Laïcs Missionnaries Comboniens

Message du saint-père François pour la journée mondiale des missions 2022

Francisco

« Vous serez mes témoins » (Ac 1, 8)

Chers frères et sœurs !

Francisco

Ces paroles sont celles de la dernière conversation de Jésus Ressuscité avec ses disciples, avant de monter au Ciel, telle qu’elle est décrite dans les Actes des Apôtres : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Et c’est aussi le thème de la Journée Mondiale des Missions 2022 qui nous aide, comme toujours, à vivre le fait que l’Eglise est missionnaire par nature. Cette année, elle nous donne l’occasion de commémorer quelques anniversaires importants pour la vie et la mission de l’Église : la fondation, il y a 400 ans, de la Congrégation de Propaganda Fide – aujourd’hui pour l’Evangélisation des Peuples – et, il y a 200 ans, l’Œuvre pour la Propagation de la Foi qui, avec l’Œuvre de la Sainte enfance et l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre, a obtenu il y a 100 ans la reconnaissance “Pontificale”.

Arrêtons-nous sur ces trois expressions clé qui résument les trois fondements de la vie et de la mission des disciples : « Vous serez mes témoins », « jusqu’aux extrémités de la terre » et « vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ».

1. « Vous serez mes témoins » – L’appel de tous les chrétiens à témoigner du Christ

C’est le point central, le cœur de l’enseignement de Jésus aux disciples en vue de leur mission dans le monde. Tous les disciples seront témoins de Jésus grâce au Saint-Esprit qu’ils recevront : ils seront constitués comme tels par grâce. Où qu’ils aillent, où qu’ils soient. De même que le Christ est le premier envoyé, c’est-à-dire missionnaire du Père (cf. Jn 20, 21) et, en tant que tel, son « témoin fidèle » (cf. Ap 1, 5), de même tout chrétien est appelé à être un missionnaire et un témoin du Christ. Et l’Église, communauté des disciples du Christ, n’a d’autre mission que celle d’évangéliser le monde en témoignant du Christ. L’identité de l’Église est d’évangéliser.

Une relecture d’ensemble plus approfondie éclaire certains aspects toujours actuels pour la mission confiée par le Christ à ses disciples : « Vous serez mes témoins ». La forme plurielle souligne le caractère communautaire-ecclésial de l’appel missionnaire des disciples. Tout baptisé est appelé à la mission dans l’Église et par mandat de l’Église : la mission se fait donc ensemble, et non individuellement, en communion avec la communauté ecclésiale et non de sa propre initiative. Et même s’il y a quelqu’un qui, dans une situation très particulière, accomplit seul la mission d’évangélisation, il l’accomplit et devra toujours l’accomplir en communion avec l’Église qui l’a envoyé. Comme l’enseigne saint Paul VI dans l’Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, un document qui m’est très cher : « Evangéliser n’est pour personne un acte individuel et isolé, mais c’est un acte profondément ecclésial. Lorsque le plus obscur prédicateur, catéchiste ou pasteur, dans la contrée la plus lointaine, prêche l’Evangile, rassemble sa petite communauté ou confère un sacrement, même seul, il fait un acte d’Eglise et son geste se rattache certainement, par des rapports institutionnels, mais aussi par des liens invisibles et par des racines souterraines de l’ordre de la grâce, à l’activité évangélisatrice de toute l’Eglise » (n. 60). En effet, ce n’est pas un hasard si le Seigneur Jésus a envoyé ses disciples en mission deux par deux. Le témoignage des chrétiens au Christ a un caractère essentiellement communautaire. D’où l’importance essentielle de la présence d’une communauté, même petite, dans la réalisation de la mission.

Deuxièmement, il est demandé aux disciples de vivre leur vie personnelle dans une optique de mission : ils sont envoyés par Jésus dans le monde non seulement pour faire la mission, mais aussi et surtout pour vivre la mission qui leur a été confiée ; non seulement pour rendre témoignage, mais aussi et surtout pour être des témoins du Christ. Comme le dit l’apôtre Paul avec des mots vraiment émouvants : « Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps. »  (2 Co 4, 10). L’essence de la mission est de rendre témoignage au Christ, c’est-à-dire à sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection par amour du Père et de l’humanité. Ce n’est pas un hasard si les Apôtres ont cherché à remplacer Judas parmi ceux qui, comme eux, avaient été « témoins de sa résurrection » (Ac 1, 22). C’est du Christ, et du Christ ressuscité dont nous devons témoigner et dont nous devons partager la vie. Les missionnaires du Christ ne sont pas envoyés pour se communiquer eux-mêmes, pour montrer leurs qualités et leurs capacités de persuasion ou leurs compétences en matière de gestion. Ils ont, au contraire, le grand honneur d’offrir le Christ, en paroles et en actes, en annonçant à tous la Bonne Nouvelle du salut avec joie et franchise, comme les premiers apôtres.

Par conséquent, en dernière analyse, le véritable témoin c’est le “martyr”, celui qui donne sa vie pour le Christ en échange du don qu’il nous fait de lui-même. « La première motivation pour évangéliser est l’amour de Jésus que nous avons reçu, l’expérience d’être sauvés par lui qui nous pousse à l’aimer toujours plus » (Evangelii gaudium, n. 264).

Enfin, en ce qui concerne le témoignage chrétien, l’observation de saint Paul VI reste toujours pertinente : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins » (Evangelii Nuntiandi, n. 41). Par conséquent, pour la transmission de la foi, le témoignage de la vie évangélique des chrétiens est fondamental.  De même, la tâche de proclamer sa personne et son message reste tout aussi nécessaire. En effet, Paul VI lui-même poursuit : « Oui, elle est toujours indispensable, la prédication, cette proclamation verbale d’un message […] La parole reste toujours actuelle, surtout lorsqu’elle est porteuse de la puissance de Dieu. C’est pourquoi reste lui aussi d’actualité l’axiome de saint Paul : “La foi vient de ce qu’on entend” (Rm 10, 17) : c’est la Parole entendue qui conduit à croire » (ibid., n. 42).

Par conséquent, l’exemple de la vie chrétienne et l’annonce du Christ vont ensemble dans l’évangélisation. L’un sert l’autre. Ce sont les deux poumons avec lesquels toute communauté doit respirer pour être missionnaire. Ce témoignage complet, cohérent et joyeux du Christ sera certainement la force d’attraction pour la croissance de l’Église également au troisième millénaire. J’exhorte donc chacun à retrouver le courage, la franchise, cette parrhésie des premiers chrétiens, pour témoigner du Christ en paroles et en actes, dans tous les domaines de la vie.

2. « Jusqu’aux extrémités de la terre » – L’actualité perpétuelle d’une mission d’évangélisation universelle

En exhortant les disciples à être ses témoins, le Seigneur ressuscité, leur dit là où ils sont envoyés : « A Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Le caractère universel de la mission des disciples apparaît clairement ici. Le mouvement géographique “centrifuge” est mis en évidence, presque en cercles concentriques, de Jérusalem considérée par la tradition juive comme le centre du monde, à la Judée et la Samarie, et jusqu’aux « les extrémités de la terre ». Ils ne sont pas envoyés pour faire du prosélytisme mais pour annoncer. Le chrétien ne fait pas de prosélytisme. Les Actes des Apôtres nous racontent ce mouvement missionnaire : ils nous donnent une belle image de l’Église “en sortie” pour accomplir sa vocation de témoigner du Christ Seigneur, guidée par la Providence divine dans les circonstances concrètes de la vie. En effet, les premiers chrétiens sont persécutés à Jérusalem et c’est pourquoi ils sont dispersés en Judée et en Samarie et ont partout témoigné du Christ (cf. Ac 8, 1.4).

Quelque chose de similaire se produit encore à notre époque. En raison des persécutions religieuses et des situations de guerre et de violence, de nombreux chrétiens sont contraints de fuir leur terre pour se rendre dans d’autres pays. Nous sommes reconnaissants envers ces frères et sœurs qui ne s’enferment pas dans leur souffrance, mais témoignent du Christ et de l’amour de Dieu dans les pays qui les accueillent. C’est ce à quoi saint Paul VI les exhortait à faire lorsqu’il considérait la « responsabilité qui revient aux migrants dans les pays qui les reçoivent » (Evangelii nuntiandi, n. 21). En effet, nous expérimentons de plus en plus comment la présence de fidèles de diverses nationalités enrichit le visage des paroisses et les rend plus universelles, plus catholiques. Par conséquent, la pastorale des migrants est une activité missionnaire à ne pas négliger, elle peut aider aussi les fidèles locaux à redécouvrir la joie de la foi chrétienne qu’ils ont reçue.

L’indication « jusqu’aux extrémités de la terre » interpellera les disciples de Jésus à toutes les époques et les poussera à aller au-delà des lieux habituels pour lui rendre témoignage. Malgré toutes les facilités dues aux progrès de la modernité, il existe encore aujourd’hui des zones géographiques où les missionnaires témoins du Christ ne sont pas encore arrivés avec la Bonne Nouvelle de son amour. D’autre part, aucune réalité humaine ne devrait être étrangère à l’attention des disciples du Christ dans leur mission. L’Église du Christ a été, est et sera toujours “en sortie” vers de nouveaux horizons géographiques, sociaux et existentiels, vers des lieux et des situations humaines “limites”, afin de témoigner du Christ et de son amour à tous les hommes et toutes les femmes de tout peuple, de toute culture et de tout statut social. En ce sens, la mission sera toujours aussi missio ad gentes, comme nous l’a enseigné le Concile Vatican II, car l’Église devra toujours aller au-delà, au-delà de ses propres limites, pour témoigner de l’amour du Christ à tous. À cet égard, je voudrais rappeler le souvenir et remercier les nombreux missionnaires qui ont dépensé leur vie pour aller “au-delà”, en incarnant la charité du Christ envers les nombreux frères et sœurs qu’ils ont rencontrés.

3. « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous » – Laissez-vous toujours fortifier et guider par l’Esprit

En annonçant aux disciples leur mission d’être ses témoins, le Christ ressuscité promet également la grâce pour une si grande responsabilité : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins » (Ac 1, 8). En effet, selon le récit des Actes des Apôtres, c’est précisément après la descente de l’Esprit Saint sur les disciples de Jésus qu’a lieu la première action de témoignage au Christ mort et ressuscité, avec une proclamation kérygmatique, le discours missionnaire de saint Pierre aux habitants de Jérusalem. Ainsi commence l’ère de l’évangélisation du monde par les disciples de Jésus, qui étaient avant faibles, craintifs et fermés. L’Esprit Saint les a fortifiés, leur a donné le courage et la sagesse de témoigner du Christ devant tout le monde.

Tout comme « personne n’est capable de dire : “Jésus est Seigneur” sinon dans l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3), de même aucun chrétien ne peut rendre un témoignage complet et authentique au Christ Seigneur sans l’inspiration et l’aide de l’Esprit. Par conséquent, tout disciple missionnaire du Christ est appelé à reconnaître l’importance fondamentale de l’action de l’Esprit, à vivre avec lui dans la vie quotidienne et recevoir sans cesse de sa part force et inspiration. Plus encore, au moment où nous nous sentons fatigués, démotivés, perdus, rappelons-nous de nous tourner vers l’Esprit Saint dans la prière, qui – je tiens à le souligner une fois de plus – a un rôle fondamental dans la vie missionnaire, pour nous laisser restaurer et fortifier par lui, source divine inépuisable des énergies nouvelles et de la joie de partager la vie du Christ avec les autres. « Recevoir la joie de l’Esprit est une grâce. Elle est la seule force que nous puissions avoir pour prêcher l’Évangile, pour professer la foi au Seigneur » (Message aux Œuvres Pontificales Missionnaires, 21 mai 2020). L’Esprit est donc le véritable protagoniste de la mission : c’est lui qui donne la parole juste, au bon moment et de juste manière.

C’est à la lumière de l’action de l’Esprit Saint que nous voulons aussi lire les anniversaires missionnaires de cette année 2022. L’institution de la Sacrée Congrégation de propaganda fide, en 1622, était motivée par le désir de promouvoir le mandat missionnaire sur de nouveaux territoires. Une intuition providentielle ! La Congrégation s’est avérée cruciale pour rendre la mission évangélisatrice de l’Église véritablement telle, c’est-à-dire indépendante de l’ingérence des pouvoirs du monde, afin d’établir ces Églises locales qui font preuve d’une telle vigueur aujourd’hui. Nous espérons que, comme au cours des quatre siècles passés, la Congrégation, avec la lumière et la force de l’Esprit, poursuivra et intensifiera son travail de coordination, d’organisation et d’animation des activités missionnaires de l’Église.

Le même Esprit, qui guide l’Église universelle, inspire également des hommes et des femmes simples pour des missions extraordinaires. C’est ainsi qu’une jeune fille Française, Pauline Jaricot, fonda l’Œuvre pour la Propagation de la Foi, il y a exactement 200 ans. Sa béatification sera célébrée en cette année jubilaire. Bien que ce fut dans des conditions précaires, elle accepta l’inspiration de Dieu pour mettre en place un réseau de prières et de collectes pour les missionnaires, afin que les fidèles puissent participer activement à la mission « jusqu’aux extrémités de la terre ». De cette idée géniale est née la Journée Mondiale des Missions, que nous célébrons chaque année, et dont la collecte dans toutes les communautés est destinée au fonds universel avec lequel le Pape soutient l’activité missionnaire.

Dans ce contexte, je rappelle également l’Evêque français Charles de Forbin-Janson qui lança l’Œuvre de la Sainte Enfance afin de promouvoir la mission parmi les enfants avec la devise “les enfants évangélisent les enfants, les enfants prient pour les enfants, les enfants aident les enfants dans le monde entier” ; de même Mme Jeanne Bigard, qui donna naissance à l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre pour le soutien des séminaristes et des prêtres en terre de mission. Ces trois Œuvres missionnaires ont été reconnues comme “pontificales” il y a juste cent ans. Et c’est également sous l’inspiration et la direction de l’Esprit Saint que le bienheureux Paolo Manna, né il y a 150 ans, fonda l’actuelle Union Pontificale Missionnaire pour sensibiliser et encourager à la mission les prêtres, les religieux et religieuses et tout le peuple de Dieu. Paul VI lui-même fut membre de cette œuvre et lui confirma une reconnaissance pontificale. Je mentionne ces quatre Œuvres Pontificales Missionnaires pour leurs grands mérites historiques et aussi pour vous inviter à vous réjouir avec elles en cette année spéciale pour leurs activités de soutien à la mission évangélisatrice dans l’Église universelle et dans les Églises locales. Je forme le vœu que les Églises locales trouveront dans ces Œuvres un instrument solide pour nourrir l’esprit missionnaire dans le Peuple de Dieu.

Chers frères et sœurs, je continue à rêver d’une Église entièrement missionnaire et d’un nouveau printemps missionnaire des communautés chrétiennes. Et je répète le souhait de Moïse pour le peuple de Dieu en chemin : « Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » (Nb 11, 29). Oui, puissions-nous tous, dans l’Église, être ce que nous sommes déjà en vertu de notre baptême : des prophètes, des témoins, des missionnaires du Seigneur ! Avec la puissance de l’Esprit Saint, et jusqu’aux extrémités de la terre. O Marie, Reine des Missions, priez pour nous !

Rome, Saint Jean de Latran, 6 janvier 2022, Épiphanie du Seigneur.

François

Faire cause commune avec les pauvres et la maison commune

Encuentro Amazonia

Lettre de la rencontre combonienne d’écologie intégrale

Encuentro Amazonia

Une trentaine de membres de notre Famille missionnaire (CLM, Séculiers, Sœurs Comboniennes et Comboniens, dont trois provinciaux), venant d’Afrique, d’Amérique et d’Europe, se sont réunis du 27 juillet au 03 août 2022 à Belém do Pará, au Brésil, à l’occasion du Xème Forum Social Panamazonien (X FOSPA) et de la Rencontre Combonienne d’Ecologie Intégrale.

Ensemble, nous avons ouvert nos oreilles, nos cœurs et nos esprits aux cris et gémissements de la Terre Mère, des peuples amazoniens et des communautés que nous accompagnons, qui réclament la pleine régénération des filles et des fils de Dieu de la Vie (cf. Rm 8,19-23), présents dans toute la Création. Nous l’avons fait en continuité avec le long parcours des Forums Comboniens et la cartographie de la ministerialité sociale dans notre Famille et mission.

Nous nous inspirons de la mystique des peuples originels et de leur lien étroit avec les éléments fondamentaux du cosmos dont les eaux, les rivières, les forêts, la terre et tous les êtres. A travers ces éléments, Jésus de Nazareth continue à nous inviter à “contempler les oiseaux du ciel et les lys des champs” (Mt 6,26.27) pour apprendre et assumer, ensemble, la vie en abondance. En partant d’une ÉCOUTE attentive, respectueuse et compatissante de la réalité de nombreux peuples :

1. NOUS RECONNAISSONS que la crise climatique, socio-environnementale et politique, dérivée du modèle économique dominant et non durable, qui sépare, exclut et tue, met gravement en danger la survie de l’humanité et l’épanouissement vital de toute la Création, dans les territoires où nous vivons notre vocation et notre mission au service du Royaume. Ce sont les peuples indigènes, les communautés traditionnelles, les femmes et les jeunes qui nourrissent encore l’espoir, par leur résistance et la détermination à défendre l’Amazonie.

2. NOUS PRENONS CONSCIENCE que la gravité de la situation exige de toute urgence, de la part de l’Église et de nos Instituts, de déclencher des processus de conversion écologique.

Nous estimons donc qu’il est nécessaire :

  • De revoir, désapprendre et défaire certaines de conceptions et expériences en relation avec Dieu et la nature, entre hommes et femmes, sur l’inculturation, les pratiques pastorales et la liturgie ;
  • D’intégrer, dans notre action missionnaire, la défense des corps de ceux qui luttent pour le respect de l’environnement et des territoires où nous sommes présents ;
  • De cultiver et de partager l’éco-spiritualité, les relectures bibliques et le lien entre la foi et la vie ;
  • D’adopter une méthodologie missionnaire qui nous permette d’être plus connectés et de nous immerger efficacement dans les valeurs, les langues, les cultures et le caractère sacré des peuples et des territoires avec lesquels nous sommes en relation,
  • De revoir et de corriger, dans nos projets et structures, les styles de vie et de consommation incompatibles avec la sobriété écologique et évangélique ;
  • D’investir dans une formation de base et permanente qui intègre, en théorie et en pratique, les principes de l’écologie intégrale ;
  • D’informer et d’encourager les églises locales et notre Famille combonienne sur les événements, les moyens et les processus qui nous aident à assumer et à approfondir l’expérience de synodalité et de ministerialité sociale dans une perspective écologique,
  • De renforcer la solidarité, la participation, l’accompagnement et la mise en réseau avec les peuples autochtones, les laïcs, les congrégations, les mouvements sociaux et les organisations inter-ecclésiales et extra-ecclésiales.

3. NOUS PROPOSONS aux bureaux de coordination de nos Instituts, aux conseils des circonscriptions de tous les continents, aux responsables des secteurs et à tous les membres de notre Famille :

  • D’assumer, comme inspiration commune, l’adoption du Pacte Combonien pour la Cause Commune et, comme axe transversal de notre activité et présence missionnaire, l’Ecologie Intégrale ;
  • De promouvoir un échange permanent de réflexions, d’apprentissages et de pratiques entre les membres de la Famille Combonienne ;
  • D’échanger du personnel entre les communautés et les circonscriptions travaillant sur le même territoire ou la même région ;
  • De qualifier nos processus formatifs par la recherche, le partage de méthodologies d’intervention et de transformation sociale et la définition et l’intégration théorico-pratique de l’écologie intégrale, en harmonie avec Laudato Si‘ et Dear Amazonia,
  • De participer à la discussion et à l’élaboration de plans pastoraux dans les diocèses et les paroisses qui assument les principes de l’écologie intégrale ;
  • De promouvoir notre qualification et notre participation aux organes de représentation et de décision politique pour la défense de la Maison commune
  • De soutenir et d’appuyer les mécanismes et les pratiques de l’économie circulaire inclusive
  • D’accueillir et défendre les personnes en danger ou menacées en raison de leurs luttes.

4. NOUS ASSUMONS, en tant que participants à cette rencontre familiale et à cette riche expérience d’écoute, l’engagement de :

  • Diffuser et soutenir la Déclaration panamazonienne de Belém, qui intègre les connaissances et les sentiments partagés lors du Xe FOSPA ;
  • Donner une continuité à la réflexion et au partage des intuitions qui ont émergé lors de ces assises ;
  • Traduire et de vivre, dans les différents contextes de notre mission, l’inspiration charismatique de Comboni (Sauver l’Afrique par l’Afrique) et le slogan “Amazonízate”, qui a résonné fortement parmi nous pendant ces jours, en respectant et en promouvant toujours le protagonisme des peuples originaires.

5. NOUS CONFIONS ce processus que nous voulons entreprendre à l’intercession et à la protection des martyrs de l’Amazonie, qui nous encouragent à la radicalité et à la fidélité dans la suite de Jésus et dans le vécu de notre charisme commun.

Du flux de la vie, sur les rives de la rivière Guamá, à Belém do Pará, le 03 août 2022.

Encuentro Amazonia

Les participants

Fête de Saint Daniel Comboni : 10 octobre 2022

Comboni

« Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruits »

(Jn 15,5).

Comboni

« Ayez du courage ; ayez du courage en cette heure difficile, et plus encore à l’avenir.
Ne désistez pas, n’abandonnez jamais. Affrontez toutes les tempêtes sans crainte.
Ne craignez rien. Je meurs, mais l’œuvre ne mourra pas. »
(ce sont les dernières paroles de Saint Daniel Comboni, prononcées peu avant d’entrer en agonie le 10 octobre 1881)

Chers frères,
Bonne fête de notre père et fondateur Saint Daniel Comboni ! Salutations fraternelles à vous tous, où que vous soyez, pour célébrer cette fête qui a toujours été une source de grâce et de bénédiction ainsi qu’une occasion de revenir à la source de notre consécration selon le charisme combonien.

Le 10 octobre 1881, comme le « grain de blé tombé en terre... », notre père fondateur est mort sur le sol soudanais, mais cette « bonne graine » a germé et continue de porter beaucoup de fruits aujourd’hui ! À l’occasion de sa fête et de la nôtre, nous ne pouvons manquer de rappeler les paroles de Don Francesco Oliboni, le 26 mars 1858 : « Mais ne perdez pas courage, ne vous écartez pas de votre but, continuez l’œuvre commencée ; et si un seul d’entre vous reste, qu’il ne perde pas confiance et ne se retire pas ». Ces paroles, comme nous le savons bien, ont donné du courage à toute une génération de missionnaires en Afrique, y compris Comboni ; et ce sont les mêmes paroles qui ont inspiré la demande faite par notre père fondateur à ses missionnaires peu avant sa mort : il nous demande « d’être fidèles à la mission ». C’est cette grâce spéciale de fidélité à la mission que nous voulons demander aujourd’hui à Dieu et à Marie, Mère de la Nigritie.

Le contexte de la fête de Comboni cette année 2022 apporte avec lui beaucoup de grâces et de bénédictions. Tout d’abord, presque trois mois après la célébration du 19ème Chapitre Général de notre Institut, aujourd’hui, nous avons officiellement publié les Actes du Chapitre. Le 20 novembre, dans quarante jours exactement, aura lieu à Kalongo (Ouganda) la béatification du père Giuseppe Ambrosoli. Enfin, en ce moment de grâce, les Comboniennes célèbrent leur Chapitre Général à Vérone, animé par le sacrifice de Sœur Maria De Coppi, tuée au Mozambique le 6 septembre. Tous ces anniversaires sont, pour nous, des occasions de grâce et de croissance qui contribuent abondamment à donner une saveur et un parfum de sainteté à la fête de Saint Daniel Comboni. En même temps, ils deviennent une occasion de recueillement et de prière intense pour renouveler notre identité combonienne, pour construire un rapport toujours plus intime avec notre Père et Fondateur et avec toute la mission de l’Eglise.

L’exemple de la vie de notre Père et Fondateur nous met continuellement au défi de dépasser nos limites et nos fragilités et d’embrasser la « sainteté » comme un don de Dieu qui se transforme en style de vie. Aujourd’hui, Comboni veut parler au cœur de chacun de nous avec les mêmes mots avec lesquels il a interpellé, instruit et encouragé ses missionnaires et les laïcs, hommes et femmes, en utilisant parfois des expressions douces, parfois dures, mais, de toute façon, avec les mots d’un père qui aime ses enfants. Aiguisons donc notre écoute et ouvrons notre cœur et notre esprit pour accueillir ses paroles de père afin que notre relation avec lui devienne toujours plus profonde, stimulante et fructueuse.

En ce jour de fête, consacrons un peu de notre temps à la contemplation et à la méditation de son exemple de vie, de ses choix, de sa détermination ; demandons humblement son intercession pour que nous aussi nous continuions à être fidèles à notre vocation de consacrés et de missionnaires au service du peuple de Dieu. Gardons notre regard toujours fixé sur le Cœur du Christ et aimons-le tendrement afin qu’il continue à être l’unique source de notre vie et le centre propulseur de notre mission. Certains que sans un retour radical au Christ et au charisme de Comboni, notre mission ne portera pas de fruits.

Faisons nôtre le souhait de Saint Daniel Comboni que nos communautés deviennent de petits cénacles d’apôtres où les frères puissent se réunir pour célébrer, réfléchir et prier, dans un esprit synodal, en impliquant, si possible, les laïcs avec lesquels nous travaillons dans les missions et dans l’Eglise locale.

Nous demandons aussi l’intercession de Saint Daniel Comboni pour les processus de discernement concernant le choix des supérieurs de circonscription et de leurs conseils respectifs, afin que Dieu nous donne des supérieurs saints et capables, amoureux de la mission combonienne et de l’Institut, pour animer et accompagner les confrères et pour promouvoir et coordonner les activités/priorités de la circonscription, en tenant compte aussi des orientations du 19ème Chapitre Général.

Que Marie, Mère de l’Église, intercède pour nous.
Nous souhaitons à tous une bonne fête de Saint Daniel Comboni.
Le Conseil Général MCCJ