Laïcs Missionnaries Comboniens

L’importance de la doctrine sociale de l’eglise pour notre societe

Ghana MeetingCe 11 juillet, nous avons tenu notre rencontre formative à Abor. Un scholastique, Pierre Ngayo, faisant un service pastoral à IMFH, partagea avec nous sur le charisme combonien et la Doctrine Sociale de l’Eglise.

Au début, le Rév. P. Joseph Rabbiosi souhaita la bienvenue à tous en souhaitant au groupe de se développer et de s’engager.

Le scholastique a commencé par évoquer la crédibilité de la Doc. Soc. de l’Eglise qui est en premier théologal, répondre à l’appel de Jésus en Mat 25, 31-46 sur le jugement dernier. Le second social est la proximité de l’Eglise au vécu quotidien de la société. Il continua plus tard par aborder le sujet du jour en trois points.

Le premier point est la relation entre la Doc. Soc. de l’Eglise et la Parole de Dieu. En Lc 4, 16-21 et Es 61, 1-2, les Ecritures parlent d’ annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs l’évasion, proclamer l’année de la faveur du Seigneur…La Doc. Soc. trouve ici sa fondation biblique.

Le second point est l’Importance de la Doc. Soc. de l’Eglise pour l’Eglise en Afrique. Quel est le rôle des Chrétiens dans la société ? Les affaires de corruption, le respect des Droits de l’Homme, la pauvreté, les migrations urbaines et rurales, la dignité de l’Homme sont rencontrées sur tout notre continent. Comment se fait-il qu’un pays à majorité chrétienne puisse avoir un taux très élevé de corruption ? Deux synodes se sont penchés sur les défis que l’Eglise a à relever en Afrique. Le premier fut tenu en 1994, durant la grande instabilité socio-politique en Afrique. La conclusion fut publiée dans l’Exhortation Post-Synodale Ecclesia in Africa. Le second synode se tint en 2009 avec les recommandations dans Africae munus. L’espérance de l’Eglise est que nous Chrétiens, surtout les fidèles laïcs rendent la vie agréable dans la société: ”Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde.”

Le troisième aspect est la JPIC avec le charisme combonien. Comboni vint en Afrique quand se déroulait l’esclavage, une réalité qui l’a rendu très sensible et proche des Africains. Les aspects donc de la justice et de la dignité humaine étaient vraiment nécessaires et Comboni s’y est totalement engagé.

Le scholastique suggéra que l’aspect de JPIC pourrait être bien développé par nous LMC. Il ajouta certaines guides pour nous qui sont en premier une profonde connaissance de la Doc. Soc. de l’Eglise par la lecture du Magistère, spécialement les Encycliques et Exhortations Apostoliques qui traitent du sujet: e.g. Populorum progressio, Rerum novarum, …Africae munus,… Le second point est de prendre un peu plus de temps dans la méditation de la parole de Dieu. Le troisième point est la sensibilité face aux nécessiteux et aux vulnérables et le quatrième est de créer des activités génératrices de revenue. Dans la conclusion, il nous laissa trois questions pour notre réflexion:

  1. Comment notre rencontre avec la Parole de Dieu peut-elle nous aider à transformer notre société ?
  2. Pourquoi pensons-nous que la Doctrine Sociale de l’Eglise est importante pour notre situation en tant que Chrétiens Africains ?
  3. Quelle est notre expérience dans le domaine de JPIC et quels sont les défis pour développer le domaine?

Après cette présentation, nous étions clarifiés sur le type de service que nous pouvons rendre à IMFH par l’Administrateur de l’Organisation (IMFH). Nous résolûmes de nous rencontrer le 8 août à Abor et procédâmes avec la prière finale suivie du repas communautaire.

Justin Nougnui, coordinateur.

Les aspirants LMC au Ghana réfléchissent sur la foi de Comboni

Ghana

Comme décidé à notre dernière rencontre à Abor, ce 13 juin, nous nous sommes rencontrés à Dadome, une station secondaire de Mafi-Kumase. Cette fois ci, le thème de la réflexion fut La « Foi de Comboni ».

Comboni, dit-on, est un homme de multi-foi-s. Il a la foi en Dieu, en sa vocation, en l’Eglise, en son Institution. Mais, au sommet de tout fut sa foi en Dieu de laquelle découlent les autres. Il avait de doute au début pour quitter ses parents. Mais, quand confirmé par son directeur spirituel sur la véracité et la clarté de sa vocation, il avança tout droit. Dans son zèle d’évangéliser l’Afrique, il alla chez le pape Pie IX et même rectifia une fausse conception sur les Africains. Sa foi en l’Eglise le poussa à dire “Tout ce qui déplaît à l’Eglise me déplaît” Il alla plus loin en disant :”J’ai vendu ma volonté….Je suis totalement obéissant à l’Eglise.” Bien qu’il fût très engagé dans la mission en Afrique, il était prêt à la quitter si l’Eglise le lui ordonnait. Comboni se ressourçait en prière. Il disait: ”Sans la prière, nous mourons.” Ses moments de prière furent aussi pour la mortification. Il a une compréhension pragmatique de la foi car il pensait que « la foi est un antidote contre l’esclavage ».

Après cette réflexion, nous continuâmes avec certains points. Le premier fut notre présence dans le Conseil des Directeurs (Board of Trustees) de l’Institution Dans la Maison de Mon Père, une institution combonienne témoignant de la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux vulnérables. Le second point fut la création d’un Centre Professionnel dans la même Institution. Nous avons renvoyé toute prise de décision en la matière sur la prochaine rencontre qui se tiendra le 11 juillet à Abor.

Justin Nougnui, coordinateur.

Message du P. Enrique pour la fête du Sacré Cœur

Sagrado Corazon

«Demandons la grâce de devenir des consacrés joyeux et heureux parce que porteurs dans le cœur du trésor de cet amour qui jaillit du Cœur transpercé du Seigneur, que saint Daniel Comboni a découvert comme le fondement sur lequel construire sa mission et auquel il se confia sans mettre de limites. Que la confiance dans le Cœur de Jésus devienne pour nous aussi la source perpétuelle d’un amour qui nous aide à vivre notre consécration comme le don le plus beau qui nous a été fait. Bonne fête du Sacré Cœur.» P. Enrique Sánchez G. mccj, Supérieur Général.

 

Consacrés dans le Cœur de Jésus

Les paroles ‘consécration’ et ‘consacrés’, avec tous leurs synonymes, ont la possibilité d’être approfondies et intégrées dans notre vie, d’une manière particulière au cours de cette année destinée à la vie religieuse ou consacrée, dans la mesure où nous prenons un moment pour la réflexion et peut-être encore davantage pour rendre grâce pour ce don.

En même temps, ces paroles risquent de se vider de leur signification et de la richesse dont elles sont porteuses, si nous ne les confrontons pas avec l’expérience de notre vie, si nous ne donnons pas, par notre vie, un sens authentique à ce que nous affirmons par nos mots.

Nous sommes des consacrés. Il suffit de peu pour faire cette affirmation, mais elle n’est plus si évidente quand nous demandons à notre témoignage de vie d’exprimer le contenu de ce qui a été le choix de notre vie.

Il faut dire tout de suite qu’il y a, tout près de nous, des exemples extraordinaires de personnes qui ont fait de la consécration un trésor et dont la vie s’est transformée dans une lumière capable de transpercer les ténèbres les plus sombres; mais aujourd’hui nous avons besoin de nous arrêter et de nous demander comment et combien notre consécration à Dieu définit-elle notre identité et notre action.

Réfléchir sur notre consécration peut devenir une occasion extraordinaire pour nous approprier encore mieux de ce que nous voulons dire quand nous nous reconnaissons comme des personnes consacrées à Dieu pour la mission.

 

Notre consécration missionnaire

Pour nous aider dans notre réflexion, en particulier à l’occasion de la fête du Cœur de Jésus, j’aimerais partager avec vous quelques pensées qui puissent être des provocations pour nous demander combien et comment sommes-nous en train de vivre notre consécration religieuse et missionnaire.

Le pape François nous a invités à faire un exercice de mémoire, pour reconnaître dans le passé le don de notre appel, de notre charisme, en laissant jaillir de la profondeur de notre cœur la gratitude, l’action de grâce pour ce don. Il nous a recommandé de contempler le présent de notre consécration pour la vivre avec passion, sans calculs, avec l’enthousiasme et la générosité de la première minute, quand dans le silence complice de Dieu nous avons entendu prononcer notre nom et nous avons rêvé d’une mission sans frontières.

Le Pape nous a demandé de regarder le futur avec espérance, ce qui veut dire confiance en Dieu, dans sa proximité, dans la certitude qu’il continue à garder dans son cœur un projet pour l’humanité que personne ne pourra arrêter, parce qu’il est toujours un projet d’amour et l’amour ne s’arrête pas devant les obstacles.

Vivre notre consécration missionnaire de cette manière nous aide à redécouvrir, à faire de nouveau l’expérience de la joie des premiers moments de notre vocation, et à dire avec simplicité: Seigneur, que tu as été grand quand tu as fixé ton regard sur moi! Tu ne pouvais pas nous faire un don plus extraordinaire que celui-ci. Etre missionnaire, c’est le choix le meilleur que tu as pu faire pour moi; merci parce que tu es resté fidèle et parce que ce qui s’est passé il y a beaucoup d’années garde toute sa fraîcheur. Merci pour ce présent missionnaire qui nous défie. Ton appel parfois risque d’être caché par tant d’obstacles que nous trouvons sur notre chemin. Il nous manque ta passion, ton ardeur, ton courage pour ne pas être vaincus par l’indifférence de notre temps, par le consumérisme qui nous entoure, par l’hédonisme superficiel qui nous attaque avec ses pièges qui font grandir l’égoïsme et la superficialité.

Nous avons besoin de passion missionnaire, avant tout pour croire de tout notre cœur, pour te découvrir présent dans notre frère qui souffre, dans notre sœur qui est maltraitée, dans le jeune qui est condamné à vivre sans la possibilité de rêver un avenir digne, pour sortir de nos sécurités et de nos commodités.

Seigneur, il est bon pour nous de reconnaître avec humilité et simplicité qu’il nous manque la passion qui ne craint pas le sacrifice, la renonciation, l’abandon; la passion qui permet de tout quitter pour faire de toi et de ta mission la totalité de notre vie.

Tu nous as donné une vocation qui fait de nous des privilégiés, parce que tu as choisi pour nous, comme lieu de la rencontre avec toi, les plus pauvres, ceux qui sont loin et qui ne comptent pas aux yeux de nos contemporains.”

“L’espérance dont nous parlons – dit le Pape – ne se fonde pas sur les chiffres ou sur les œuvres, mais sur Celui en qui nous nous avons mis notre confiance” (2 Tm 1,12).

Et nous voulons vivre dans l’espérance, nous ne pouvons pas ne pas le faire, quand nous avons été témoins de ta fidélité, de ta confiance, de ton attention envers nous. Le demain ne nous fait pas peur parce que nous savons que tu nous as précédé et que tu as préparé un jour qui sera complètement différent de celui que nous aurions voulu construire avec nos forces seulement et avec nos ressources.

Nous n’avons pas peur de diminuer, de mourir, parce que nous sommes convaincus que là où tu es présent, la vie ne peut que gagner et que ce sera toujours toi à écrire l’histoire belle de la mission qui deviendra aussi la nôtre”.

 

Une consécration dans les petits et les grands détails

Quand on parle de consécration, il me plaît de dire que nous nous référons à une expérience, à une vie que nous vivons dans les petits et les grands détails de notre existence, dans le quotidien de notre action et dans la réalisation d’un rêve que nous portons dans notre cœur comme un idéal qui nous pousse à aller toujours plus loin.

Il me semble beau de dire qu’être consacrés ce n’est rien d’autre qu’accepter avec joie que notre vie est dans les mains de Celui qui nous a fait vivre. C’est accepter que nous sommes propriété du Seigneur, que nous sommes un don de Dieu pour l’humanité ou nous sommes en train de le devenir.

Combien de fois avons-nous entendu dire que le et la consacré/e sont des personnes qui librement ont accepté de renoncer à tout pour permettre à Dieu de réaliser son rêve d’amour pour l’humanité.

Il est beau de penser ainsi, parce que cela nous aide à comprendre que la consécration n’est pas une œuvre qui naît de notre volonté ou de nos capacités, mais qu’elle est une expérience d’une grande liberté, de générosité et surtout d’une profonde docilité.

 

Se consacrer à Dieu, qu’est-ce que cela veut dire?

Se consacrer à Dieu veut dire éduquer notre cœur à vivre toujours ouvert et disponible à ce que Dieu voudra faire de nous. Dans ce sens, consécration est synonyme d’abandon, d’obéissance et de courage, parce que avec le Seigneur on sait où commence l’aventure, mais on ne sait pas jusqu’où il nous conduira.

Parler de consécration signifie entrer dans un monde où nos paramètres ne marchent plus, car il s’agit d’entrer dans le monde du mystère de Dieu, qui brise toutes nos logiques et nos calculs, qui renverse tout, en devenant Lui le protagoniste de notre histoire et le maître de notre existence.

Beaucoup de phrases de l’Evangile nous viennent à l’esprit: “Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis” (Jn 15,16); “Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis ma complaisance” (Mt 3,17).

Quelle force résonne-t-elle dans le message de Paul, quand il rappelle de quelle manière il a été choisi et comment dans son ministère il a pu constater que “tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qui ont été appelés selon son dessein” (Rm 8,28).

Alors la question qui naît spontanée est très simple: qui est, au fond, celui qui se consacre?

Combien de fois dans notre vie devrons-nous reconnaître que nous sommes allés de l’avant parce que le Seigneur n’a pas fait marche arrière? Combien de fois nous apercevrons-nous que ce ne sont pas nos qualités, nos mérites ou nos vertus qui nous ont rendus dignes du choix que le Seigneur a fait avec nous?

Nous avons la grande responsabilité de garder et de faire grandir la grâce reçue le jour où nous avons répondu oui au Seigneur. Est-ce que nous nous rappellerons toujours que Dieu appelle et qu’il ne change pas d’avis au fur et à mesure que le temps passe? A quelle fidélité sommes-nous défiés?

 

Le témoignage de saint Daniel Comboni

“Ayant extrêmement besoin de l’aide du Sacré-Cœur de Jésus, souverain de l’Afrique Centrale, qui est lui-même la joie, l’espérance, le bonheur, et le tout de ses pauvres Missionnaires, je m’adresse à vous, ami, apôtre et fidèle serviteur de ce Cœur divin, si plein de charité pour les âmes les plus malheureuses et les plus délaissées de la terre.

Oh! Que je suis content de venir passer une demi-heure avec vous pour recommander et confier au Sacré-Cœur les intérêts les plus précieux de ma laborieuse et difficile Mission à laquelle j’ai consacré toute mon âme, mon corps, mon sang et ma vie!” (Ecrits 5255-56).

La consécration du combonien, pour être vraie et source de bonheur, cherchera toujours de répondre à cette conviction claire de Comboni; elle devra donc être une consécration qui jaillit du Cœur de Jésus. Le Cœur de Dieu qui a aimé tellement l’humanité et qui n’a pas douté de lui livrer son fils, son unique, par amour.

De cet amour naît et trouve son soutien notre consécration. C’est et ce sera toujours de ce Cœur ouvert que nous pourrons recevoir la lumière et la force pour vivre seulement pour Dieu et pour son œuvre. C’est du Cœur de Jésus que nous devrons apprendre comment on devient des hommes de Dieu, qui trouvent leur joie dans le service de la mission vécu avec un cœur sans partage.

Ce sera toujours le Cœur de Jésus qui nous aidera à regarder vers l’avenir sans tomber dans le découragement, dans la tristesse ou la déception, parce que du Cœur de Dieu naissent toujours des choses nouvelles pour le bien de ceux qui s’ouvrent à l’amour.

Comme Comboni, nous aussi nous devrons apprendre à ne pas avoir peur face aux difficultés de la mission que nous sommes appelés à vivre. Il s’agit toujours d’une œuvre laborieuse et difficile, mais nous ne devons pas oublier qu’il s’agit de la mission de Dieu et non pas de la nôtre. C’est la mission du Seigneur, dans laquelle nous sommes appelés à devenir de simples collaborateurs, des médiations de son amour.

Comme notre saint Fondateur, nous aussi nous sommes invités et appelés à vivre jusqu’au bout le don de la vocation missionnaire en acceptant de consacrer toute notre âme, en devenant des hommes avec une foi profonde, en acceptant dans la joie de donner notre témoignage à travers notre pauvreté, notre chasteté et notre obéissance, et en cherchant de créer toujours des milieux de fraternité profonde.

Pour nous aussi, le grand défi de notre consécration sera la disponibilité à vivre en sacrifiant tout pour les autres, pour ceux que nous rencontrerons dans la mission. Cela veut dire aussi l’acceptation du martyre, qui nous demandera de féconder le cœur de nos frères par notre vie livrée dans le quotidien de notre existence, dans le service humble et caché, dans l’acceptation joyeuse de la renonciation à nous-mêmes pour permettre à Dieu de manifester son amour.

Seulement formés à cette école qui est le Cœur de Jésus nous serons capables de vivre, en toute liberté, le choix pour les plus pauvres et de donner un visage à l’amour de Dieu, à travers la construction d’un monde plus juste, plus solidaire, plus respectueux et capable de générer le bonheur que tous nous portons dans notre cœur comme le vrai et unique désir de notre vie.

Demandons la grâce de devenir des consacrés joyeux et heureux parce que porteurs dans le cœur du trésor de cet amour qui jaillit du Cœur transpercé du Seigneur, que saint Daniel Comboni a découvert comme le fondement sur lequel construire sa mission et auquel il se confia sans mettre de limites.

Que la confiance dans le Cœur de Jésus devienne pour nous aussi la source perpétuelle d’un amour qui nous aide à vivre notre consécration comme le don le plus beau qui nous a été fait.

Bonne fête du Sacré Cœur.
P. Enrique Sánchez G. mccj
Supérieur Général

Les aspirants LMC du Ghana méditent sur la foi

Ghana

Ce 9 mai 2015 à notre Centre, nous méditions sur la Foi par l’aide de notre aumônier. Au fait, c’est la continuation du thème que nous avions entamé à notre dernière rencontre. Le Rév. P. Godwin a partagé avec nous les conceptions et expériences de certains auteurs sur la foi.

Selon Thomas Merton: “En fin de compte, la foi est la seule clé sur l’univers. La raison ultime de l’existence humaine et la réponse aux questions dont dépendent notre joie ne peuvent être trouvées ailleurs“. Pour un autre auteur, la foi est reliée à l’amour et les deux trouvent leur source en Dieu. En effet pour St Ignace d’Antioche, « la foi est le début et la fin est l’amour et Dieu est les deux unis. Après tout ceci vient tout ce qui rend le chrétien gentleman.» La foi a continué le père n’est pas en contradiction avec la raison. Il a soutenu cette idée en citant deux autres auteurs Armiger Barclay et Blaise Pascal. Pascal affirma que : « La foi déclare ce que les sens ne peuvent voir mais pas le contraire de ce qu’ils voient. » Le père a insisté sur le fait que la foi est un don de Dieu. Nous ne sommes capables de rien, disait Soren Kiekegaard, c’est Dieu qui nous donne tout. Il est Celui qui nous donne la foi. La foi détermine ce que nous sommes et nous sommes ce qu’est notre foi, dit un proverbe Hindou.

Ghana

Apres ce temps de réflexion et de méditation, nous fûmes introduits à certains laïcs venus de l’Espagne. Ils appartiennent à une Association appelée Youcanyolé. Ils sont des chrétiens motivés par leur foi qui témoignent de la Bonne Nouvelle aux pauvres par leur travail. En effet, ils ont fait de grandes choses ici à Dans la Maison de Mon Père (ONG) spécialement à Lume où l’ONG a une Clinique. Notre rencontre avec eux était de susciter et de stimuler notre collaboration. Ils pourront constituer un pont entre notre groupe LMC avec celui de l’Espagne. Nous pouvons également gagner certains parmi eux pour joindre notre Mouvement International. Après la courte rencontre avec eux, nous continuâmes. Nous eûmes la réaction de nos amis accidentés. Nous étions informés également que nous avons maintenant un compte bancaire au nom du groupe. Nous choisîmes Dadome (une station secondaire de Mafi-Kumase où réside notre aumônier pour abriter notre rencontre le 13 juin. Après ceci et la prière finale, nous eûmes notre repas communautaire.

Justin Nougnui, coordinateur.

Vivre le présent avec passion

mccj
P. Fernando Domingues

Les réflexions présentées ici veulent être de simples commentaires du deuxième objectif proposé par le Pape François dans sa Lettre Apostolique adressée à tous les religieux à l’occasion de l’année de la Vie Consacrée, le mois de novembre 2014, dans le but de nous aider à vivre notre temps en tant que Missionnaires Comboniens. “La passion pour un idéal, dans notre cas la mission, est liée à l’enthousiasme. La passion ne s’acquiert pas une fois pour toutes. Elle est comme un arbre que nous devons soigner et nourrir chaque jour. Il est nécessaire pour cela de tirer profit d’initiatives comme celle que nous propose le Pape pour l’Année de la Vie Consacrée, pour revoir de quelle manière sommes-nous en train de vivre notre consécration et quel est notre lien avec l’Évangile, avec notre Institut et avec la mission”, écrit P. Rogelio Bustos Juárez, mccj.

VIVRE LE PRÉSENT AVEC PASSION

« Le passé qui est mémoire et le futur qui est imagination nous les évoquons à partir du présent »
(Saint Augustin)

  1. La sequela Christi, référence première

Quand on parle de la naissance des charismes, l’histoire de la vie religieuse nous enseigne que la première chose de laquelle sont parti les fondateurs et les fondatrices a été l’Évangile. Dans la lecture attentive de la Bonne Nouvelle ils ont connu Jésus Christ, ils ont reçu la Parole et ils ont découvert la manière de le suivre. Il y en a qui ont été attentifs à Jésus comme un guérisseur, qui soignait les malades; d’autres à Jésus comme le Maître qui, avec autorité, enseignait de choses nouvelles; nous, nous avons été touchés par Jésus itinérant qui doit annoncer l’Évangile à tous les peuples, car c’est pour cela qu’il a été envoyé.

De là sont nées les Règles et les Constitutions, comme une base théorique pour rendre vivante l’intuition charismatique. Dans les Règles de 1871, notre Fondateur disait: «certainement un esprit humble qui aime sincèrement sa vocation et qui désire être généreux avec son Dieu, les observera de tout son cœur en les regardant comme le chemin que la Providence a tracé», mais il est important de dire clairement que les Constitutions, la Règle de Vie et les traditions de n’importe quel institut conservent leur vigueur seulement si et quand elles continuent de s’inspirer des valeurs évangéliques.

Pour cela le Pape écrit: «La demande que nous nous faisons en cette Année est si et comment nous nous laissons interpeller par l’Évangile; s’il est vraiment le ‘vademecum’ pour la vie de tous les jours et pour les choix que nous sommes appelés à faire. Il est exigeant et il demande à être vécu avec radicalité et sincérité. Il ne suffit pas de le lire (même si la lecture et l’étude gardent une importance extrême), il ne suffit pas de le méditer (et nous le faisons avec joie chaque jour). Jésus nous demande de le mettre en pratique, de vivre ses paroles.

Je ne suis pas sûr qu’après avoir terminé notre formation de base, tous nous avons pris au sérieux notre formation permanente. Aujourd’hui on parle de société liquide et d’amour liquide (cf. Z. Bauman) pour faire allusion à la rapidité avec laquelle le monde, la société, l’Église et la vie religieuse sont en train de changer.

L’Évangile est la source qui, par son dynamisme et son actualité, peut nous indiquer des chemins vers lesquels tourner nos pas. A ce propos, un instrument utile peut être le troisième chapitre de Evangelii gaudium (n. 111-173), où le pape François nous invite à revoir la manière dont nous approchons la Parole et nous l’annonçons.

Mais il ne suffit pas d’être des experts en théologie biblique ou en sciences pastorales, si nous ne savons pas mettre en pratique ce que nous annonçons. Nous sommes invités à revoir la place que la Parole occupe dans notre vie; si elle est vraiment ce guide sûr auquel nous faisons recours quotidiennement et qui, petit à petit nous fait ressembler à notre Maître.

  1. Conformer notre vie au modèle du Fils
mccj
P Manuel Pinheiro. Peru

Si c’est Jésus Christ celui que nous suivons, cela pourra nous aider que de méditer sur la deuxième partie de notre nom, «du Cœur de Jésus», parce que le Seigneur nous permettra d’approfondir notre identité. Quand en 1885, à travers Mgr. Sogaro, le Saint Siège nous accorda de devenir une Congrégation religieuse, nous fûmes appelés: «Fils du Sacré Cœur de Jésus». En 1979 nous arrivâmes à la réunification et nous sommes renés avec le nom de Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus. Il est intéressant le fait qu’on a maintenu la référence au Cœur de Jésus.

Le pape François, dans sa lettre, soutient que si le Seigneur est notre premier et unique amour, nous pourrons apprendre de lui ce qu’est l’amour et nous saurons aimer parce que nous aurons son cœur à lui, c’est-à-dire que nous nous identifierons avec Lui. C’est ce qu’ont médité et partagé avec nous quelques Pères de l’Église.

Saint Irénée de Lyon, par exemple, parle de «Jésus Christ qui, par son amour surabondant, est devenu ce que nous sommes pour faire de nous ce que Lui il est» (Contre les Hérésies, Préface du livre V).

Saint Grégoire de Nazianze développe un autre aspect: «Dans ma condition terrestre, je suis lié à la vie d’ici-bas, mais étant aussi une petite partie divine, je porte en moi ce désir de la vie future».

L’homme n’est pas seulement ordonné moralement, réglé par un décret qui concerne le divin, mais il est du ghenos, de la race divine, comme le dit saint Paul, il est «de la race de Dieu» (Ac 17,29).

Saint Athanase, dans son «Traité sur l’incarnation du Verbe», soutient que le Logos divin s’est fait chair, en devenant comme nous, pour notre salut. Et dans une phrase devenue justement célèbre, il écrit que le Verbe de Dieu «est devenu homme pour que nous puissions arriver à être Dieu; il est devenu visible corporellement afin que nous puissions avoir une idée du Père invisible, et il supporta la violence des hommes afin que nous héritions l’incorruptibilité» (54,3).

Notre Fondateur, saint Daniel Comboni, en faisant sienne la spiritualité de son temps, sut répondre aux défis de la mission en s’inspirant de la spiritualité du Sacré Cœur, en élargissant sa signification, en lui donnant une empreinte davantage sociale et missionnaire.

Pour résumer, si ceux qui ont approuvé notre nom ont jugé opportun et nécessaire y mettre la référence au Cœur de Jésus, il est donc nécessaire que nous nous identifiions toujours davantage avec ses sentiments et que nous les traduisions en des attitudes. Nous suivons Jésus non pas de n’importe quelle manière, mais en nous efforçant de devenir “cordiaux” dans notre manière de faire, d’être le reflet et l’expression des sentiments du Fils de Dieu. Tout cela a des conséquences dans la vie personnelle et communautaire. Au point de nous faire devenir une parabole existentielle, un signe de la présence de Dieu même dans le monde (cf. Vita Consecrata n. 22).

3. Fidèles à la mission qui nous est confiée

Le troisième point nous invite à revoir notre fidélité au mandat que nous avons reçu de nos fondateurs. L’intuition charismatique est en même temps don et responsabilité. Don, parce que nous n’avons rien fait pour le recevoir à travers la personne et le travail de nos fondateurs, et qui a été reconnu par l’Église; et donc nous avons la responsabilité de ne pas le modifier ni l’altérer, mais d’être les continuateurs de ce cadeau qui a été mis dans nos mains.

Ici on pourrait avoir deux lectures: ou bien nous accrocher à la pensée et à l’œuvre de notre Père et Fondateur, avec la prétention, par fidélité charismatique, de reproduire sine glossa ce que lui avait fait; ou bien d’agir de telle manière que tout ce que nous faisons ne ressemble pas du tout à ce qui est suggéré par nos fondateurs et nous agissons en totale liberté, en interprétant les nouveaux défis à notre guise, et nous éclaboussons l’héritage que nous avons reçu il y a 150 ans.

Je crois qu’il est bon d’éviter ces deux extrêmes. Il est en effet nécessaire de recueillir la flamme des mains de ceux qui nous ont précédés en gardant la lucidité pour découvrir comment devons-nous répondre aux défis du présent sans affaiblir l’originalité charismatique. Cela a été, me semble-t-il, l’objectif de la Ratio Missionis et du travail de requalification de nos engagements, sur lequel notre Institut a insisté au cours de ces dernières années.

Le pape François nous exhorte à nous demander, en cette année de la Vie Consacrée, si nos ministères, nos œuvres et nos présences répondent à ceux que l’Esprit saint a demandés à nos fondateurs. En quelques mots, il nous invite à vivre dans une attitude de discernement constant pour ne pas nous tromper et pour être ainsi le reflet et l’expression de ce charisme ecclésial que nous avons reçu.

4. Devenir des experts en communion

mccj
P Gino Pastore. Moçambique

Etant ainsi les choses et en considérant la valeur qui a pour nous la vie fraternelle, il serait opportun de nous interroger sur la qualité de notre vie en commun. A ce propos, notre Fondateur a été très clair quand il décrit les caractéristiques de son Institut: «Cet Institut devient ainsi comme un petit Cénacle d’Apôtres pour l’Afrique, un point lumineux qui envoie jusqu’au centre de la Nigritie autant de rayons qu’il compte de missionnaires zélés et saints; ces rayons qui brillent et qui réchauffent à la fois, manifestent nécessairement la nature du centre d’où ils sont issus» (Ecrits 2648).

Elle est intéressante l’image utilisée par saint Daniel: «Cénacle d’apôtres». Le cénacle est la chambre haute, où le Maître confia à ses disciples ce qu’il portait dans son cœur la veille de son geste de donation le plus haut. Demeurer ensemble est la réalité qui nous transcende et qui nous rapproche de Dieu quand nous vivons dans la communion avec nos frères. C’est aussi l’espace d’intimité, où nous pouvons ouvrir notre cœur à nos compagnons de route et nous monter tels que nous sommes. Là où nous partageons ce que nous sommes, en découvrant nos dons et nos limites et ceux des personnes qui vivent avec nous. Du point de vue théologique, la Trinité est notre modèle: trois personnes distinctes mais un seul Dieu. Vivre ensemble nous aide à partager nos dons et à accueillir la richesse de ceux qui vivent avec nous. Nous sommes différents, mais nous cultivons et nous promouvons l’unité, à travers le respect et la tolérance. Dans un Institut international comme le nôtre, le défi est grand mais non impossible.

Dans l’image utilisée, on fait référence aussi à l’apostolicité. De ce «cénacle d’apôtres» sortiront comme des «rayons» les missionnaires zélés et saints pour illuminer des situations de ténèbres: le Pape parle de choc, de rencontre difficile entre de cultures différentes, d’oppression envers les plus faibles, d’inégalités… et nous pourrions continuer avec une liste de situations que nous connaissons et que nous avons rencontrées dans notre service dans les différentes régions du monde où nous travaillons. Dans tout cela nous sommes appelés à porter une parole d’espérance et d’encouragement, à illuminer les ténèbres et à partager une expérience de fraternité, fruit de la communion que nous avons expérimentée. Nous ne fonderons pas la force et l’efficacité de notre vocation missionnaire sur les ressources matérielles que nous pourrons porter en mission, mais sur la disponibilité à partager l’expérience authentique de Dieu que nous avons et sur la dose d’humanité que nous pouvons transmettre. La qualité de la vie missionnaire dépendra du temps que nous sommes disposés à consacrer aux personnes marginalisées par la société. Notre place en tant que missionnaire – et cela nous est reconnu par la plus grande partie des Églises locales – est là où il y a des tensions et des différences, là où se trouvent des situations contraires à la condition humaine. C’est là que nous devons porter la présence de l’Esprit, en donnant un témoignage d’unité (Jn 17, 21), comme nous le rappelle le Pape.

Tout cela se traduit dans un style propre qui doit être marqué par l’écoute, le dialogue et la collaboration avec les personnes que nous contactons. Même si nous sommes des personnes dynamiques et capables, si nous ne sommes pas capables de travailler ensemble, nous donnerons difficilement un témoignage de l’amour trinitaire sur lequel se fonde la vie communautaire. Les différences ne doivent pas nous empêcher de donner le témoignage de l’unité devant l’Église et devant le monde.

5. Passionnés pour le Règne

Une dernière considération: suivre Jésus, désirer de ressembler à son cœur, demeurer amoureux de la mission et être des bâtisseurs – et non seulement des consommateurs – de la communauté, sera possible dans la mesure où nous allons maintenir vivante la passion pour le Règne de Dieu. Si nous regardons bien, beaucoup d’entre nous montrent une certaine dose d’irresponsabilité dans la manière d’administrer le temps et les biens que nos mains reçoivent. Si nous perdons le contact avec les personnes, il sera difficile d’imaginer dans quel manque de biens vivent la majorité de nos gens. Dans sa Lettre, le pape François, en citant Jean Paul II, affirme: «La même générosité et le même esprit d’abnégation qui ont animé nos fondateurs doivent pousser vous, leurs fils spirituels, à garder vivants les charismes qui, avec la même force de l’Esprit qui les a fait naître, continuent de s’enrichir et de s’adapter, sans perdre leur caractère authentique, pour se mettre au service de l’Église et porter à son accomplissement l’instauration de son Règne».

Pourquoi quelques-uns de nos candidats perdent l’enthousiasme des débuts quand ils commencent à faire partie de notre Institut? Pour quelles raisons il est tellement facile pour beaucoup d’entre nous quitter d’être Comboniens quand apparaissent des difficultés et des mésententes? Pourquoi il nous est toujours plus difficile d’obéir et de répondre aux défis qui se présentent devant nous? Pourquoi diminue notre passion pour l’Évangile et pour tout ce qui concerne la mission? Pourquoi beaucoup vivent comme des retraités avant le temps? Est-ce que peut-être ce n’est pas parce que nous avons délaissé des références fondamentales liées à notre identité, raison pour laquelle nous quittons la route et nous perdons la direction?

La passion pour un idéal, dans notre cas la mission, est liée à l’enthousiasme. La passion ne s’acquiert pas une fois pour toutes. Elle est comme un arbre que nous devons soigner et nourrir chaque jour. Il est nécessaire pour cela de tirer profit d’initiatives comme celle que nous propose le Pape pour l’Année de la Vie Consacrée, pour revoir de quelle manière sommes-nous en train de vivre notre consécration et quel est notre lien avec l’Évangile, avec notre Institut et avec la mission.
P. Rogelio Bustos Juárez, mccj