Laïcs Missionnaries Comboniens

Le XVIII Chapitre Général et la ministérialité

Hno. Alberto Parise
Hno. Alberto Parise

Dans la vision de l’Evangelii gaudium (EG), la mission de l’Eglise et tous les ministères en son sein sont orientés vers la construction du Royaume de Dieu, s’efforçant de créer des espaces dans notre monde où toutes les personnes, en particulier les pauvres et les exclus, peuvent faire l’expérience du salut de Jésus ressuscité. Les ministères revêtent donc une importance cruciale en tant que lieu de rencontre entre l’humanité, la Parole et l’Esprit dans l’histoire. (Fr. Alberto Parise, dans la photo)

LE XVIII CHAPITRE GENERAL ET LA MINISTERIALITE

Fr. Alberto Parise

Il y a des moments dans l’histoire qui marquent des passages d’époque ou des transitions d’un système socioculturel à un autre, qui est sans précédent, marquant une importante discontinuité. L’époque dans laquelle Comboni a vécu est certainement l’un de ces moments historiques. C’était l’époque de la révolution industrielle, résultat du grand saut que la science et la technologie faisaient, également sur le plan économique et politique. L’Église s’est retrouvée sur la défensive, devant le soi-disant “modernisme” qu’elle percevait comme une menace. C’était une Église assiégée, politiquement et culturellement ; et dans sa résistance, elle courait le risque de l’autoréférentialité. Et pourtant, dans cette période très difficile, elle a connu une grande renaissance : parmi les contradictions et les maux sociaux qui sont apparus avec le nouveau système économique capitaliste industriel, un élan vers l’apostolat social a émergé, à travers le service des laïcs et un grand nombre de nouveaux instituts religieux. Le mouvement colonial – qui répondait à la logique politico-économique et à l’idéologie des États-nations concurrents – s’accompagnait en revanche d’un grand intérêt culturel pour l’exploration, l’exotisme, l’esprit d’aventure. Mais il y a eu aussi la naissance d’un nouveau mouvement missionnaire vers des terres et des peuples lointains. L’Église est ainsi entrée dans une nouvelle ère, avec un fort renouveau spirituel – comme en témoigne la spiritualité du Sacré-Cœur, qui a caractérisé ce temps – et un nouveau modèle missionnaire a émergé.

Le 18ème Chapitre général a été célébré à un moment charnière pour l’Église. Le discernement du Chapitre s’est syntonisé avec la lecture de ce tournant que le pape François avait fait dans l’Evangelii gaudium (EG) : une lecture théologique de la nouvelle époque qui ouvre, dans la pratique pastorale, à un nouvel élan missionnaire. Nouveau, dans le sens où il s’agit de dépasser le paradigme auquel nous sommes habitués : une mission basée sur le modèle géographique, dont les protagonistes sont des missionnaires “corps spéciaux”, véritables pionniers, dont le rôle est de fonder des Églises locales. La réalité de la globalisation et la crise socio-environnementale dévastatrice de notre époque – conséquence du modèle de développement dominant qui n’est pas durable et qui nous a rapprochés du point de non-retour – appellent à une approche renouvelée de l’évangélisation. De plus, si l’on considère notre seule réalité combonienne, on se rend compte que le modèle du passé est déjà dépassé dans la pratique. Par exemple, le schéma des provinces (du nord) qui envoient et des provinces (du sud) qui reçoivent des missionnaires ne correspond plus à la réalité. Tout comme l’idée que dans les pays du Sud il y a “évangélisation” et dans ceux du Nord il y a “animation missionnaire”. On peut voir l’urgence de l’animation missionnaire, par exemple, en Afrique et – comme l’indiquait alors le Chapitre – de la mission en Europe.

Evangelii gaudium indique alors un nouveau paradigme de la mission. Non plus seulement géographique, mais existentiel. L’Église est appelée à dépasser son autoréférentialité et à sortir vers toutes les périphéries humaines, où l’on souffre l’exclusion et où l’on fait l’expérience de toutes les contradictions dues à l’inégalité économique, à l’injustice sociale et à l’appauvrissement. Tout cela n’est plus un aspect dysfonctionnel du système économique, mais une exigence sur laquelle ce même système se fonde pour prospérer et se perpétuer. La mission devient le paradigme de toute action pastorale et l’Église locale en est le sujet. Quel est donc le rôle des instituts missionnaires ? Il s’agit d’animer les Églises locales afin qu’elles puissent vivre leur mandat de missionnaires, Églises en sortie vers les périphéries existentielles. Ce sont des chemins de communion, au sein de réalités marquées par la diversité et le pluralisme, qui construisent ensemble une perspective commune qui valorise les différences et les “dépasse”, sans les annuler, en construisant l’unité à un niveau supérieur. Ce sont des chemins caractérisés par la proximité des derniers, par le service, par la capacité d’annoncer l’Évangile dans l’essentialité du kérygme avec des mots et avec la vie. François a relancé la vision de l’Église du Concile Vatican II comme “le sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain”. Dans le nouveau monde façonné par la révolution numérique et la globalisation des marchés du capitalisme financier, l’Église est appelée à convoquer un “peuple” qui dépasse les limites de l’appartenance et marche vers le Royaume de Dieu. Alors le témoignage chrétien du Ressuscité sera génératif et l’Eglise aussi grandira : par attraction, pas par prosélytisme.

Comme ce fut le cas pour Comboni à l’époque de la révolution industrielle, l’ère de la révolution numérique est pour nous aujourd’hui une grande opportunité missionnaire. Comme il s’agit d’un nouveau paradigme, le défi consiste à penser, à se structurer et à se former en conséquence. La première étape est de reconnaître la grâce du charisme de Comboni, très actuel et adapté au nouveau paradigme de la mission. Tout d’abord l’idée centrale de la “régénération de l’Afrique avec l’Afrique”, une image synthétique qui raconte une histoire très complexe et articulée : il y a l’idée de la génération d’un “peuple”, capable de construire une société alternative, en accord avec l’action de l’Esprit. La proclamation de l’Evangile contribue à compléter les “semences du Verbe” déjà présentes dans les cultures et la spiritualité des peuples. Comboni a également souligné l’importance que ce travail soit “catholique”, c’est-à-dire universel : loin de l’autoréférence, il se voyait comme une partie intégrante d’un mouvement missionnaire beaucoup plus vaste, beaucoup plus articulé, avec une variété de dons et de charismes. Il comprenait son rôle comme celui d’un animateur qui se manifestait « en particulier par ses efforts inlassables pour réveiller la conscience des pasteurs de l’Eglise par rapport à leurs responsabilités missionnaires, afin que l’heure de l’Afrique ne vienne pas à passer en vain” (RV 9). Dans la vision de l’EG, la mission de l’Eglise et tous les ministères en son sein sont orientés vers la construction du Royaume de Dieu, s’efforçant de créer des espaces dans notre monde où toutes les personnes, en particulier les pauvres et les exclus, peuvent faire l’expérience du salut de Jésus ressuscité.

Les ministères revêtent donc une importance cruciale en tant que lieu de rencontre entre l’humanité, la Parole et l’Esprit dans l’histoire. Une rencontre régénératrice, comme Comboni l’avait bien compris. C’est pourquoi, dans son Plan, il avait pensé à toute une série de petites universités théologiques et scientifiques le long des côtes du continent africain, pour préparer des ministres dans divers domaines qui rayonneraient ensuite vers l’intérieur, pour faire grandir des communautés à l’esprit évangélique, capables de transformation sociale, comme en témoigne le modèle de Malbes et Gezira.

Dans l’esprit du Chapitre, la requalification de notre service missionnaire sur le plan ministériel exige, comme Comboni l’avait intuitivement prévu, une nouvelle “architecture” de la mission, qui soutienne et promeuve :

  •  une requalification ministérielle de notre engagement, en développant une pastorale spécifique de manière participative et communautaire, selon les priorités continentales. Dans le Chapitre, en effet, il est apparu que si, d’une part, nous sommes présents dans ces “frontières” de la mission, d’autre part, nous manquons souvent d’approches contextuelles des groupes humains que nous accompagnons ;
  •  le ministère collaboratif, sur des chemins de communion. Nous sommes encore soumis à des pratiques et des méthodes de travail trop individualistes et fragmentées ;
  •  la refonte de nos structures, à la recherche de plus de simplicité, de partage et de capacité à être plus proches des gens, plus humains et plus heureux ;
  •  la réorganisation des circonscriptions. Le discours sur les fusions n’a pas seulement une justification dans l’insuffisance de personnel, mais il a surtout une valeur par rapport au passage d’un modèle géographique à un modèle ministériel, qui a besoin de connexion, de mise en réseau, de partage des ressources et de parcours ;
  •  la réorganisation de la formation, afin de développer les compétences nécessaires dans les différents domaines pastoraux spécifiques.

En résumé, comme l’attestent les Actes du Chapitre, “grandit aussi la conscience d’un nouveau paradigme de la mission, qui nous pousse à réfléchir et à réorganiser les activités sur un modèle ministériel” (AC 2015, n. 12). Reprenant l’invitation de François (EG 33), le Chapitre a indiqué le chemin de la conversion pastorale, en abandonnant le critère du “on a toujours fait ainsi” et en lançant des parcours d’action-réflexion pour repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices (AC 2015, n. 44.2-3). (Fr. Alberto Parise)

Envoi en mission de monsieur Enoch MALUMALU

LMC Congo
LMC Congo

Les Laïcs Missionnaires Comboniens de la province du Congo représentés par les membres des communautés de l’Archidiocèse de Kinshasa ont envoyé le dimanche2 février 2020, Monsieur Enoch MALUMALU coordonnateur de la COLAMIC Ste Maria Goretti en mission à Mongoumba dans la Lobaye en RCA.

La messe d’action de grâce a été célébré à Kinshasa dans la paroisse saint Jean-Paul II, devant une centaine de fidèle de la paroisse, les membre de la familles, amis et connaissances de Enoch venus tous assister à la messe d’envoi et célébrée la fêtes de la Présentation du Seigneur au Temple, messe présidée par père Simplice MBASSI, prêtre de la congrégation des pères joséphites et la concélébration de père Jean-Paul ETUMBA missionnaire combonien et curé de la paroisse saint Jean-Paul II, avec le Diacre André MBALA mccj et la représentation des sœurs comboniennes. Dans son homélie le père a rappelé l’importance de cette fête et évènement « En ce jour, Jésus est consacré à Dieu au Temple de Jérusalem et ce jour est devenu la fête de tous les consacrés, hommes ou femmes, qui ont donné leur vie au Christ. Mais ce jour est aussi la fête des messagers. Commentant les textes liturgiques, il a insisté sur l’importance de la prière – qui doit être régulière et persévérante – dans la mission et la disponibilité des ressources matérielles. » C’était suivi des l’imposition des mains, Bénédiction et envoi en mission.

Dans son mot Enoch a inviter les jeunes africains en général et congolais en particulier à découvrir leur vocation missionnaire et de s’engager à servir nos frère et sœur le plus pauvre et abandonner pour rendre le ‘’sauver l’Afrique par l’Afrique’’ une réalité effective. Les fidèles présents à la messe ont soutenus également l’envoi en mission de leurs frère Enoch à travers une collecte spéciale organisée à cette célébration.

C’est Après une période de formation spécifique préalable à l’envoi (qui a comprissent l’expérience de la vie en communauté) et formation à la mission (inculturation) de six mois chacune. Monsieur Enoch MALUMALU Laïque Missionnaire Combonienne de la province du Congo quittera Kinshasa début mars il va faire sa mission à Moungoumba dans la Lobaye en RCA.

C’est pour la première fois qu’un laïc missionnaire combonien d’origine africains dans cette communauté international c’est l’occasion de rendre grâce à Dieu et d’espérer pour plus des présences africains dans la responsabilité de chacun d’entre nous de continuer notre présence missionnaire. Cette continuité inclut l’analyse de la réalité où nous sommes immergés en tant que communauté LMC et, avec la famille ou la communauté pastorale combonienne, pour discerner notre présent et notre futur.

LMC Congo

LMC province du Congo

2020: Année de la ministérialité

Trabajo en equipo
Trabajo en equipo

Le Magistère du Pape François insiste sur la vision d’une Église ministérielle, c’est-à-dire fraternelle, imprégnée “de l’odeur des brebis”, synodale, coopérative et témoignant de la joie de l’Évangile par l’annonce, le style de vie et le service. Une Église qui entreprend un chemin de conversion et qui dépasse le cléricalisme et le critère pastoral commode du “on a toujours fait ainsi”. (EG 33). Le 18ème Chapitre général a accueilli cette orientation de l’Église universelle et l’a fait sienne, en espérant un chemin de régénération et de requalification de notre engagement missionnaire dans le sens des ministères (AC ’15, 21-26 ; 44-46).

LETTRE POUR INTRODUIRE L’ANNÉE D’APPROFONDISSEMENT SUR LE THÈME DE LA MINISTÉRIALITÉ

« En lisant ce que j’ai écrit, vous pouvez vous rendre compte de la compréhension que j’ai du mystère du Christ. Il n’a pas été manifesté aux hommes des générations précédentes comme il est maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit : que les nations sont appelées, dans le Christ Jésus, à partager le même héritage, à former le même corps et à participer à la même promesse par l’Évangile, dont je suis devenu ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée en déployant sa puissance » (Ep. 3, 4-7).

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« C’est pourquoi le Missionnaire… doit se considérer comme un individu anonyme parmi d’autres ouvriers, qui n’attendent pas les résultats de leur travail personnel mais plutôt les fruits d’un travail fait en commun et par d’autres auparavant, mystérieusement dirigé et mis en œuvre par la Providence » (Ecrits 2889)

Trabajo en equipo

Chers confrères, salutations du temps saint de Noël et bon commencement de la nouvelle année 2020 !

Comme nous le savons tous, l’exhortation apostolique Evangelii gaudium a mis en évidence le changement d’époque de notre temps et la nécessité d’un profond renouveau dans l’Église, afin de vivre l’Évangile avec joie et d’être fidèles à notre vocation de disciples-missionnaires de Jésus. Avec cette vision renouvelée de l’Église, une Église “en sortie” continue d’émerger, dans laquelle la mission est le paradigme de son être et de son faire, à l’écoute de l’Esprit à travers le cri de l’humanité souffrante, des pauvres et de la Création. Le Magistère du Pape François insiste sur la vision d’une Église ministérielle, c’est-à-dire fraternelle, imprégnée “de l’odeur des brebis”, synodale, coopérative et témoignant de la joie de l’Évangile par l’annonce, le style de vie et le service. Une Église qui entreprend un chemin de conversion et qui dépasse le cléricalisme et le critère pastoral commode du “on a toujours fait ainsi”. (EG 33).

Le 18ème Chapitre général a accueilli cette orientation de l’Église universelle et l’a fait sienne, en espérant un chemin de régénération et de requalification de notre engagement missionnaire dans le sens des ministères (AC ’15, 21-26 ; 44-46). L’Esprit nous appelle à rêver et à nous convertir, comme des missionnaires “en sortie”, qui vivent l’Evangile en partageant la joie et la miséricorde, en coopérant à la croissance du Royaume, à partir de l’écoute de Dieu, de Comboni et de l’humanité. Un rêve qui est le rêve de Dieu, qui nous amène à oser, malgré notre petitesse, conscients que nous ne sommes pas isolés, mais membres d’une Église ministérielle. Nous sommes appelés à évangéliser comme une communauté, en communion et en collaboration avec toute l’Église, pour promouvoir avec les pauvres la globalisation de la fraternité et de la tendresse. Tout cela se traduit par des choix de réduction et de requalification des engagements, par le développement de services pastoraux spécifiques, par la sortie vers des groupes humains marginalisés ou en situation de frontière.

Pour nous aider à grandir sur ce chemin, le Guide pour la mise en œuvre du 18ème Chapitre général a réservé l’année 2020 pour la réflexion sur le thème de la ministérialité. Nous souhaitons proposer une action-réflexion, c’est-à-dire une approche qui part de l’expérience, en réfléchissant de manière critique sur son potentiel transformateur et ses points critiques, pour discerner des pistes d’action renouvelées.

C’est ce que Comboni lui-même a fait : il est arrivé au Plan de la Régénération de l’Afrique par l’Afrique sur la base d’une expérience directe de la mission, d’études d’approfondissement et de confrontation avec d’autres expériences, en trouvant dans le style ministériel la réponse au défi “impossible” de l’évangélisation de l’Afrique. Son Plan reflète une compréhension systémique de l’approche ministérielle : un travail collectif et “universel” qui crée des réseaux de collaboration qui rassemblent toutes les forces ecclésiales, en reconnaissant la spécificité et l’originalité de chacune. Une œuvre qui donne vie à une pluralité de services, en réponse aux besoins humains et sociaux, pour lesquels il prépare scientifiquement des ministres ad hoc, et qui prévoit la fondation de communautés missionnaires durables du point de vue de la signification ministérielle, socio-économique et sociale. Comme Benoît XVI et François nous le rappellent également, l’Église grandit par attraction, et non par prosélytisme.

C’est pourquoi notre réflexion sur la ministérialité exige que nous écoutions l’Esprit, moteur et protagoniste des ministères dans l’Église disciple-missionnaire. Nous nous proposons d’approfondir ce thème en relation avec notre vie missionnaire et notre expérience ministérielle, personnelle et communautaire, à travers le partage, principalement, de deux instruments :

  1. des textes dans Familia Comboniana;

2. un instrument agile avec des fiches qui facilitera le partage, l’approfondissement, la réflexion et le discernement au niveau communautaire.

Nous vous invitons à profiter de ces outils pour un parcours de formation continue au niveau personnel et communautaire, animé par un guide choisi au sein de chaque communauté, qui pourra utiliser les notes d’animation complètes fournies avec le texte de réflexion.

Le récent Synode pour l’Amazonie a également souligné l’urgence de la conversion pastorale dans l’Église : la croissance dans la ministérialité est une clé fondamentale de ce cheminement. Nous avons donc une grande opportunité de croissance et de renouvellement, et c’est à chacun de nous et à chaque communauté d’en faire trésor. Mais c’est aussi un chemin que nous n’empruntons pas seuls, mais plutôt en communion avec l’Église. Au contraire, nous espérons que notre engagement à nous mettre sur ce chemin de renouveau missionnaire-ministériel pourra être un stimulant et un soutien – dans une dynamique maïeutique réciproque – à l’Eglise locale dans laquelle nous vivons : ce sera non seulement un chemin de formation permanente, mais aussi un chemin d’animation missionnaire.

En 2020, nous aurons aussi un événement spécial, au niveau de la Famille Combonienne, sur la ministérialité sociale, qui aura lieu à Rome du 18 au 22 juillet. Ce forum fait partie d’un parcours plus vaste que nous faisons en tant que Famille Combonienne, qui comprend également une présentation de toutes les expériences de la Famille Combonienne dans le domaine de la pastorale sociale. Nous aimerions créer des synergies, développer une vision et un langage communs, partagés, nous mettre en réseau et construire des mouvements de transformation évangélique de la réalité sociale. A moyen terme, ce chemin nous aidera à développer une pastorale spécifique de manière participative, comme nous l’a demandé le Chapitre de 2015. Nous avons besoin de votre participation, avec enthousiasme, à ce processus qui, plus il sera inclusif, plus il sera riche et significatif.

Enfin, en appui à la dimension JPIC (Justice, Paix et Intégrité de la Création), axe transversal des ministères missionnaires, nous sommes heureux de vous présenter deux outils pratiques qui seront publiés en 2020 :

  • Un texte pour la formation de base et continue des Comboniens sur les valeurs de JPIC

  • Le deuxième volume sur JPIC de la Famille Combonienne, édité par le P. Fernando Zolli et le P. Daniele Moschetti, qui suit le volume Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.

Que Saint Daniele Comboni intercède pour nous : qu’il nous rende “saints et capables” de faire fructifier le don de la ministérialité.

Le Conseil Général Le Secrétariat Général de la Mission

Présentation d’Enoch Malumalu

LMC Congo
LMC Congo

Je m’appelle Enoch MALUMALU. De Nationalité congolaise.

Je suis chrétien catholique et Laïc Missionnaire Combonienne. Je suis un jeune de 25 ans, coordonnateur d’une communauté des laïcs de la paroisse sainte MARIE GORETTIE, de l’archidiocèse de kinshasa.

Je suis aussi formateur de jeunes dans plusieurs groupes paroissiales de l’Archidiocèse de Kinshasa, Licencié en communication sociale à l’institut facultaire de science de l’information et de la communication (IFASIC/Kinshasa/Gombe), sur le plan professionnel. J’ai travaillé un an comme journaliste politique, deux ans aux ONG nationale du secteur humanitaire et développement.

Je suis fils unique de mon papa, Augustin MALUMALU et le deuxième de 4 enfant de ma maman Adelphine NKIE, de qui j’ai deux frères et une sœur. Mon grand frère s’appelle Bruce, après moi mon petit frère Beni ainsi notre cadette Sephora, Mon grand frère est père de deux garçons.

Ma vocation de laïc combonien a commencé beaucoup plus avant que je n’y pense.

À mon jeune âge, à l’école primaire après ma première communion, j’aspirais d’y aller en mission frappé par l’histoire de Bakanja, Anuarité et les martyrs de l’Ouganda que j’avais appris au group Kizito et Anuarite. C’est aux cours secondaires est que j’ai découvert ma vocation missionnaire qui m’a poussé à lire beaucoup des livres sur les saints dont un jour je suis tombé à celui de saint Daniel Comboni dont ça été le début de mon aventure avec les missionnaires comboniens jusqu’à ce jours.

Après plusieurs années de discernement, prières, rencontres, discussions, accompagnements, formations, j’ai écouté la voix du Seigneur m’appeler comme il a fait avec Samuel et saint Daniel Comboni. Conscient des enjeux actuel de la mission, ma force repose sur l’œuvre de la croix car “Les œuvres de Dieu naissent et grandissent au pied de la croix”, disait saint Daniel Comboni.

Je suis encore à Kinshasa pour l’expérience communautaire et après, je vais aller en République Centrafricaine pour une mission de deux ans. Je vais travailler avec les Pygmées de Mongoumba. Le village est situé à 120 km environ au sud de Bangui, la capitale de la République Centrafricaine. Je serais là « Pour les plus pauvres et les plus abandonnés ». Comme disait notre fondateur St. Daniel Comboni

LMC Congo

Enoch Malumalu, LMC Congo

Message du Saint-Père François pour la Journée Mondiale des Missions 2019

Papa Francisco
Papa Francisco

Baptisés et envoyés: l’Église du Christ en mission dans le monde

Chers frères et sœurs,

J’ai demandé à toute l’Église de vivre un temps missionnaire extraordinaire au mois d’Octobre 2019, afin de commémorer le centenaire de la promulgation de la Lettre apostolique Maximum illud du Pape Benoît XV (30 novembre 1919). La clairvoyance prophétique de sa proposition apostolique m’a confirmé dans l’importance aujourd’hui de renouveler l’engagement missionnaire de l’Église, de repréciser de manière évangélique sa mission d’annoncer et de porter au monde le salut de Jésus Christ, mort et ressuscité.

Le titre du présent message est identique à celui du mois d’octobre missionnaire : Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde. Célébrer ce mois nous aidera en premier lieu à retrouver le sens missionnaire de notre adhésion de foi à Jésus Christ, foi gratuitement reçue comme don dans le Baptême. Notre appartenance filiale à Dieu n’est jamais un acte individuel mais un acte toujours ecclésial : de la communion avec Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, naît une vie nouvelle avec beaucoup d’autres frères et sœurs. Et cette vie divine n’est pas un produit à vendre – nous ne faisons pas de prosélytisme – mais il s’agit d’une richesse à donner, à communiquer, à annoncer : voilà le sens de la mission. Nous avons reçu gratuitement ce don et nous le partageons gratuitement (cf. Mt 10, 8), sans exclure personne. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés en arrivant à la connaissance de la vérité et à l’expérience de sa miséricorde grâce à l’Église, sacrement universel du salut (cf. 1Tm 2, 4 ; 3, 15 ; Conc. Œc. Vat. II, Const. Dogm. Lumen gentium, n. 48).

L’Église est en mission dans le monde : la foi en Jésus Christ nous donne la juste dimension de toute chose, en nous faisant voir le monde avec les yeux et le cœur de Dieu ; l’espérance nous ouvre aux horizons éternels de la vie divine à laquelle nous participons vraiment ; la charité dont nous avons l’avant-goût dans les sacrements et dans l’amour fraternel nous pousse jusqu’aux confins de la terre (cf. Mi 5, 3 ; Mt 28, 19, Ac 1, 8 ; Rm 10, 18). Une Église en sortie jusqu’aux lointains confins demande une conversion missionnaire constante et permanente. Que de saints, que de femmes et d’hommes de foi nous donnent le témoignage, nous montrent comme possible et praticable cette ouverture illimitée, cette sortie miséricordieuse comme une incitation urgente de l’amour et de sa logique intrinsèque de don, de sacrifice et de gratuité (cf. 2 Co 5, 14-21) ! Que celui qui annonce Dieu soit homme de Dieu (cf. Lett. ap. Maximum illud) !

C’est un mandat qui nous touche de près : je suis toujours une mission ; tu es toujours une mission ; toute baptisée et tout baptisé est une mission. Celui qui aime se met en mouvement, il est poussé en dehors de lui-même, il est attiré et attire, il se donne à l’autre et tisse des relations qui engendrent la vie. Personne n’est inutile et insignifiant pour l’amour de Dieu. Chacun d’entre nous est une mission dans le monde parce qu’il est fruit de l’amour de Dieu. Même si mon père et ma mère trahissaient l’amour par le mensonge, la haine et l’infidélité, Dieu ne se soustrait jamais au don de la vie, en destinant chacun de ses enfants, depuis toujours, à sa vie divine et éternelle (cf. Ep 1, 3-6).

Cette vie nous est communiquée dans le Baptême qui nous donne la foi en Jésus Christ vainqueur du péché et de la mort, nous régénère à l’image et à la ressemblance de Dieu et nous insère dans le corps du Christ qu’est l’Église. En ce sens, le Baptême est donc vraiment nécessaire pour le salut parce qu’il nous garantit que nous sommes fils et filles, toujours et partout, jamais orphelins, étrangers ou esclaves, dans la maison du Père. Ce qui est une réalité sacramentelle chez le chrétien – dont l’Eucharistie est l’accomplissement – demeure une vocation et une destinée pour chaque homme et chaque femme en attente de conversion et de salut. Le Baptême, en effet, est la promesse réalisée du don divin qui rend l’être humain fils dans le Fils. Nous sommes les enfants de nos parents naturels, mais dans le baptême nous sont données la paternité originelle et la vraie maternité : Ne peut pas avoir Dieu pour Père celui qui n’a pas l’Eglise comme Mère (cf. saint Cyprien, L’unité de l’Église, n. 4).

Ainsi, notre mission s’enracine dans la paternité de Dieu et dans la maternité de l’Église, car l’envoi exprimé par Jésus dans le mandat pascal est inhérent au Baptême : comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie remplis de l’Esprit Saint pour la réconciliation du monde (cf. Jn 20, 19-23 ; Mt 28, 16-20). Le chrétien reçoit ce mandat, afin que ne manquent à personne l’annonce de sa vocation d’enfant adoptif, la certitude de sa dignité personnelle et de la valeur intrinsèque de toute vie humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. La sécularisation déferlante, quand elle devient un refus patent et culturel de la paternité active de Dieu dans notre histoire, empêche toute fraternité universelle authentique qui s’exprime dans le respect réciproque de la vie de chacun. Sans le Dieu de Jésus Christ, toute différence se réduit à une menace infernale en rendant impossibles tout accueil fraternel et toute unité féconde du genre humain.

La destination universelle du salut offerte par Dieu en Jésus Christ a conduit Benoît XV à exiger que soit surmontées toute fermeture nationaliste et ethnocentrique, toute compromission de l’annonce de l’Evangile avec les puissances coloniales, avec leurs intérêts économiques et militaires. Dans sa lettre apostolique Maximum illud, le Pape rappelait que l’universalité divine de la mission de l’Église exige la sortie d’une appartenance exclusiviste à sa propre patrie et à sa propre ethnie. L’ouverture de la culture et de la communauté à la nouveauté salvifique de Jésus Christ demande que soit surmontée toute intrusion ethnique et ecclésiale indue. Aujourd’hui également, l’Église continue d’avoir besoin d’hommes et de femmes qui, en vertu de leur Baptême, répondent généreusement à l’appel à sortir de chez eux, de leur famille, de leur patrie, de leur langue, de leur Église locale. Ils sont envoyés aux peuples, dans le monde qui n’est pas encore transfiguré par les sacrements de Jésus Christ et de son Église sainte. En annonçant la Parole de Dieu, en témoignant de l’Évangile et en célébrant la vie de l’Esprit, ils appellent à la conversion, ils baptisent et offrent le salut chrétien dans le respect de la liberté personnelle de chacun, dans le dialogue avec les cultures et les religions des peuples auxquels ils sont envoyés. La missio ad gentes, toujours nécessaire pour l’Église, contribue ainsi de manière fondamentale au processus permanent de conversion de tous les chrétiens. La foi dans la Pâque de Jésus, l’envoi ecclésial baptismal, la sortie géographique et culturelle de soi-même et de chez soi, le besoin de salut du péché et la libération du mal personnel et social exigent la mission jusqu’aux lointains confins de la terre.

La coïncidence providentielle avec la célébration du Synode Spécial sur les Églises en Amazonie m’amène à souligner comment la mission qui nous a été confiée par Jésus avec le don de son Esprit est encore actuelle et nécessaire également pour ces terres et pour leurs habitants. Une Pentecôte renouvelée ouvre grand les portes de l’Église afin qu’aucune culture ne reste repliée sur elle-même et qu’aucun peuple ne soit isolé mais s’ouvre à la communion universelle de la foi. Que personne ne reste replié sur lui-même, dans l’auto-référentialité de sa propre appartenance ethnique et religieuse. La Pâque de Jésus rompt les limites étroites des mondes, des religions et des cultures, en les appelant à grandir dans le respect pour la dignité de l’homme et de la femme, vers une conversion toujours plus accomplie à la Vérité du Seigneur ressuscité qui donne la vraie vie à tous.

À ce propos, me viennent à l’esprit les paroles du Pape Benoît XVI au début de notre rencontre d’Évêques latino-américains à Aparecida au Brésil, en 2007, paroles que je voudrais rapporter ici et faire miennes : « Qu’a signifié l’acceptation de la foi chrétienne pour les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes ? Pour eux, cela a signifié connaître et accueillir le Christ, le Dieu inconnu que leurs ancêtres, sans le savoir, cherchaient dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le Sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Cela a également signifié qu’ils ont reçu, avec les eaux du Baptême, la vie divine qui a fait d’eux les enfants de Dieu par adoption ; qu’ils ont reçu, en outre, l’Esprit Saint qui est venu féconder leurs cultures, en les purifiant et en développant les nombreux germes et semences que le Verbe incarné avait déposés en elles, en les orientant ainsi vers les routes de l’Evangile. […] Le Verbe de Dieu, en se faisant chair en Jésus Christ, se fit également histoire et culture. L’utopie de redonner vie aux religions précolombiennes, en les séparant du Christ et de l’Eglise universelle, ne serait pas un progrès, mais plutôt une régression. En réalité, il s’agirait d’un retour vers un moment historique ancré dans le passé. » (Discours lors de la Session inaugurale, 13 mai 2007 : Insegnamenti III, 1[2207], pp.855-856).

À Marie notre Mère, nous confions la mission de l’Église. Unie à son Fils, depuis l’Incarnation, la Vierge s’est mise en mouvement, elle s’est laissé totalement impliquer dans la mission de Jésus, mission qui est également devenue au pied de la croix sa propre mission : collaborer comme Mère de l’Église à engendrer dans l’Esprit et dans la foi de nouveaux fils et filles de Dieu.

Je voudrais conclure par quelques mots sur les Œuvres Pontificales Missionnaires, déjà proposées dans Maximum illud comme instrument missionnaire. Les Œuvres Pontificales Missionnaires accomplissent leur service en faveur de l’universalité ecclésiale comme un réseau mondial qui soutient le Pape dans son engagement missionnaire par la prière, âme de la mission, et la charité des chrétiens répandus dans le monde entier. Leur don soutient le Pape dans l’évangélisation des Églises particulières (Œuvre de Propagation de la Foi), dans la formation du clergé local (Œuvre de Saint Pierre Apôtre), dans l’éducation d’une conscience missionnaire des enfants dans le monde entier (Œuvre de la Sainte Enfance) et dans la formation missionnaire de la foi des chrétiens (Union Pontificale Missionnaire). En renouvelant mon soutien à ces Œuvres, je forme le vœu que le Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019 contribue au renouvellement de leur service missionnaire à mon ministère.

Aux missionnaires hommes et femmes, ainsi qu’à tous ceux qui de quelque manière participent, en vertu de leur Baptême, à la mission de l’Église, j’adresse de tout cœur ma bénédiction.

Du Vatican, le 9 juin 2019, Solennité de la Pentecôte.

FRANÇOIS