Laïcs Missionnaries Comboniens

Le Plan de Comboni et la ministérialité

ComboniEn faisant une lecture actualisée du Plan de Daniel Comboni, à partir des défis missionnaires d’aujourd’hui, nous découvrons deux intuitions prophétiques dont la valeur, au fur et à mesure que le temps passe, ne fait que grandir:

1. “La régénération de l’Afrique par l’Afrique elle-même” (Ecrits 2753).

Daniel Comboni est convaincu, à partir de son expérience et de celle d’autres grands apôtres, que l’unique route à suivre pour cette “régénération” est celle de faire participer le peuple africain en tant que protagoniste de son histoire et constructeur de sa libération.

2. “[Trouver] un écho d’approbation et un appui favorable dans les cœurs des catholiques du monde entier, qui sont investis et pénétrés par l’esprit de cette charité surhumaine qui embrasse l’immensité de l’univers et que le divin Sauveur est venu porter sur la terre” (E 2790).

Avec une audace encore plus grande, Daniel Comboni déclare que la réalisation de ce Plan pour la régénération de l’Afrique a besoin de la collaboration inconditionnelle de toutes les instances de l’Eglise et de la société civile, en dépassant toutes les frontières, les préjugés et les arguments.

Ces pages présentent une réflexion autour de ce dernier aspect, c’est-à-dire de l’urgence d’unir tous les “catholiques” en faveur d’une unique mission. Le terme “ministérialité” (ministerium = diakonía = service) nous aide à mieux traduire la pensée et la pratique de Daniel Comboni, même si nous sommes conscients du fait que, dans le Plan, il n’utilise jamais ce mot et qu’il s’agit d’une idée qui ne correspond ni au langage baroque ni à la théologie de son époque, celle du concile de Trente. “Ministérialité” indique, dans notre manière de penser, la responsabilité missionnaire que tous les baptisés, sans exception, ont de faire émerger le Règne d’amour et de justice (la fraternité universelle) instauré par la personne et par l’avènement de Jésus Christ au milieu de nous. Daniel Comboni ne proposait pas simplement une stratégie d’organisation, mais une manière d’être une Eglise mûre.

Nous allons directement au texte du Plan, pour nous rendre compte de la grandeur de sa vision (cf. la dernière édition qui porte la date ‘Vérone 1871’, E 2741-2791).

A) Quel est le fondement théologique que Daniel Comboni pose à la base de son Plan?

Il s’agit d’un fondement christologique et d’une réponse selon le style du martyr:

  • Le catholique considère l’Afrique “non point à travers le prisme des intérêts humains, mais suivant la pure clarté de sa Foi” et là il découvre “un nombre infini de frères appartenant à sa propre famille ayant un Père commun dans le ciel …”. Alors “transporté par un mouvement de cette charité allumée par une divine flamme sur le sommet du Golgotha, sortie du côté du Crucifié pour embrasser toute la famille humaine …” il sent redoubler les battements de son cœur “et il semble qu’une impulsion céleste le pousse vers ces régions hostiles pour y étreindre entre ces bras ces malheureux frères et donner à tous un baiser de paix et d’amour …” (S 2742).
  • C’est justement par la force de cette charité qui jaillit du côté du Christ que Daniel Comboni est disposé à “verser notre sang jusqu’à la dernière goutte” (S 2753) pour ses frères les plus pauvres et les plus abandonnés. Nous pouvons ainsi dire que la motivation qui anime toute la vie de Comboni est le reflet d’une foi solide en la rédemption que le mystère pascal du Christ nous a procurée et qui constitue le principe de toute action missionnaire. En d’autres mots, la “ministérialité” (le service missionnaire) que Daniel Comboni demande dans son Plan fait référence à Jésus Christ qui est le serviteur par excellence du Père, pour réaliser son Plan de salut; et à l’Eglise, qui est envoyée pour servir l’humanité pour continuer la mission de miséricorde de son Seigneur.

B) Quelle est la vision de l’Eglise de Daniel Comboni, pour demander un tel engagement à tous les catholiques, sans distinction?

Il s’agit d’un défi qui, aujourd’hui comme hier, se présente presque impossible, surtout si nous pensons au découragement et à la frustration qui se cachent chez beaucoup de responsables d’Eglise.

L’amour que Comboni sent pour la Nigrizia le conduit à demander concrètement:

  • l’aide et la coopération des Vicariats, des Préfectures et des diocèses, déjà établis autour de l’Afrique (E 2763);
  • la création d’instituts pour garçons et filles noirs, dans des localités stratégiques, autour de toute l’Afrique (E 2764-65);
  • que les Ordres religieux et les institutions catholiques masculines et féminines approuvées par la Congrégation de Propaganda Fide dirigent ces Instituts (E 2767);
  • la fondation en Europe de petits collèges pour les missions africaines, pour ouvrir la voie de l’apostolat en Afrique à tous les ecclésiastiques séculiers des nations catholiques, qui se sentaient appelés par Dieu à cette sublime mission (E 2769);
  • la possibilité d’établir des Instituts religieux féminins de l’Europe dans des Pays de l’intérieur de l’Afrique les moins dangereux, vu que la femme européenne a fait preuve d’une résistance plus grande que les missionnaires hommes, et cela à cause de sa capacité d’adaptation physique, de ses capacités morales et de ses habitudes domestiques et sociales (E 2780);
  • pour coordonner ce projet, qu’on établisse une société formée de personnes intelligentes, généreuses et très actives, en mesure de traiter avec toutes les Associations qui puissent assurer les moyens économiques et matériels (E 2785) et qui puissent convoquer toutes les forces du catholicisme en faveur de l’Afrique (E 2784-88).

L’objectif que Daniel Comboni veut rejoindre est celui de donner sa dignité au peuple africain tout entier:

  • non seulement aux populations de l’Afrique de l’intérieur, mais aussi à celles répandues sur les côtes et à toutes celles de la grande Ile… et à toute la race noire (E 2755-56);
  • les jeunes africains seront formés pour être des catéchistes, des enseignants, des ouvriers, des agriculteurs, des infirmiers, des médecins, des pharmaciens, des menuisiers, des tailleurs, des maçons, des cordonniers, habiles et vertueux, etc. (E 2773);
  • les jeunes filles africaines, de leur côté, recevront une formation pour devenir des institutrices, des maîtresses et des mères de famille; elles devront promouvoir l’instruction des femmes… (E 2774);
  • du groupe des catéchistes, on choisira les sujets les plus distingués par leur piété et leur savoir, qui paraîtront avoir une certaine disposition pour le sacerdoce, et on les destinera à l’exercice du saint ministère (E 2776);
  • parmi les jeunes filles africaines qui ne voudraient pas se marier, on choisira également la section des Vierges de la Charité, formée de jeunes filles les plus distinguées par leur piété et par l’instruction pratique qu’elles ont pu acquérir du catéchisme, des langues et des travaux qui conviennent aux femmes (E 2777);
    • dans le but de cultiver les sujets les plus perspicaces, pour les former à devenir des responsables valables et éclairés des Missions et des communautés chrétiennes de l’intérieur de l’Afrique, on pourra fonder de petites Universités théologiques et scientifiques, qu’on placerait sur les lieux les plus importants des côtes de l’Afrique (Alger, le Grand Caire, St. Denis dans l’Ile de la Réunion, et devant l’Océan Atlantique). Sur quelques autres points on pourrait fonder graduellement des écoles professionnelles pour le perfectionnement des ouvriers jugés les plus expérimentés (E 2782-83).

En faisant une synthèse, dans cette proposition de Daniel Comboni nous trouvons une vision ecclésiologique extrêmement ouverte et intégrale, qui valorise tous les ministères (depuis celui du Pape jusqu’à celui de l’humble catéchiste et de l’ouvrier) quand il s’agit de réaliser la mission en faveur des plus pauvres. Et cela non seulement pour une raison simplement philanthropique ou pour un sentiment romantique d’héroïsme, mais pour la raison solide qui jaillit de l’événement du baptême, qui nous révèle de manière existentielle l’amour de Dieu et qui nous rend frères dans la même vocation de sainteté et de capacité. Cette manière pratique de créer la ministérialité trouvera un écho seulement un siècle plus tard dans la théologie post conciliaire, avec le concile Vatican II.

Les aspects que nous venons d’indiquer méritent une étude plus complète; pour des raisons d’espace nous présentons, sous la forme d’un décalogue, une série d’enseignements que nous pouvons trouver dans le Plan de Comboni:

1) Daniel Comboni reconnaît l’importance du ministère du Pape, avec lequel il dialogue personnellement en plusieurs occasions, et de Propaganda Fide. C’est à eux qu’il adresse son Plan, en donnant une preuve de communion ecclésiale.

2) L’audace de ses “rêves” naît de sa confrontation avec la réalité de la souffrance et de l’oppression dans laquelle vivent ses frères et sœurs. Son Plan est le fruit de la solidarité, à l’intérieur d’une méthodologie missionnaire de l’incarnation.

3) Dans son attitude, on voit la capacité d’interaction avec n’importe quelle personne, avec maturité humaine et spirituelle. La ministérialité du Plan suppose des personnes intégrées et capables de relations authentiques.

4) Il y a une anthropologie qui va au-delà de son époque et qui regarde les personnes en reconnaissant leur dignité.

5) Du Plan émerge une manière d’être Eglise dans la communion et la participation, née de la consécration baptismale et de la vocation commune à la vie plénière en Dieu.

6) Le laïcat trouve son expression ministérielle la mieux accomplie. Non pas dans un ordre pyramidal, mais comme peuple de Dieu, dans la coresponsabilité.

7) La femme, en particulier, trouve son espace pour sa propre mise en valeur en tant que femme et dans sa consécration. En cela, Comboni est vraiment un pionnier.

8) Le travail d’évangélisation que le Plan laisse entrevoir est un travail intégral, aucune dimension humaine n’est exclue. Toutes les dimensions humaines font partie du projet de Dieu.

9) L’insertion stratégique proposée, afin que le travail soit possible sans d’autres tragédies, suppose une préoccupation admirable pour la planification et l’évaluation.

10) Tout cela est inscrit dans le mystère de la Croix, en sachant qu’il s’agit de consigner volontairement sa vie, mais surtout avec la confiance que les œuvres de Dieu naissent et grandissent aux pieds du Calvaire. Et que c’est l’Esprit saint, hier comme aujourd’hui, qui conduit la mission.

P. Rafael González Ponce mccj

Lettre aux confrères dans les situations de violence et de guerre

Superiores MCCJ 2014

Samedi, 22 Février 2014
Il y a des pays africains qui sont victimes de la violence et de la guerre, en particulier au Soudan du Sud et en République Centrafricaine. Nos confrères qu’y travaillent ont choisi de rester avec les gens et de partager sa propre vie avec eux. Un choix audacieux qui nous rappelle comment Saint Daniel Comboni continue à aimer et à faire cause commune avec les pauvres et les plus abandonnés en Afrique aujourd’hui à travers ces confrères. Le message ci-dessous est une lettre de reconnaissance, d’encouragement et d’affection de la Direction Générale et des supérieurs provinciaux à ces frères afin qu’ils puissent, à leur tour, réconforter les gens avec qui ils partagent sa vie.

Missionnaires Comboniens
Vie Luigi Lilio, 80
Rome

Rome, le 20 février 2014

 “Consolez, consolez mon peuple, dit le Seigneur …”
(Is 40,1)

Chers Frères et Sœurs, Chers Laïcs Comboniens
Du Sud Soudan et de la République Centrafricaine

Nous vous saluons au nom de Jésus, le Seigneur de la Mission.

Au cours de ces deux semaines de rencontre, de prière et de réflexion que nous, les supérieurs de circonscription avons vécues avec la direction générale de notre Institut, nous avons suivi avec préoccupation la situation de violence qui se développe dans vos Pays. Nous refusons l’indifférence et pour cela nous nous adressons à vous avec ses paroles de communion et de fraternité.

La douleur et la mort continuent de marquer, de manière indélébile, le chemin de la mission. Le témoignage de présence, de « rester avec » de chacun de vous, dans cette réalité de violence irrationnelle et injustifiée, nous portent à découvrir que saint Daniel Comboni continue à aimer et à faire cause commune avec les plus pauvres et les plus abandonnés de l’Afrique aujourd’hui, par l’intermédiaire de votre présence. Votre témoignage fait devenir sa présence vivante et actuelle.

Nous sommes aussi conscients des intérêts politiques et économiques qui ont porté à cette crise profonde, qui a opposé les composantes d’une société multiethnique et multi religieuse. Ainsi a-t-on fragilisé la convivence pacifique et fraternelle partagée pendant longtemps sur le même territoire. La crise humanitaire qui a suivie est sans précédents. Nous connaissons aussi le fait que les portes de beaucoup de nos paroisses et de nos maisons de formation sont restées ouvertes pour accueillir, accompagner et consoler des milliers de réfugiés et de déplacés. Cela est sans aucun doute, un aspect du ministère missionnaire de la “consolation” d’un peuple qui est à la recherche de la paix. Nous partageons vos dangers et vos risques, votre solidarité et votre courage.

Nous vous rappelons les paroles que notre père et inspirateur a écrites une semaine avant de mourir : « Qu’il arrive tout ce que Dieu veut. Dieu n’abandonne jamais celui qui a confiance en Lui. Il est le protecteur de l’innocence et le vengeur de la justice. Je suis très heureux de la Croix parce que si elle est portée volontiers pour l’amour de Dieu, elle engendre le triomphe et la vie éternelle. » (Ecrits 7246). Et ses paroles sur son lit de mort : « Courage pour le présent, mais surtout pour l’avenir. »

Nous prions pour que cesse toute violence et toute violation des droits humains ; afin que la paix, la justice et la réconciliation brisent les barrières de ce qui est ‘humainement impossible’ et qu’elles trouvent une demeure dans le cœur des hommes et des femmes de bonne volonté de vos Pays.

Nous vous embrassons avec affection et tendresse ; vous êtes présents dans nos prières et dans notre cœur. Que saint Daniel Comboni protège chacun de vous et chacune des personnes qui vous sont confiées.

Le Supérieur Général et son Conseil
Les Supérieurs provinciaux et les Délégués
La Direction Générale des Missionnaires Comboniens

Evenements recents au Ghana:

  1. Jubilé d’or de l’arrivée des MCCJ dans la province.

Cela fait 50 ans maintenant que les MCCJ sont arrivés dans la province. Le sommet de ce jubilé fur la messe à la cathédrale de Lomé ce 19 Janvier. Nous étions représentés par deux de nos membres Mr Avorgbedor Promise et Madame Kumazah Fidelia. Le père général des MCCJ, le Rév. P. Sanchez était également présent comme sa visite à la province.

2. Notre présence à l’Assemblée Générale des MCCJ.

Les prêtres et frères de la famille combonienne de la province se sont réunis à Lomé chez les Soeurs Canossiennes du 20 au 24 janvier  pour leur Assemblée Générale. Nous étions présents le jeudi pour présenter notre rapport annuel d’activités de l’année 2013. Le rapport fut présenté par Justin Nougnui le coordinateur du groupe. Il a dit en bref ce que nous avons fait en 2013 et ce que nous planifions de faire cette nouvelle année. J’étais accompagné par Mr Seade Wisdom, l’administrateur de IMFH qui dit quelques mots à propos de l’Institution. La troisième personne est Mr Azumah Vivien, un jeune (ceux dont nous sommes en charge), était juste introduit. Durant la pause, une vue de famille fut prise. C’est la deuxième fois qu’un tel rapport fut présenté et je suis content que nous ayons l’opportunité de nous faire connaitre. Puisse Dieu nous aider à devenir vraiment ’le moyen le plus efficace pour conduire un peuple vers la vraie foi.’

3. Notre dixième rencontre ce 25 janvier.

a)  Comme à l’accoutumée maintenant, nous avons commencé par la rencontre des jeunes de IMFH. Le sujet cette fois est de leur faire savoir les différentes branches de matières ils peuvent faire dans leurs études universitaires et les compétences qu’ils ont acquises jusqu’à maintenant qui peuvent les aider dans l’avenir. Le thème fut présenté par Mr Abotsi James (vice-secrétaire). Pour la prochaine fois, le thème portera sur un aspect de la vie chrétienne.

b) Durant notre rencontre LMC, nous avons planifié les différentes activités de l’année. Comme partie de ce plan est la rencontre en février avec certains enseignants sponsorisés par IMFH  dans le but de promouvoir la vocation LMC. En mars, nous aurons une retraite pour nous ressourcer spirituellement au temps de Carême.

c) Nous avons fini la majeure partie de notre Constitution. En ce 25 janvier 2014, en la fête de la Conversion de l‘apôtre St Paul, nous avons promulgué officiellement les lois devant nous régir comme membres LMC. Notre aumônier, le Rév. P. Joseph Rabbiosi était présent pour la circonstance. Après un petit moment de prière, il nous bénit et apposa sa signature sur l’acte de promulgation. Il fut secondé par le coordinateur. Je vous rappelle que depuis le 8 janvier de cette année, nous nous sommes faits enregistrés comme une personne morale avec des droits et devoirs au regard de la loi au Ghana.

Je suis très content de la manière dont  le Seigneur nous conduit. Que son amour soit sur nous comme notre espoir est en Lui.

Justin Nougnui, coordinateur.

Le Plan de Comboni

Le Plan de ComboniEn ces premiers jours de l’année 2014, nous avons commencé les célébrations du 150ème anniversaire du “Plan de saint Daniel Comboni pour la Régénération de l’Afrique”, avec une proposition de réflexion que le Conseil Général a envoyée à tous les confrères. D’autres initiatives sont encore en chantier et veulent nous aider à vivre cet événement comme une opportunité pour visiter à nouveau les plus importantes intuitions de saint Daniel Comboni et pour les faire nôtres.

À Rome et dans toutes les provinces et circonscriptions de notre Institut, il y aura des célébrations, des rencontres de réflexion et de travail et des moments d’animation missionnaire pour mieux connaître non seulement le texte du Plan, mais surtout l’esprit qui se trouve dans ces pages, écrites par saint Daniel Comboni d’un seul jet avec grande passion et enthousiasme missionnaire.

Les mêmes pages ont été postérieurement réécrites, au long du temps, cette fois-ci non avec le stylo ou l’encre, mais avec la vie de tant de missionnaires, hommes et femmes qui, avec grande générosité, ont accepté l’héritage de la mission telle que la voulait notre Père et Fondateur. C’est ainsi que le Plan n’est pas uniquement une chose du passé, mais la sève qui nous accompagne encore aujourd’hui.

La célébration de cet anniversaire sera aussi une opportunité pour mieux comprendre combien est actuel le projet missionnaire contenu dans le Plan et combien il est urgent de traduire dans notre langage et pour notre temps les intuitions découvertes dans un passé qui accomplit déjà 150 ans.

Il s’agira de faire mémoire d’un don reçu il y a bien longtemps pour découvrir l’actualité de l’esprit et des stratégies missionnaires qui sont encore valides dans notre temps et pour notre humanité qui a toujours besoin de trouver le Seigneur.

Dans le partage des initiatives pour la célébration de cet anniversaire, a surgi le désir de favoriser un chemin qui nous aide à surmonter la tentation de faire un simple exercice de mémoire d’un moment de notre histoire, pour chercher surtout ce qui nous permet de nous approprier de ce que l’Esprit Saint a fait comprendre à saint Daniel Comboni comme la route pour une mission nouvelle, capable de répondre aux urgences et aux défis de son temps.

Il nous est lancé le défi de trouver le moyen de rendre actuel le programme de vie qui est contenu dans le Plan et que le Seigneur a aujourd’hui pour nous et pour les frères et sœurs qui nous sont confiés dans notre service missionnaire.

Cette année nous avons l’extraordinaire occasion non seulement de découvrir à nouveau le Plan de saint Daniel Comboni, mais d’écrire notre Plan, le Plan que le Seigneur nous inspire aujourd’hui, dans la mesure dans laquelle nous comprendrons les urgences et les défis de la situation dramatique de notre temps et l’attention continuelle et fidèle de Dieu envers ses enfants.

Il y a peu de temps, lors du dernier Chapitre Générale, nous avions assumé le devoir de faire le chemin qui porte du Plan de saint Daniel Comboni à celui des Comboniens. L’année 2014 est peut-être le moment favorable pour se demander à quel point en sommes-nous, au niveau personnel, de Province et d’Institut.

Qu’est-ce que le Plan?

Il y a des manières différentes de s’approcher du Plan et je voudrais partager avec vous une seule et courte réflexion qui puisse nous aider à tenter l’élaboration de notre plan personnel ou, au moins, à commencer un simple brouillon.

Nous sommes tous conscients du fait que, quand nous avons en main le texte du Plan écrit par saint Daniel Comboni, nous sommes devant le résultat d’un travail qui a eu un long chemin et qui, à la fin, a été mis en peu de pages, peu adéquates pour exprimer la force, les sentiments, le courage, l’espérance, la confiance, les joies et les difficultés qui, même enfermés dans ces quelques lignes apparemment froides et sans un sens explicite, contiennent un esprit qui révèle la grandeur de tout ce qu’elles contiennent.

Le Plan n’est pas un texte, mais la vie cachée dans les paroles, les pensées, les intuitions, les rêves et les désirs qui ont été le moteur capable de mouvoir les mains de saint Daniel Comboni afin de nous laisser des traces de ce que l’Esprit Saint voulait révéler et donc qui va bien au-delà des idées et des stratégies qui deviendront la réponse au cri qui monte aux oreilles de Dieu pour susciter sa miséricorde.

Il me plaît de dire que le Plan est la médiation offerte par saint Daniel Comboni qui, envahi par l’Esprit, laisse que Dieu réalise son projet missionnaire; il est la porte qui s’ouvre pour permettre à Dieu d’entrer dans l’histoire de ses fils qui ont besoin de Lui, et de réaliser ainsi son rêve missionnaire.

Le Plan, avant de devenir un document écrit, était déjà un rêve et une passion, une force invincible dans le cœur de saint Daniel Comboni.

Le Plan est l’expression de l’amour – source de la mission – pour les plus pauvres et les plus abandonnés, amour qui devient réel et réalisable. Il est la réponse concrète à une réalité qui ne supporte plus d’être ignorée ni oubliée, parce que cette réalité est faite de personnes avec un nom et un prénom, elle est tissée de drames et d’urgences, de promesses et de dons qui n’ont pas permis de renvoyer à plus tard l’engagement de saint Daniel Comboni. Comme ils ne permettent aujourd’hui à aucun de nous de le renvoyer à un lendemain lointain qui peut-être n’arrivera jamais.

Vu à la lumière de saint Daniel Comboni, le Plan est la disponibilité totale à payer de sa propre personne et qui ne permet plus de retourner en arrière, même quand cela peut nous porter à revoir continuellement notre vie et la donner petit à petit, parce que faire cause commune avec les pauvres ne nous rapportera jamais ni des profits ni des avantages à mettre sur notre compte.

Le Plan est l’expression d’une passion missionnaire qui ne peut pas être limitée par des bornes ou diminuée ou découragée par des problèmes et des difficultés, parce qu’il s’agit de la force de Dieu qui se sert de la fragilité humaine pour manifester son grand pouvoir.

Dans les pages du Plan, nous nous trouvons devant le désir de Dieu et le rêve de saint Daniel Comboni qui se croisent et se confondent, devenant une seule passion, satisfaite seulement sur l’arbre de la Croix et par le cri: “Ou l’Afrique ou la mort”!

Il est l’expérience de la rencontre, de la communion profonde, d’une intimité si forte que les paroles peuvent voler et l’écrit peut disparaître, mais le don total de soi-même reste comme le témoin d’une alliance qui a la mission et les pauvres comme unique passion.

Dans les profondeurs du Plan se trouve le rêve de saint Daniel Comboni de voir une Afrique ouverte à Dieu et à son projet salvifique. Le rêve de voir les peuples africains reconnus et respectés dans leurs droits et leur dignité. Le souhait d’arriver à contempler un continent illuminé par la lumière de l’Évangile qui ne tolère ni la tromperie ni l’injustice, qui ne fait pas de la violence et de la mort un motif de fête.

Qu’est-ce qui nous est demandé aujourd’hui?

Le Plan de ComboniEn s’approchant de l’héritage du Plan, chacun de nous ne doit pas ignorer quelques demandes qui semblent nous sauter aux yeux quand nous voulons prendre au sérieux notre être missionnaires et comboniens. Peuvent-elles nous aider à imaginer un plan à nous? C’est bien plus qu’un pieux souhait.

Quelles sont nos passions? Qu’est-ce qui bouge dans notre cœur quand nous contemplons la réalité missionnaire de notre temps? Où se concentre notre enthousiasme et où dépensons-nous aujourd’hui nos énergies? Où se trouvent les désirs de Dieu pour notre humanité et notre disponibilité à vivre seulement pour la mission? Quand et comment est-ce que l’amour de Dieu pour les plus pauvres et abandonnés est l’énergie qui nous rend disponibles à tout pour le Règne? Où sont les rêves qui peuvent nous aider à inventer le Plan que Dieu attend de nous pour cette humanité, où la mission continue d’être encore le grand défi pour tous ceux qui se disent disciples du Christ et plus encore pour nous qui avons reçu le don de la vocation missionnaire?

Il serait vraiment beau si, à la fin de cette année de célébrations, nous arrivions à formuler un nouveau plan, même si assez modeste, pour la mission qui nous défie comme comboniens. Un plan qui montre combien le charisme de saint Daniel Comboni est encore actuel, vivant et fécond!

Un plan qui nous aide à grandir dans la confiance et la certitude que c’est le Seigneur qui continue à travailler avec nous et prépare déjà des temps nouveaux qui nous porteront à vivre encore la joie de la mission, malgré notre pauvreté et faiblesse!

Comment rêvons-nous la mission de notre temps et qu’est-ce que nous sommes disposés à faire pour collaborer avec le Seigneur dans la réalisation de son projet en faveur de ceux qu’il aime de tout son cœur? Certainement, le cri et la souffrance de tant de nos frères et sœurs dans tous les horizons de notre monde seront une aide précieuse pour essayer de donner notre réponse, si petite qu’elle soit.

Que saint Daniel Comboni nous accompagne dans ce rêve.
P. Enrique Sánchez G., mccj
Supérieur Général