Laïcs Missionnaries Comboniens

Vivre le présent avec passion

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P. Fernando Domingues

Les réflexions présentées ici veulent être de simples commentaires du deuxième objectif proposé par le Pape François dans sa Lettre Apostolique adressée à tous les religieux à l’occasion de l’année de la Vie Consacrée, le mois de novembre 2014, dans le but de nous aider à vivre notre temps en tant que Missionnaires Comboniens. “La passion pour un idéal, dans notre cas la mission, est liée à l’enthousiasme. La passion ne s’acquiert pas une fois pour toutes. Elle est comme un arbre que nous devons soigner et nourrir chaque jour. Il est nécessaire pour cela de tirer profit d’initiatives comme celle que nous propose le Pape pour l’Année de la Vie Consacrée, pour revoir de quelle manière sommes-nous en train de vivre notre consécration et quel est notre lien avec l’Évangile, avec notre Institut et avec la mission”, écrit P. Rogelio Bustos Juárez, mccj.

VIVRE LE PRÉSENT AVEC PASSION

« Le passé qui est mémoire et le futur qui est imagination nous les évoquons à partir du présent »
(Saint Augustin)

  1. La sequela Christi, référence première

Quand on parle de la naissance des charismes, l’histoire de la vie religieuse nous enseigne que la première chose de laquelle sont parti les fondateurs et les fondatrices a été l’Évangile. Dans la lecture attentive de la Bonne Nouvelle ils ont connu Jésus Christ, ils ont reçu la Parole et ils ont découvert la manière de le suivre. Il y en a qui ont été attentifs à Jésus comme un guérisseur, qui soignait les malades; d’autres à Jésus comme le Maître qui, avec autorité, enseignait de choses nouvelles; nous, nous avons été touchés par Jésus itinérant qui doit annoncer l’Évangile à tous les peuples, car c’est pour cela qu’il a été envoyé.

De là sont nées les Règles et les Constitutions, comme une base théorique pour rendre vivante l’intuition charismatique. Dans les Règles de 1871, notre Fondateur disait: «certainement un esprit humble qui aime sincèrement sa vocation et qui désire être généreux avec son Dieu, les observera de tout son cœur en les regardant comme le chemin que la Providence a tracé», mais il est important de dire clairement que les Constitutions, la Règle de Vie et les traditions de n’importe quel institut conservent leur vigueur seulement si et quand elles continuent de s’inspirer des valeurs évangéliques.

Pour cela le Pape écrit: «La demande que nous nous faisons en cette Année est si et comment nous nous laissons interpeller par l’Évangile; s’il est vraiment le ‘vademecum’ pour la vie de tous les jours et pour les choix que nous sommes appelés à faire. Il est exigeant et il demande à être vécu avec radicalité et sincérité. Il ne suffit pas de le lire (même si la lecture et l’étude gardent une importance extrême), il ne suffit pas de le méditer (et nous le faisons avec joie chaque jour). Jésus nous demande de le mettre en pratique, de vivre ses paroles.

Je ne suis pas sûr qu’après avoir terminé notre formation de base, tous nous avons pris au sérieux notre formation permanente. Aujourd’hui on parle de société liquide et d’amour liquide (cf. Z. Bauman) pour faire allusion à la rapidité avec laquelle le monde, la société, l’Église et la vie religieuse sont en train de changer.

L’Évangile est la source qui, par son dynamisme et son actualité, peut nous indiquer des chemins vers lesquels tourner nos pas. A ce propos, un instrument utile peut être le troisième chapitre de Evangelii gaudium (n. 111-173), où le pape François nous invite à revoir la manière dont nous approchons la Parole et nous l’annonçons.

Mais il ne suffit pas d’être des experts en théologie biblique ou en sciences pastorales, si nous ne savons pas mettre en pratique ce que nous annonçons. Nous sommes invités à revoir la place que la Parole occupe dans notre vie; si elle est vraiment ce guide sûr auquel nous faisons recours quotidiennement et qui, petit à petit nous fait ressembler à notre Maître.

  1. Conformer notre vie au modèle du Fils
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P Manuel Pinheiro. Peru

Si c’est Jésus Christ celui que nous suivons, cela pourra nous aider que de méditer sur la deuxième partie de notre nom, «du Cœur de Jésus», parce que le Seigneur nous permettra d’approfondir notre identité. Quand en 1885, à travers Mgr. Sogaro, le Saint Siège nous accorda de devenir une Congrégation religieuse, nous fûmes appelés: «Fils du Sacré Cœur de Jésus». En 1979 nous arrivâmes à la réunification et nous sommes renés avec le nom de Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus. Il est intéressant le fait qu’on a maintenu la référence au Cœur de Jésus.

Le pape François, dans sa lettre, soutient que si le Seigneur est notre premier et unique amour, nous pourrons apprendre de lui ce qu’est l’amour et nous saurons aimer parce que nous aurons son cœur à lui, c’est-à-dire que nous nous identifierons avec Lui. C’est ce qu’ont médité et partagé avec nous quelques Pères de l’Église.

Saint Irénée de Lyon, par exemple, parle de «Jésus Christ qui, par son amour surabondant, est devenu ce que nous sommes pour faire de nous ce que Lui il est» (Contre les Hérésies, Préface du livre V).

Saint Grégoire de Nazianze développe un autre aspect: «Dans ma condition terrestre, je suis lié à la vie d’ici-bas, mais étant aussi une petite partie divine, je porte en moi ce désir de la vie future».

L’homme n’est pas seulement ordonné moralement, réglé par un décret qui concerne le divin, mais il est du ghenos, de la race divine, comme le dit saint Paul, il est «de la race de Dieu» (Ac 17,29).

Saint Athanase, dans son «Traité sur l’incarnation du Verbe», soutient que le Logos divin s’est fait chair, en devenant comme nous, pour notre salut. Et dans une phrase devenue justement célèbre, il écrit que le Verbe de Dieu «est devenu homme pour que nous puissions arriver à être Dieu; il est devenu visible corporellement afin que nous puissions avoir une idée du Père invisible, et il supporta la violence des hommes afin que nous héritions l’incorruptibilité» (54,3).

Notre Fondateur, saint Daniel Comboni, en faisant sienne la spiritualité de son temps, sut répondre aux défis de la mission en s’inspirant de la spiritualité du Sacré Cœur, en élargissant sa signification, en lui donnant une empreinte davantage sociale et missionnaire.

Pour résumer, si ceux qui ont approuvé notre nom ont jugé opportun et nécessaire y mettre la référence au Cœur de Jésus, il est donc nécessaire que nous nous identifiions toujours davantage avec ses sentiments et que nous les traduisions en des attitudes. Nous suivons Jésus non pas de n’importe quelle manière, mais en nous efforçant de devenir “cordiaux” dans notre manière de faire, d’être le reflet et l’expression des sentiments du Fils de Dieu. Tout cela a des conséquences dans la vie personnelle et communautaire. Au point de nous faire devenir une parabole existentielle, un signe de la présence de Dieu même dans le monde (cf. Vita Consecrata n. 22).

3. Fidèles à la mission qui nous est confiée

Le troisième point nous invite à revoir notre fidélité au mandat que nous avons reçu de nos fondateurs. L’intuition charismatique est en même temps don et responsabilité. Don, parce que nous n’avons rien fait pour le recevoir à travers la personne et le travail de nos fondateurs, et qui a été reconnu par l’Église; et donc nous avons la responsabilité de ne pas le modifier ni l’altérer, mais d’être les continuateurs de ce cadeau qui a été mis dans nos mains.

Ici on pourrait avoir deux lectures: ou bien nous accrocher à la pensée et à l’œuvre de notre Père et Fondateur, avec la prétention, par fidélité charismatique, de reproduire sine glossa ce que lui avait fait; ou bien d’agir de telle manière que tout ce que nous faisons ne ressemble pas du tout à ce qui est suggéré par nos fondateurs et nous agissons en totale liberté, en interprétant les nouveaux défis à notre guise, et nous éclaboussons l’héritage que nous avons reçu il y a 150 ans.

Je crois qu’il est bon d’éviter ces deux extrêmes. Il est en effet nécessaire de recueillir la flamme des mains de ceux qui nous ont précédés en gardant la lucidité pour découvrir comment devons-nous répondre aux défis du présent sans affaiblir l’originalité charismatique. Cela a été, me semble-t-il, l’objectif de la Ratio Missionis et du travail de requalification de nos engagements, sur lequel notre Institut a insisté au cours de ces dernières années.

Le pape François nous exhorte à nous demander, en cette année de la Vie Consacrée, si nos ministères, nos œuvres et nos présences répondent à ceux que l’Esprit saint a demandés à nos fondateurs. En quelques mots, il nous invite à vivre dans une attitude de discernement constant pour ne pas nous tromper et pour être ainsi le reflet et l’expression de ce charisme ecclésial que nous avons reçu.

4. Devenir des experts en communion

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P Gino Pastore. Moçambique

Etant ainsi les choses et en considérant la valeur qui a pour nous la vie fraternelle, il serait opportun de nous interroger sur la qualité de notre vie en commun. A ce propos, notre Fondateur a été très clair quand il décrit les caractéristiques de son Institut: «Cet Institut devient ainsi comme un petit Cénacle d’Apôtres pour l’Afrique, un point lumineux qui envoie jusqu’au centre de la Nigritie autant de rayons qu’il compte de missionnaires zélés et saints; ces rayons qui brillent et qui réchauffent à la fois, manifestent nécessairement la nature du centre d’où ils sont issus» (Ecrits 2648).

Elle est intéressante l’image utilisée par saint Daniel: «Cénacle d’apôtres». Le cénacle est la chambre haute, où le Maître confia à ses disciples ce qu’il portait dans son cœur la veille de son geste de donation le plus haut. Demeurer ensemble est la réalité qui nous transcende et qui nous rapproche de Dieu quand nous vivons dans la communion avec nos frères. C’est aussi l’espace d’intimité, où nous pouvons ouvrir notre cœur à nos compagnons de route et nous monter tels que nous sommes. Là où nous partageons ce que nous sommes, en découvrant nos dons et nos limites et ceux des personnes qui vivent avec nous. Du point de vue théologique, la Trinité est notre modèle: trois personnes distinctes mais un seul Dieu. Vivre ensemble nous aide à partager nos dons et à accueillir la richesse de ceux qui vivent avec nous. Nous sommes différents, mais nous cultivons et nous promouvons l’unité, à travers le respect et la tolérance. Dans un Institut international comme le nôtre, le défi est grand mais non impossible.

Dans l’image utilisée, on fait référence aussi à l’apostolicité. De ce «cénacle d’apôtres» sortiront comme des «rayons» les missionnaires zélés et saints pour illuminer des situations de ténèbres: le Pape parle de choc, de rencontre difficile entre de cultures différentes, d’oppression envers les plus faibles, d’inégalités… et nous pourrions continuer avec une liste de situations que nous connaissons et que nous avons rencontrées dans notre service dans les différentes régions du monde où nous travaillons. Dans tout cela nous sommes appelés à porter une parole d’espérance et d’encouragement, à illuminer les ténèbres et à partager une expérience de fraternité, fruit de la communion que nous avons expérimentée. Nous ne fonderons pas la force et l’efficacité de notre vocation missionnaire sur les ressources matérielles que nous pourrons porter en mission, mais sur la disponibilité à partager l’expérience authentique de Dieu que nous avons et sur la dose d’humanité que nous pouvons transmettre. La qualité de la vie missionnaire dépendra du temps que nous sommes disposés à consacrer aux personnes marginalisées par la société. Notre place en tant que missionnaire – et cela nous est reconnu par la plus grande partie des Églises locales – est là où il y a des tensions et des différences, là où se trouvent des situations contraires à la condition humaine. C’est là que nous devons porter la présence de l’Esprit, en donnant un témoignage d’unité (Jn 17, 21), comme nous le rappelle le Pape.

Tout cela se traduit dans un style propre qui doit être marqué par l’écoute, le dialogue et la collaboration avec les personnes que nous contactons. Même si nous sommes des personnes dynamiques et capables, si nous ne sommes pas capables de travailler ensemble, nous donnerons difficilement un témoignage de l’amour trinitaire sur lequel se fonde la vie communautaire. Les différences ne doivent pas nous empêcher de donner le témoignage de l’unité devant l’Église et devant le monde.

5. Passionnés pour le Règne

Une dernière considération: suivre Jésus, désirer de ressembler à son cœur, demeurer amoureux de la mission et être des bâtisseurs – et non seulement des consommateurs – de la communauté, sera possible dans la mesure où nous allons maintenir vivante la passion pour le Règne de Dieu. Si nous regardons bien, beaucoup d’entre nous montrent une certaine dose d’irresponsabilité dans la manière d’administrer le temps et les biens que nos mains reçoivent. Si nous perdons le contact avec les personnes, il sera difficile d’imaginer dans quel manque de biens vivent la majorité de nos gens. Dans sa Lettre, le pape François, en citant Jean Paul II, affirme: «La même générosité et le même esprit d’abnégation qui ont animé nos fondateurs doivent pousser vous, leurs fils spirituels, à garder vivants les charismes qui, avec la même force de l’Esprit qui les a fait naître, continuent de s’enrichir et de s’adapter, sans perdre leur caractère authentique, pour se mettre au service de l’Église et porter à son accomplissement l’instauration de son Règne».

Pourquoi quelques-uns de nos candidats perdent l’enthousiasme des débuts quand ils commencent à faire partie de notre Institut? Pour quelles raisons il est tellement facile pour beaucoup d’entre nous quitter d’être Comboniens quand apparaissent des difficultés et des mésententes? Pourquoi il nous est toujours plus difficile d’obéir et de répondre aux défis qui se présentent devant nous? Pourquoi diminue notre passion pour l’Évangile et pour tout ce qui concerne la mission? Pourquoi beaucoup vivent comme des retraités avant le temps? Est-ce que peut-être ce n’est pas parce que nous avons délaissé des références fondamentales liées à notre identité, raison pour laquelle nous quittons la route et nous perdons la direction?

La passion pour un idéal, dans notre cas la mission, est liée à l’enthousiasme. La passion ne s’acquiert pas une fois pour toutes. Elle est comme un arbre que nous devons soigner et nourrir chaque jour. Il est nécessaire pour cela de tirer profit d’initiatives comme celle que nous propose le Pape pour l’Année de la Vie Consacrée, pour revoir de quelle manière sommes-nous en train de vivre notre consécration et quel est notre lien avec l’Évangile, avec notre Institut et avec la mission.
P. Rogelio Bustos Juárez, mccj

Convention à l’ occasion du 150eme du « Plan de régénération pour l’Afrique »

congreso RomaAFRIQUE, continent en marche

Chers amis, participant à la convention des 13-14-15 mars “Afrique en marche” organisée à l’occasion du 150ème du “Plan pour la régénération de l’Afrique de notre fondateur S. Daniele Comboni, je vous offre comme réflexion le résumé final de Fulvio de Giorgi qui saisit la substance du travail de ces trois jours vécus intensément et joyeusement dans l’échange et la rencontre de toute la famille “Comboni”.

La convention s’est terminée avec la célébration eucharistique célébrée par S.E. Cardinal Fernando Filoni.

Nous remercions la mère générale Luzia Premoli qui a débuté le travail en nous donnant la bienvenue et en nous exposant le programme de ces jours. Nous remercions également le père général Enrique Sanchez Gonzalez qui a clos les travaux avec une invitation à développer dans notre vie et dans notre mission les réflexions qui ont émergé de la convention. Nous avons fait ensemble un chemin comme une opportunité pour respirer un air nouveau, frais, un air qui, nous le reconnaissons est en phase de changer l’humanité et ceci, nous ne pouvons le nier. Maintenant, partant de cette nouvelle sensibilité, dit père Enrique, le rêve de Comboni se révèle beau, actuel et un grand défi.

Rappelons que l’Afrique n’a pas besoin de bienfaiteurs car elle suffit à elle même et est toujours plus consciente de soi; nos missionnaires s’en rendent compte sur le terrain.

Ce n’est pas accidentèlement que nos institutions se revigorent à travers tant de frères qui arrivent de l’Afrique et ceci démontre combien est véridique de “Plan de Comboni”.

congreso RomaL’Afrique doit devenir protagoniste de son histoire.

Le don reçu de Comboni n’est pas seulement pour lui mais pour tous ceux qui, après lui, vivent la force de l’Esprit que lui détenait.

Pourquoi l’Afrique possède-t-elle quelque chose que personne d’autre n’a? Elle a une vie personnelle et un don particulier, précieux pour toute l’humanité. Cela ne peut s’expliquer, cela doit être vécu, c’est une expérience d’amour.

De ce fait, je souhaite à tous de continuer ce chemin, de continuer cette expérience d’amour avec une nouvelle fraicheur pour une nouvelle jeunesse africaine.

Je vous laisse donc ce beau résumé sur les thèmes de la Convention organisée par Fulvio De Giorgi et que j’ai emportée à la maison pour la partager avec vous.

Salutations et bonne mission à tous.

Rosanna Braglia, LMC Italia

 

congreso RomaEn voyant tout ceci, si Daniele Comboni était là, il aurait le coeur plein de consolation et de joie en voyant l’Afrique grandie de la sorte. Voir les fils et les filles de ses instituts impliqués dans ce grand projet.

Voir son rêve, d’une part réalisé avec tant de fruits, aussi et surtout dans la laicité des femmes; et d’autre part trace pour les intuitions à suivre encore dans le futur.

Ceci est le fruit principal de notre Convention qui continue à nous appeler à un tournant. Il est fondamental de le dire, comme beaucoup de monde l’a déjà souligné: nous ne devons plus jamais avoir “un regard négatif, catastrophique et triste sur l’Afrique”.

Le pape François nous rappelle que “Seul peut être missionnaire celui qui cherche le bonheur dans son prochain”.

En partant de la pensée de Comboni qui disait: “C’est le Sacré Coeur de Jésus qui m’aide à surmonter toutes les énormes difficultés afin de réaliser mon “Plan de régénération de l’Afrique avec tous les éléments qui caractérisent la culture et l’esprit de l’Afrique elle-même!”.

Les mots clés sont : “Plan” et “Coeur”

Premier mot “Plan”. Qu’est-ce qu’un plan ? C’est un projet qui met à l’épreuve les capacités critiques de chacun et qui emploit les volontés soutenuent par une grande espérance.

Tous sont appelés, de tous continents, à décoloniser notre espérance, nos projets, nos plans, nos regards; en les confiant à un espoir plus grand que nous et qui nous soutient dans les fatigues.

La décolonisation du regard rend limpide notre oeil et nous fait voir une Afrique qui continue à grandir et à laquelle l’Europe peut-être partenaire des facteurs positifs.

Une nouvelle Renaissance africaine est en place.

L’Europe est appelée à coopérer en cheminant amicalement ensemble.

L’Afrique des africains nous a dit vouloir vivre pleinement sa vie, aux côtés de tous les peuples.

Donc, en décolonisant le regard et en surmontant les stéréotypes, la diaspora et l’émigration transcontinentales dans toutes les directions sont une ressource, malgré qu’elles soient causées par des déséquilibres internes au pays dérivants de grandes souffrances.

Cependant, il est important de ne pas les fixer pour toujours dans un horizon négatif de mort, mais de les libérer et de les régénérer comme une occasion, une chance pour un monde multiple et plus beau.

Voilà “plus beau”: les galeries photographiques exposées ici, les sculptures, les films, la musique offerte à l’occasion de cette Convention, nous font constater l’ensemble d’une grande beauté et créativité esthétique qui nous vient du septième art: la cinématographie.

Et comme cela, notre espérance voit mieux la trame positive qui se reconstruit dans un projet et dans un plan qui grandit autour de nous.

“Plan” appelle encore le lissage, c’est-à-dire combler les vallées et abaisser les montagnes, mettre tout sur le même niveau.

Et là, le discours rappelle l’Evangile de Mathieu, celui du Sermon sur la montagne de Jésus; alors que Luc raconte le discours du plateau, et dit aussi “Malheur à vous, les riches….”.

Si nous sommes sur le même plan, nous nous regardons directement dans les yeux, ainsi les injustices, les différences deviennent intolérables. “ Renverser les potentats de leurs trônes et élevé les humbles”, c’est la dynamique du Magnificat.

Nous comprenons ainsi ce qu’a dit Samia Nkrumah (ministre de son pays) qu’il est juste que les africains puissent contrôler leur économie au bénéfice des africains mêmes et qu’ils retrouvent ainsi la voie du panafricanisme.

Aplanir signifie combler les vallées ou les abîmes de la corruption des listes des gouvernements; reconnaître que le chemin de la démocratie africaine doit être autonome, nouveau et différent des formes européennes. Il est certain que cela sera un chemin présentant lumière et ombres, parmi des gouvernements corrompus et dictateurs. De même la faillite des leaderships africaine ne doit pas ralentir la prise de conscience des citoyens, pour améliorer les dirigeants politiques afin qu’ils soient désinterressés pour former des agents de “transformation sociale”, ainsi que le disait Efrem Tresoldi (Nigrizia) en citant Pierli.

Aplanir signifie abattre les montagnes des hostilités et des haines, des guerres internes et montagnes d’armement ainsi que nous la montré Maurizio Simoncelli (Archivio Disarmo); en cherchant toujours la voie aplanie de la paix et de la stabilité comme l’a observé Alfredo Mantica (interventions de l’Italie en Afrique).

Et alors, les Afriques au pluriel, vers lesquelles continue notre chemin sont l’Afrique de la justice, l’Afrique de la paix, l’Afrique de la sauvegarde de la création, l’Afrique des droits.

Mais “plan” signifie aussi qu’il faut mieux “aller lentement”. Celui que connait les lettres qu’écrivait Comboni à ses missionnaires sait qu’il disait: “oui, nombreux sont les missionnaires qui sont pressés, mais vous, allez lentement”.

Eloge de la “lenteur”, si cela veut dire “persévérence patiente, écoute et discernement, marcher ensemble sans laisser personne en arrière”.

Cela signifie donc un plan écclésiologique inclusif et participatif avec un profil féminin comme l’a dit soeur

Luzia Premoli (générale combonienne) et soeur Elisa Kidanè (ComboniFem), qui se réalise dans les communautés de base, ainsi que nous l’a dit le Cardinal Peter Turkson.

A plusieurs réprises, il a été noté l’importance des connaissances historiques afin de dépasser les blessures des vieilles discriminations et des guerres civiles plus ou moins récentes.

Tous les pays et les continents les ont vécues, mais nous devons tous nous dire que pour aller de l’avant, il faut se parler et chercher ensemble une purification de la mémoire et une histoire, si non commune, au moins inclusive des divers points de vue.

Il faut de la patience, de la recherche et non des simplifications hâtives et sommaires.

Patience = aller lentement. Nous aussi, église qui réconcilie et vit comme famille de Dieu, avons le devoir de nous interroger sur l’actualisation des projets du salut de Dieu sur notre vie d’aujourd’hui et sur les responsabilités auxquelles nous sommes appelés.

Le deuxième mot est “coeur”. Le coeur du Christ. Le coeur a deux mouvements fondamentaux, de systole et de diastole.

Dans le coeur de Christ, ces deux mouvements sont l’incarnationisme et l’eschatologisme.

D’un côté l’incarnation. L’Evangile entre et se fait chair dans toutes les cultures d’aujourd’hui pour les faire fleurir à la libération et au salut.

Un Evangile qui pénètre la culture intellectuelle s’incarne aujourd’hui dans la complexité culturelle, dans le pluralisme des identités en évolution, dans les frontières intellectuelles et existentielles, dans les cultures rejetées, dans les métissages culturels croissants. Aujourd’hui l’Evangile a un visage métis.

Cette incarnation sait alors découvrir, accueillir et valoriser, comme l’a dit le théologue Martin N’Kafu, tous les signes du temps, partout où ils sont.

Seulement comme cela on aura une théologie africaine, non parce que réélaborée en Afrique, mais parce qu’elle sait accueillir et faire fleurir toutes les semences du Verbe dispersées dans les cultures, dans les religions africaines, sans exclure aucun tissu culturel, géographique et humain.

Cette incarnation, comme nous l’a dit Cécile Kyenge (parlementaire européenne), cherche la primauté de la vie et par conséquence s’oppose et lutte contre le trafic des êtres humains et contre le nouvel esclavage, c’est-à-dire contre les horizons des violences et morts, dans lesquels Christ lui-même, incarné dans les petits, est violenté et tué.

Lors de l’enculturation au travers de l’incarnation, un grand rôle et une grande responsabilité sont confiés à la communication, aux médias et au journalisme. Père Giulio Albanese et Fabrizio Colombo ont souligné cet aspect, avec les hôtes de la table ronde. Alors une croissance positive de la communication de l’Afrique dans l’intégration digitale et sur papier court sur le réseau, mais en rendant toujours visible et transparente la positivité qui grandit en elle comme “LA PERLE” définie ainsi par soeur Elisa Kidanè, dans le respect profond de la personne.

Il ne s’agit pas, comme dit encore soeur Elisa, de donner la parole à celui qui n’en a pas, mais par contre de ne pas en donner à celui qui en a trop.

Par conséquence, il faut continuer à décoloniser le regard, même dans la presse missionnaire combonienne.

Mais à côté du mouvement de l’incarnationisme, le coeur de Christ a le mouvement de l’eschatologisme, c’est-à-dire la capacité de se détacher de toute injustice, de chaque idole, de tout horizon intra-mondain.

De même que nous tous, les chrétiens de tous les continents, sommes des extra-communautaires dans ce monde, nous sommes dans le monde mais ne sommes pas du monde.

Françoise Kankindi a dit: “Je me sens à la maison à beaucoup d’endroits”. Ceci est beau mais nous pouvons dire plus : “Le Règne duquel nous sommes citoyens, notre vraie patrie, n’est pas en ce monde”.

Je conclus avec une affirmation du 12ème siècle d’un grand mystique, Ugo da S. Vittore: “Celui qui aime son pays n’est qu’un tendre débutant. Meilleur est celui qui aime les pays étrangers autant que son propre pays. Celui-là seul est parfait qui sait aimer son pays avec les yeux d’un étranger.”

J’ai pris cette citation d’un l’essayiste, philosophe et historien français d’origine bulgare [Tzvetan Todorov], lequel l’a prise en prêt à Eduard Said, palestinien qui a vécu aux Etats-Unis, lequel l’a prise à son tour à un auteur allemand exilé en Turquie!

Fulvio De Giorgi

Améliorations sur le web

Web LMC

Aujourd’hui, nous voulons partager avec vous les améliorations que nous sommes en train de faire dans notre web. Nous avons restructuré la section «Ressources audiovisuelles” du site.

Nous avons placé plus de 5000 images sur notre histoire et du service que nous faisons comme LMC ; près de 200 vidéos sur les LMC et Comboni (dans 7 langues) ainsi que plus de 50 chansons sur Comboni dans différentes langues afin qu’ils soient accessibles à tous. Vous trouverez les chansons et vidéos différenciés dans les différentes langues.

Nous espérons que vous aimerez cette nouvelle amélioration. Vous pouvez le visiter en suivant ce lien.

Salutations

Tenez ferme

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LE CARÊME 2015

Tenez ferme (Jc 5, 8)

Papa FranciscoChers frères et sœurs,

Le Carême est un temps de renouveau pour l’Église, pour les communautés et pour chaque fidèle. Mais c’est surtout un « temps de grâce » (2 Cor 6, 2). Dieu ne nous demande rien qu’il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Il n’est pas indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans son cœur, il nous connaît par notre nom, il prend soin de nous et il nous cherche quand nous l’abandonnons. Chacun de nous l’intéresse ; son amour l’empêche d’être indifférent à ce qui nous arrive. Mais il arrive que, quand nous allons bien et nous sentons à l’aise, nous oublions sûrement de penser aux autres (ce que Dieu le Père ne fait jamais), nous ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux injustices qu’ils subissent… alors notre cœur tombe dans l’indifférence : alors que je vais relativement bien et que je suis à l’aise, j’oublie ceux qui ne vont pas bien. Cette attitude égoïste, d’indifférence, a pris aujourd’hui une dimension mondiale, au point que nous pouvons parler d’une mondialisation de l’indifférence. Il s’agit d’un malaise que, comme chrétiens, nous devons affronter.

Quand le peuple de Dieu se convertit à son amour, il trouve les réponses à ces questions que l’histoire lui pose continuellement. Un des défis les plus urgents sur lesquels je veux m’arrêter dans ce message, est celui de la mondialisation de l’indifférence.

L’indifférence envers son prochain et envers Dieu est une tentation réelle même pour nous, chrétiens. C’est pour cela que nous avons besoin d’entendre, lors de chaque Carême, le cri des prophètes qui haussent la voix et qui nous réveillent.

Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. Dans l’incarnation, dans la vie terrestre, dans la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre ciel et terre, s’ouvre définitivement. Et l’Église est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à la proclamation de la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la foi qui devient efficace dans la charité (cf. Ga 5, 6). Toutefois, le monde tend à s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être surprise si elle est repoussée, écrasée et blessée.

C’est pourquoi, le peuple de Dieu a besoin de renouveau, pour ne pas devenir indifférent et se renfermer sur lui-même. Je voudrais vous proposer trois pistes à méditer pour ce renouveau.

1. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1Co 12, 26) – L’Église

La charité de Dieu qui rompt ce mortel enfermement sur soi-même qu’est l’indifférence, nous est offerte par l’Église dans son enseignement et, surtout, dans son témoignage. Cependant, on ne peut témoigner que de ce que l’on a éprouvé auparavant. Le chrétien est celui qui permet à Dieu de le revêtir de sa bonté et de sa miséricorde, de le revêtir du Christ, pour devenir comme lui, serviteur de Dieu et des hommes. La liturgie du Jeudi Saint avec le rite du lavement des pieds nous le rappelle bien. Pierre ne voulait pas que Jésus lui lave les pieds, mais il a ensuite compris que Jésus ne veut pas être seulement un exemple de la manière dont nous devons nous laver les pieds les uns les autres. Ce service ne peut être rendu que par celui qui s’est d’abord laissé laver les pieds par le Christ. Seul celui-là a « part » avec lui (Jn 13, 8) et peut ainsi servir l’homme.

Le Carême est un temps propice pour nous laisser servir par le Christ et ainsi devenir comme lui. Cela advient quand nous écoutons la Parole de Dieu et quand nous recevons les sacrements, en particulier l’Eucharistie. Nous devenons en elle ce que nous recevons : le Corps du Christ. Dans ce corps, cette indifférence qui semble prendre si souvent le pouvoir sur nos cœurs, ne trouve pas de place. Puisque celui qui est du Christ appartient à un seul corps et en lui personne n’est indifférent à l’autre. « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie » (1 Co 12, 26).

L’Église est communio sanctorum parce que les saints y participent mais aussi parce qu’elle est communion de choses saintes : l’amour de Dieu révélé à nous dans le Christ et tous ses dons. Parmi eux, il y a aussi la réponse de tous ceux qui se laissent atteindre par un tel amour. Dans cette communion des saints et dans cette participation aux choses saintes personne n’a rien en propre, mais ce qu’il possède est pour tout le monde. Et puisque nous sommes liés en Dieu, nous pouvons faire quelque chose aussi pour ceux qui sont loin, pour ceux que nous ne pourrions jamais rejoindre par nos propres forces, parce que nous prions Dieu avec eux et pour eux afin que nous nous ouvrions tous à son œuvre de salut.

2. « Où est ton frère ? » (Gn 4, 9) – Les paroisses et les communautés

Il est nécessaire de traduire tout ce qui est dit par l’Église universelle dans la vie des paroisses et des communautés. Réussit-on dans ces réalités ecclésiales à faire l’expérience d’appartenir à un seul corps ? Un corps qui en même temps reçoit et partage tout ce que Dieu veut donner ? Un corps qui connaît et qui prend soin de ses membres les plus faibles, les plus pauvres et les plus petits ? Ou bien nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage de loin dans le monde mais qui oublie le Lazare assis devant sa propre porte fermée ? (cf. Lc 16, 19-31).

Pour recevoir et faire fructifier pleinement ce que Dieu nous donne, il faut dépasser les frontières de l’Église visible dans deux directions.

En premier lieu, en nous unissant à l’Église du ciel dans la prière. Quand l’Église terrestre prie, s’instaure une communion de service réciproque et de bien qui parvient jusqu’en la présence de Dieu. Avec les saints qui ont trouvé leur plénitude en Dieu, nous faisons partie de cette communion dans laquelle l’indifférence est vaincue par l’amour. L’Église du ciel n’est pas triomphante parce qu’elle a tourné le dos aux souffrances du monde et se réjouit toute seule. Au contraire, les saints peuvent déjà contempler et jouir du fait que, avec la mort et la résurrection de Jésus, ils ont vaincu définitivement l’indifférence, la dureté du cœur et la haine. Tant que cette victoire de l’amour ne pénètre pas le monde entier, les saints marchent avec nous qui sommes encore pèlerins. Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Église, convaincue que la joie dans le ciel par la victoire de l’amour crucifié n’est pas complète tant qu’un seul homme sur la terre souffre et gémit, écrivait : « Je compte bien ne pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Église et les âmes » (Lettre 254, 14 juillet 1897).

Nous aussi, nous participons aux mérites et à la joie des saints et eux participent à notre lutte et à notre désir de paix et de réconciliation. Leur joie de la victoire du Christ ressuscité nous est un motif de force pour dépasser tant de formes d’indifférence et de dureté du cœur.

D’autre part, chaque communauté chrétienne est appelée à franchir le seuil qui la met en relation avec la société qui l’entoure, avec les pauvres et ceux qui sont loin. L’Église est, par nature, missionnaire, et elle n’est pas repliée sur elle-même, mais envoyée à tous les hommes.

Cette mission est le patient témoignage de celui qui veut porter au Père toute la réalité et chaque homme. La mission est ce que l’amour ne peut pas taire. L’Église suit Jésus Christ sur la route qui la conduit vers tout homme, jusqu’aux confins de la terre (cf. Ac 1,8). Nous pouvons ainsi voir dans notre prochain le frère et la sœur pour lesquels le Christ est mort et ressuscité. Tout ce que nous avons reçu, nous l’avons reçu aussi pour eux. Et pareillement, ce que ces frères possèdent est un don pour l’Église et pour l’humanité entière.

Chers frères et sœurs, je désire tant que les lieux où se manifeste l’Église, en particulier nos paroisses et nos communautés, deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence !

3. « Tenez ferme » (Jc 5, 8) – Chaque fidèle

Même en tant qu’individu nous avons la tentation de l’indifférence. Nous sommes saturés de nouvelles et d’images bouleversantes qui nous racontent la souffrance humaine et nous sentons en même temps toute notre incapacité à intervenir. Que faire pour ne pas se laisser absorber par cette spirale de peur et d’impuissance ?

Tout d’abord, nous pouvons prier dans la communion de l’Église terrestre et céleste. Ne négligeons pas la force de la prière de tant de personnes ! L’initiative 24 heures pour le Seigneur, qui, j’espère, aura lieu dans toute l’Église, même au niveau diocésain, les 13 et 14 mars, veut montrer cette nécessité de la prière.

Ensuite, nous pouvons aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin, grâce aux nombreux organismes de charité de l’Église. Le Carême est un temps propice pour montrer cet intérêt envers l’autre par un signe, même petit, mais concret, de notre participation à notre humanité commune.

Enfin, la souffrance de l’autre constitue un appel à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. Si nous demandons humblement la grâce de Dieu et que nous acceptons les limites de nos possibilités, alors nous aurons confiance dans les possibilités infinies que l’amour de Dieu a en réserve. Et nous pourrons résister à la tentation diabolique qui nous fait croire que nous pouvons nous sauver et sauver le monde tout seuls.

Pour dépasser l’indifférence et nos prétentions de toute-puissance, je voudrais demander à tous de vivre ce temps de Carême comme un parcours de formation du cœur, comme l’a dit Benoît XVI (cf. Lett. Enc. Deus caritas est, n. 31). Avoir un cœur miséricordieux ne veut pas dire avoir un cœur faible. Celui qui veut être miséricordieux a besoin d’un cœur fort, solide, fermé au tentateur, mais ouvert à Dieu. Un cœur qui se laisse pénétrer par l’Esprit et porter sur les voies de l’amour qui conduisent à nos frères et à nos sœurs. Au fond, un cœur pauvre, qui connaisse en fait ses propres pauvretés et qui se dépense pour l’autre.

Pour cela, chers frères et sœurs, je désire prier avec vous le Christ en ce Carême : « Fac cor nostrum secundum cor tuum » : « Rends notre cœur semblable au tien » (Litanies du Sacré Cœur de Jésus). Alors nous aurons un cœur fort et miséricordieux, vigilant et généreux, qui ne se laisse pas enfermer en lui-même et qui ne tombe pas dans le vertige de la mondialisation de l’indifférence.

Avec ce souhait, je vous assure de ma prière afin que chaque croyant et chaque communauté ecclésiale parcourt avec fruit le chemin du Carême, et je vous demande de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde.

Du Vatican, le 4 octobre 2014

Fête de saint François d’Assise

François