseph adorent… de leurs lèvres s’échappera un sourire satisfait.
Oh, quand je suis hors d’Afrique, comme je me languis de cet autre Noël…, sans lumières, sans décorations, sans réclames publicitaires de bonheur éphémère… Maintenant, je comprends que Noël, c’est la vie de mon peuple qui cherche la Lumière au milieu de tant de ténèbres… Aujourd’hui, perdu dans la ville qui m’a vu grandir, moi aussi je cherche et je cherche ce petit Enfant à adorer, tandis que les lumières, les vitrines et les haut-parleurs me font signe… Ici, il n’y a pas d’Enfant à adorer !
Quand j’étais enfant, à chaque Noël, il y avait toujours un voyou qui volait l’Enfant dans le parc d’Antonio Machado pour Noël… Aujourd’hui que je suis grande, je voudrais crier : Ils nous ont encore volé l’Enfant… ! Ils l’ont remplacé par un sapin feuillu de couleurs et de lumières artificielles…, ils l’ont remplacé par le Père Noël… Ils veulent nous vendre toutes sortes de produits pour combler notre bonheur… Mais qui nous donnera la tendresse de l’Enfant…, l’amour de l’Enfant Dieu, qui peut le remplacer… ; sa merveilleuse lumière, non artificielle, qui peut illuminer… ?
Amis, soyez vigilants, on nous vole l’Enfant avec cette consommation effrénée où les pauvres – comme l’enfant de Bethléem – sont toujours laissés à la périphérie de la ville… “Amis, réveillez-vous…, on nous vole l’Enfant… pour Noël…”.
Amis, il est urgent de réagir parce qu’ils sont en train de tuer l’Enfant…, pour Noël ; ils en tuent des milliers dans la bande de Gaza… ; ils en laissent mourir de faim des dizaines de milliers en Afrique… ; ils les laissent se noyer avec leurs parents en haute mer… Ils ne savent pas que Dieu se fait Enfant dans le migrant, dans le réfugié, dans le pauvre et dans celui qui n’en peut plus… Comme dans la Bethléem d’autrefois, ils disent aujourd’hui : “il n’y a pas de place pour vous… allez ailleurs parce que vous ne pouvez pas vivre avec nous…”. Amis, frères, quelle tragédie ! Comme Hérode en un autre temps, aujourd’hui en 2023, ils sont… ; nous sommes… en train de tuer l’Enfant… pour Noël.
C’est comme si ce monde fou de lumières colorées éphémères et de tournoiements ivres de lui-même nous disait : Non, ne viens pas Enfant sur terre car tu n’as rien à donner… ! Nous sommes si pleins de nous-mêmes…, si satisfaits… qu’est-ce qu’un enfant peut nous apporter ? Non, ne venez pas pour Noël.
Saint d’Exuperi, l’auteur du “Petit Prince”, disait que “toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, même si peu d’entre nous s’en souviennent”. Frères, amis, faisons revivre l’Enfant en nous… maintenant que c’est Noël.
Oui, Noël, c’est la tendresse de Dieu pour l’humanité.
Noël est une étreinte pour le grand-père… Noël est une caresse pour l’enfant…
Noël, c’est un sourire ouvert…
Noël, c’est regarder avec amour dans les yeux de l’étranger et du pauvre… sans juger…
Noël, c’est rendre visite aux malades et aux personnes seules…
Noël, c’est demander pardon… et embrasser le frère…
Noël, c’est contempler le nouveau-né et lever les yeux au ciel…
Noël, c’est accompagner un bout du chemin de celui qui n’en peut plus…
Noël, c’est quitter le confort de sa maison pour accompagner une famille en difficulté…
Noël, c’est dénoncer ce monde injuste et s’engager pour un monde plus égalitaire…
Noël, c’est entrer dans le temple de son cœur… et y adorer Dieu…
Noël est un cadeau… TOUT UN DON DE DIEU.
Permettez-moi de vous raconter une histoire de Noël pour terminer :
“Dans notre village, la période de Noël approchait….
L’un des grands magasins de jouets s’était généreusement approvisionné afin de satisfaire toutes les exigences de ses clients… Sur les étagères, on voyait de tout. Des armements en plastique et en fer-blanc avec des drapeaux étrangers à notre peuple pour se défendre contre l’ennemi, disaient-ils… ; il y avait aussi des monstres de mauvais goût de la télévision. Bien sûr, il y avait aussi beaucoup d’autres belles choses qui méritaient d’être offertes dans le cadre de la fête de Noël.
Parmi elles, il y avait un magnifique ours en peluche surdimensionné. Il était vraiment mignon. Il semblait transmettre de l’affection, et ses petits yeux brillants lui donnaient une vie étrange qui captivait ceux qui le regardaient avec intérêt. C’était un jouet de valeur, et donc pas donné. Et Peluche le savait. Sans avoir la folie des grandeurs, il se sentait parmi les meilleurs qu’on pouvait avoir dans cet endroit.
C’est là que réside le drame. Car ceux qui avaient assez d’argent pour l’acheter n’avaient pas d’enfants à qui le donner. Et ceux qui avaient beaucoup d’enfants n’avaient pas d’argent.
Le fait d’avoir de la valeur était la cause de leurs problèmes. Parce qu’à l’approche de la veille de Noël, Ourson voyait les étagères se vider de jouets, alors qu’il continuait à être admiré, mais que personne ne se décidait à l’acheter pour la joie d’un enfant.
L’inquiétude qui grandissait au fil des heures se transforma en angoisse lorsqu’il vit le propriétaire du magasin de jouets baisser lentement les lourds rideaux métalliques de son magasin. Puis les lumières s’éteignirent et le silence régna à l’intérieur. À l’extérieur, par contre, c’était l’effervescence des festivités de Noël.
Dans l’obscurité, Ourson a envie de pleurer. Il réalisa qu’il passerait le premier Noël de sa vie de la manière la plus triste que l’on puisse imaginer. Seul et sans personne pour partager toutes les choses précieuses qu’il pensait posséder. Ce qui lui faisait le plus mal, c’était de savoir qu’il avait été laissé seul précisément parce qu’il avait de la valeur. S’il avait été bon marché, il aurait déjà été entre les mains de quelqu’un, partageant la fête, ne serait-ce que pour quelques heures.
Soudain, il a été surpris. Croyant rêver, elle vit la pièce s’éclairer d’une douce et belle lumière. Et ses petits yeux brillèrent d’étonnement en voyant Jésus lui-même, qui était entré dans le magasin de jouets avec un grand sac à la main. Il était venu chercher des jouets pour les distribuer lui-même. Car il faut savoir qu’ici, les enfants riches reçoivent des cadeaux de leurs parents. Les pauvres, c’est Dieu qui les leur envoie.
Peluche était certain que cette fois-ci, quelqu’un l’emmènerait avec lui pour faire la joie d’un enfant. Ce monsieur avait beaucoup d’enfants, et il était assez riche pour payer son prix et l’acheter. Il attendit donc avec impatience qu’il vienne à lui.
Lorsqu’il s’est présenté devant lui, le Seigneur l’a regardé – comme personne ne l’avait jamais regardé auparavant – et lui a parlé tout naturellement :
– Ourson, veux-tu te joindre à moi en cette veille de Noël pour distribuer des cadeaux aux enfants pauvres du quartier ?
Et comme la parole du Seigneur est puissante et qu’elle donne la vie à tous ceux à qui elle s’adresse, Teddy sentit un étrange tremblement envahir tout son corps. Il sauta de l’étagère et, faisant quatre tours de bélier sur le sol, se mit à danser de joie. S’il n’avait pas été empaillé, il aurait fait un bruit infernal. Mais personne n’a rien senti. Surtout parce que tout le monde était occupé à fêter Noël. Tellement occupés qu’ils n’ont même pas vu Jésus, sac à l’épaule et Peluche à la main, passer dans leurs rues pour sortir. Certains, le voyant de dos, l’ont pris pour un vagabond, accompagné de son petit chien. Il est si facile de prendre le Seigneur pour un pauvre homme… et encore plus à Noël !
Lorsqu’ils atteignent les abords du village, Peluche est aux anges. Il voyait pour la première fois la nuit des champs. Le ciel bouillonnait d’étoiles. Au loin, les chiens et les coqs indiquaient où vivaient les pauvres gens.
– Comme la nuit est belle, s’exclama Peluche.
– Surtout si tu me tiens la main, dit Jésus.
Ils continuèrent à visiter les maisons des environs. Lorsqu’ils s’approchèrent d’une maison pauvre, les chiens vinrent à leur rencontre. Les chiens des pauvres n’aboient pas. Ils vont droit à la jambe. Mais lorsqu’ils découvraient que c’était Jésus qui venait, ils sautaient immédiatement sur place.
Et pendant que le Seigneur les caressait pour les distraire, Teddy sortait un cadeau du sac, se faufilait par la fenêtre ouverte et le laissait à côté des enfants endormis.
Et il restait encore un peu pour les regarder sourire dans leur sommeil. Comme c’est souvent le cas à Noël.
La nuit se prolongea. Lorsque le jour se leva, Jésus dit à Ourson :
– Regarde, maintenant nous allons encore visiter la maison de Madame Matilde. Le meilleur cadeau doit être pour sa petite fille qui est malade.
Et de nouveau, pendant que le Seigneur amusait les chiens de Madame Matilde, Ourson chercha dans le sac le meilleur cadeau. Mais il découvrit avec surprise qu’il n’y avait plus de cadeaux. Le sac était complètement vide. Perplexe, il le dit à Jésus. Mais celui-ci, lui faisant un clin d’œil, comme s’il savait déjà ce qui se passait, lui dit :
– Fais comme moi, offre-toi-même comme cadeau !
Note : On n’a jamais su dans le quartier comment Madame Matilde avait réussi à offrir un si beau cadeau à sa petite-fille. Et il y avait même des gens mal intentionnés qui la soupçonnaient… Ils sont tellement voleurs, les pauvres… Si tu t’approches, ils te volent le cœur.
Non, je ne suis pas un crieur public, je ne sais pas faire une proclamation…, juste un personnage d’argile et de carton qui cherche l’Enfant sur le chemin du portail…
J’ai trouvé l’Enfant, plutôt je me suis laissé trouver… C’est ma proclamation à donner : Allons ensemble adorer !
PODCAST 2 – DÉBUT DE LA CHANSON “Essa Luta è Nossa Essa Luta è do pouvo…”
Bonjour, nous sommes Anna et Gabriele, et voici Ciranda, le podcast sur notre expérience missionnaire au Brésil. Nous essayons de vous faire découvrir les choix de vie quotidiens de ceux qui vivent dans cette partie du monde.
Edvar Dantas Cardeal vit dans un petit village, à la périphérie d’Açailândia, dans l’arrière-pays du Maranhão. Malheureusement, il n’a pas encore d’histoire propre, car il vit là où personne ne voudrait vivre. Lorsqu’il est arrivé à Piquiá, il a aimé le nom de l’endroit, en hommage à l’un des plus grands arbres de la région aux fruits délicieux, le Piqui.
La communauté de Piquiá de Baixo (ainsi appelée parce qu’elle est située plus bas que le quartier voisin) a été créée dans les années 1970, lorsque cette partie de la région était encore appelée “les portes de l’Amazonie”, riche en végétation. Les gens plantaient et pêchaient dans la rivière qui embrassait les rives de la communauté. C’était un petit paradis dans la mémoire des habitants.
Puis, dans les années 1980, est arrivé le “développement”, qui a même changé le nom du village en “Pequiá”, acronyme de “PetroQuímico Açailândia”. Açailândia elle-même, ou “ville de l’açaí”, un autre fruit savoureux typique de la région, a perdu le sens de son nom, où progrès et respect de la vie ne peuvent coexister.
À côté de la maison d’Edvar, 14 fours à acier, une centrale thermoélectrique et, enfin, une aciérie ont été installés. Les habitants de Piquiá ne savaient même pas ce qu’était une aciérie et ce que cela signifiait pour leur santé, leur vie et qu’ils ne seraient plus que des engrenages dans cette machine industrielle. Les entreprises sont arrivées avec des manifestes de travail, de travail pour tous, mais l’intention était toujours et seulement de s’installer là pour faire le maximum au prix le plus bas possible, en trompant la communauté et en détruisant le mode de vie de ces familles.
Nous sommes en 2005, Edvar se dirige vers la petite maison de l’association des habitants de Piquiá di Baixo dont il est membre, cela peut sembler être un jour comme les autres mais peut-être ne sait-il pas qu’à partir de ce jour, la véritable lutte et la résistance de sa communauté ont commencé ! Il est fatigué de voir la poussière de fer tomber du ciel et se déposer sur toutes les surfaces qu’il trouve. Il voit ses amis et ses proches tomber de plus en plus malades : fortes complications respiratoires, infections cutanées, maux de tête incessants, problèmes intestinaux, épuisement… son village bien-aimé se désagrège de plus en plus.
Edvar a attendu 60 jours avant de pouvoir prendre un stylo et une feuille blanche, il ne sait pas comment commencer à écrire cette lettre, comment utiliser les meilleurs mots pour parler de sa communauté, mais il sait avec certitude à qui elle sera adressée : le président Luiz Inácio Lula da Silva !
Peu de temps après, la réponse est arrivée, avec des indications sur les itinéraires et les organismes publics à contacter. Les habitants de Piquiá ont vite compris que seuls, même s’ils étaient nombreux, ils ne pourraient pas lutter contre un rocher de la taille d’une aciérie. Ils ont donc peu à peu réussi à tisser autour d’eux un solide réseau d’alliés, qui ont porté les plaintes et les demandes de la communauté auprès d’institutions internationales telles que l’ONU. Ainsi, la lutte commencée par Edvar est devenue celle de tous, de la communauté des Pères Comboniens et des associations qui, au fil du temps, se sont jointes à cette grande résistance.
Parmi toutes les mobilisations menées par la communauté au fil des ans, certaines ont été très marquantes, comme celle qui a eu lieu en décembre 2011, lorsque des centaines de résidents ont défilé et bloqué la super route qui relie Açailândia à São Luís. Le blocage a duré plus de quatre heures et a donné lieu à une manifestation prolongée avec des pneus enflammés. Une autre manifestation remarquable a été celle qui a contraint les aciéries à payer l’expropriation, lorsque les habitants ont fait un réel effort de coopération et, divisés en équipes, ont fermé les portes d’entrée et de sortie des industries pendant 30 heures.
Nous devons faire le possible dans l’impossible”, répétait Edvar à ses concitoyens de Piquiá, et cette lutte, entre toutes, a porté ses fruits. Grâce à toute cette mobilisation, l’approbation du projet urbain du nouveau quartier a été obtenue le 31 décembre 2015. En raison de la bureaucratie, qui est l’un des instruments d’oppression des pauvres, les ressources nécessaires pour commencer les travaux n’ont été mises à disposition qu’en novembre 2018, lorsque les travaux ont commencé pour un nouveau quartier : “PIQUIA DA CONQUISTA !
Edvar Dantas Cardeal est décédé le 23 janvier 2020, victime de la maladie qu’il combattait. Ses poumons ont été contaminés par de la poudre de fer et son combat s’est achevé après plus d’un mois en soins intensifs, suite à une insuffisance respiratoire et à d’autres complications.
Edvar Dantas, qui a commencé ce combat, n’en verra jamais la fin, mais ses idées et son espoir vivent dans le nouveau peuple de Piquiá da Comquista!
BATE PAPO
La lutte est donc toujours en cours et son issue est sujette à débat.
Les succès de la communauté ont été significatifs, surtout si l’on considère la disproportion d’échelle entre la communauté locale et l’industrie nationale/mondiale. C’est peut-être la raison pour laquelle les revendications de la communauté de Piquiá de Baixo transcendent la lutte locale et deviennent une bannière plus large qui expose l’autre facette des programmes de développement. Tout en atteignant des niveaux internationaux (comme l’ONU), cette lutte se déroule sur le terrain de la communauté, dans des relations humaines directes, comme l’exprime si bien la lettre que M. Edvard a écrite à son neveu Moisés : “La beauté de cette lutte est que nous ne nous fatiguons pas, et quand il y a une défaite, nous réagissons avec plus d’enthousiasme et de conviction : il est très clair que nous sommes des victimes, il y a une injustice évidente ! La loi ne peut pas se tromper : nous serons indemnisés ! Parfois, même les grands-parents se font des illusions et rêvent comme un jeune inexpérimenté… Après tout, c’est l’espoir qui nous fait vivre. Mais j’ai appris, Moïse, que l’espoir est un enfant qui a besoin de deux grandes sœurs : la patience et la sagesse.
“UN JOUR, VOUS, LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS, VOUS RACONTEREZ CETTE HISTOIRE DANS LE NOUVEAU BARRIO : PIQUIA DA CONQUISTA !
C’est la chanson de la ciranda ; elle se danse en cercle, chaque membre embrassant ses voisins et se déplaçant au rythme en tapant du pied bruyamment. Cette chanson est une danse liée à la tradition folklorique brésilienne.
C’est poussé par cet appel que six de nos membres ont quitté leurs maisons pour se rassembler au Centre Immaculé de la paroisse Sacré Cœur de Bakpa-Avedo dans la Région Volta au Ghana.
Le rassemblement a commencé dans la soirée du jeudi 21. Justin Nougnui, Benjamin Amekor et Gifty Aziedu ont joint Christian Wotormenyo au Centre. Ils furent joints le jour suivant par Frank Amenyo et Valentine Sewovi.
Durant la célébration eucharistique commémorant la fête de l’Apôtre Mathieu, le groupe fut chaleureusement reçu par l’église et le curé le Père Senyo. Le Père eut plus tard une “tête à tête” avec nous pour nous instruire sur l’activité pastorale. Notre expérience fut en trois volets.
Vie Communautaire
Nous étions six pour l’expérience. C’était un moment pour vivre ensemble. Nous avons prié ensemble, mangé à la même table, participé aux célébrations eucharistiques avec d’autres fidèles de la paroisse, planifié et réfléchi ensemble. Vivre ensemble comme frères et sœur fut vraiment « doux » (Ps.133,1). La douceur et la joie furent maintenues aussi par certaines histoires drôles de la part de nos membres ainés Christian mais surtout de Benjamin et aussi en nous souvenant de certains faits passés de Cape Coast, Esse-Ana et Cotonou. Chacun de nous a contribué à sa manière au succès et à la joie de notre présence.
Formation
Nous sommes rassemblés aussi pour nous former. « La mission des LMC dans le monde et la société” fut partagé par le coordinateur. Après explication des termes « laïc » en général et « LMC » en particulier, il a mis l’accent sur nos responsabilités comme LMC. Les domaines de notre mission sont l’Evangélisation, l’Animation Missionnaire, la Promotion Vocationnelle et le service de la Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC). La JPIC suppose aussi la connaissance de la Doctrine Sociale de l’Eglise. Ce service, bien que faisant partie de l’Evangélisation, est un vaste domaine que nous devons explorer et développer comme laïcs vivant dans les réalités sociales. La lettre encyclique du Souverain Pontife Francis, Laudato si sur le soin de notre maison commune pourra être d’une grande aide.
Le second thème fut partagé par Christian qui est le directeur du centre appelé Immaculate Vocational and Technical Institute, un centre que nous rêvons nous revenir un jour. Il a partagé avec nous sur le Centre, le travail et la formation donnés là et certains défis auxquels l’Institut est confronté.
Activités pastorales
A Avedo, nous avons fait des visites de maisons. Nous avons salué nos frères et sœurs, nous leur avons souhaité du bien et avons invité certains à nous joindre à l’église. Nous avons rencontré des personnes bien portant comme des malades, avons prié pour les malades et avons recommandé au curé une continuité dans la visite des maisons mais surtout aux malades.
Nous avons fait les visites de maisons aussi à Agortakpo, une station secondaire. Mais contrairement à Avedo, la visite à Agortakpo fut plus pour ceux qui ont arrêté de venir à l’église. Certains ont promis revenir.
A la station secondaire, nous avons eu à nous entretenir avec les fidèles. C’est une vieille station mais pleine de jeunes gens. Avec le zèle des responsables, le catéchiste Julius Kotoku, le président du Comité Foster Agbanyo et la responsable de la Chorale Veronica, la station fait bien. Nous les avons encouragé à se rencontrer de temps en temps en plus des dimanches. Nous leur avons montré le film “Jesus de Nazareth” en Ewe (la langue locale).
Nous ne pouvions atteindre deux autres stations que le curé nous a confiées dû au mauvais état de la route en cette saison des pluies. Nous avons essayé d’emprunter la voie mais devions faire demi-tour.
Nous sommes reconnaissants au Maitre de la Vigne à l’appel de qui nous nous efforçons de répondre généreusement. Qu’Il nous fortifie dans le cheminement LMC. Nous sommes aussi reconnaissants à chacun et à toute personne qui d’une manière ou d’une autre a facilité cette expérience.
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