Laïcs Missionnaries Comboniens

Prière de la Famille Combonienne Mai 2023

Comboni y Jesus
Comboni y Jesus

Pour que la célébration de la Journée mondiale de prière pour les vocations éveille dans le cœur des jeunes hommes et des jeunes femmes la conscience que la mission a besoin de leur liberté pour répondre à l’invitation de Jésus à aller dans le monde entier pour témoigner de Lui. Prions.

Message de Pâques du Conseil Général MCCJ: «Courage et espérance»

Pascua 2023

Le premier jour de la semaine…” (Jn 20,1)

Pascua 2023

Chers Confrères,
Que notre souhait de voir le Christ ressuscité vous rejoigne tous !

Le chapitre 20 de l’Évangile de Jean, en racontant l’expérience du matin de Pâques, nous invite à contempler l’itinéraire de foi de trois protagonistes : Marie de Magdala, Pierre et le disciple bien-aimé. Leur itinéraire de foi est aussi un itinéraire de vision : il va de l’arrêt devant l’évidence du tombeau vide (Marie), à un regard plus attentif aux détails (Pierre), à une observation accompagnée de mémoire qui engage l’esprit et le cœur (l’autre disciple).

Ce sont trois regards qui ouvrent le cœur de la communauté et la rendent protagoniste de l’écriture d’une histoire “autre”, parce qu’ils ont pris conscience que la résurrection se comprend dans la mesure où l’on croit à la Parole de l’Évangile et où l’on fait de l’amour le motif de son existence, afin de surmonter les moments de douleur, de méfiance, de découragement et, surtout, de “non espérance”.

« Là où il y a de l’amour, il y a un regard ». Citant cette phrase de Richard de Saint Victor, Bernardo Francesco Maria Gianni, Abbé de San Miniato al Monte, lors d’un cours d’exercices spirituels qu’il a prêché au Pape et à la Curie romaine, a rappelé la nécessité de reconnaître « les traces et les indices que le Seigneur ne se lasse pas de laisser sur son passage dans cette histoire qui est la nôtre, dans cette vie qui est la nôtre ». C’est dans cet amour qu’il faut lire le regard de Jésus sur tous ceux qu’il a rencontrés. C’est une perspective qui nous insuffle aujourd’hui « une dynamique pascale » qui nous fait prendre conscience que « le moment historique est grave », parce que « le souffle universel de la fraternité semble bien affaibli », alors que « c’est précisément la force de la fraternité qui est la nouvelle frontière du christianisme ».

Le chemin de foi vécu par la communauté primitive au matin de Pâques n’est pas seulement un beau témoignage, mais aussi – et surtout – une invitation pour nous à savoir nous arrêter devant les événements d’aujourd’hui, les personnes et les frères d’aujourd’hui. Notre Fondateur, Saint Daniel Comboni, a su “s’arrêter” devant les événements de son temps, en cherchant à imiter le Christ, qui a su « voir les pauvres et partager leur sort, consoler les malheureux, guérir les malades et rendre la vie aux morts ; rappeler les égarés et pardonner aux repentis ; mourant sur la Croix, prier pour ceux qui allaient le crucifier ; et, ressuscité dans la gloire, envoyer les apôtres prêcher le salut au monde entier » (cf. Ecrits, 3223).

Les personnes qui ont des yeux qui « savent regarder » et qui sont disposées à « perdre du temps » pour les autres sont capables de créer des espaces de relation, de se donner, en vue d’une guérison mutuelle.

La relation, le don et la guérison, vécus dans la perspective de l’amour-don – avec des rythmes et des sensibilités différents, comme cela s’est produit « ce premier jour de bon matin » – nous permettent de transformer notre foi en une espérance courageuse, et de racheter l’histoire et la dignité de tant de frères et sœurs sur lesquels les sociétés d’aujourd’hui ont posé – et continuent de poser – “une grosse pierre”, parce qu’ils sont les otages d’intérêts égoïstes, du mépris et de l’indifférence.

Le courage et l’espérance ont été les attitudes rappelées à plusieurs reprises lors de notre rencontre avec les supérieurs de circonscription, qui s’est achevée le 19 mars. Nous sommes pleinement conscients des situations – souvent fatigantes et exigeantes – dans lesquelles nous vivons et qui pourraient nous amener à vivre la vie de l’Institut comme un événement commémoratif et, par conséquent, seulement comme un souvenir. Au contraire, nous devons avoir le courage de réactiver un circuit humain et fraternel, qui nous permette de donner une nouvelle accélération au travail d’évangélisation que nous réalisons dans les différentes réalités dans lesquelles nous vivons, toujours plus convaincus que « l’annonce renouvelée offre aux croyants – même tièdes ou non pratiquants – une nouvelle joie dans la foi et une fécondité évangélisatrice. En réalité, son centre et son essence sont toujours les mêmes : le Dieu qui a manifesté son immense amour dans le Christ mort et ressuscité. Il rend ses fidèles toujours nouveaux et, même s’ils sont vieux, ils reprennent des forces, ils prennent des ailes comme les aigles, ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer (Es 40,31)» (Evangelii gaudium, 11).

Nous adressons nos vœux particuliers à nos confrères âgés et malades, aux populations touchées par les tremblements de terre en Turquie, en Syrie et par les terribles catastrophes écologiques au Malawi, dans une partie du Mozambique et en Équateur, ainsi qu’à tous ceux qui souffrent des horreurs de la guerre dans différentes parties du monde.

Que le Seigneur ressuscité nous soutienne tous, ainsi que nos efforts missionnaires, par sa grâce, afin que, mus par la puissance de l’Esprit, nous puissions continuer à être des agents fructueux de justice, de paix et de fraternité pour l’humanité qui nous est confiée.

Joyeuses Pâques !

Le Conseil Général MCCJ

Message du Pape François pour le Carême 2023

Cuaresma 2023

Ascèse de Carême, itinéraire synodal

Cuaresma 2023

Chers frères et sœurs !

Les Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc concordent pour raconter l’épisode de la Transfiguration de Jésus. Dans cet événement, nous voyons la réponse du Seigneur à l’incompréhension manifestée par les disciples à son égard. Peu avant, en effet, un accrochage sérieux s’était produit entre le Maître et Simon-Pierre qui, après avoir professé sa foi dans le fait que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, avait repoussé son annonce de la passion et de la croix. Jésus l’avait repris avec force : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mt 16, 23). Et voici que « six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne » (Mt 17, 1).

L’Évangile de la Transfiguration est proclamé chaque année, le deuxième dimanche du Carême. Durant ce temps liturgique, en effet, le Seigneur nous prend avec lui et nous emmène à l’écart. Même si nos activités ordinaires requièrent que nous restions aux lieux habituels, en vivant un quotidien souvent répétitif et parfois ennuyant, pendant le Carême nous sommes invités à monter “sur une haute montagne” avec Jésus, pour vivre avec le Peuple saint de Dieu une expérience d’ascèse particulière.

L’ascèse de Carême est un effort, toujours animé par la Grâce, pour surmonter nos manques de foi et nos résistances à suivre Jésus sur le chemin de la croix. Précisément ce dont avaient besoin Pierre et les autres disciples. Pour approfondir notre connaissance du Maître, pour comprendre et accueillir à fond le mystère du salut divin, réalisé dans le don total de soi par amour, il faut se laisser conduire par lui à l’écart et en hauteur, en se détachant des médiocrités et des vanités. Il faut se mettre en chemin, un chemin qui monte, qui exige effort, sacrifice, concentration, comme une excursion en montagne. Ces conditions sont également importantes pour le chemin synodal dans lequel nous nous sommes engagés, en tant qu’Église. Il nous sera bon de réfléchir sur cette relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale.

Pour cette “retraite” sur le mont Thabor, Jésus emmène avec lui trois disciples, choisis pour être témoins d’un événement unique. Il veut que cette expérience de grâce ne soit pas solitaire, mais partagée, comme l’est, du reste, toute notre vie de foi. Jésus, on doit le suivre ensemble. Et c’est ensemble, comme Église pérégrinant dans le temps, que l’on vit l’année liturgique et, à l’intérieur de celle-ci, le Carême, en marchant avec ceux que le Seigneur a placés à nos côtés comme compagnons de voyage. Par analogie avec la montée de Jésus et des disciples au Thabor, nous pouvons dire que notre chemin de Carême est “synodal”, car nous l’accomplissons ensemble sur le même chemin, disciples de l’unique Maître. Bien plus, nous savons qu’il est lui-même la Voie, et donc, que ce soit dans l’itinéraire liturgique ou dans celui du Synode, l’Église ne fait rien d’autre que d’entrer toujours plus profondément et pleinement dans le mystère du Christ Sauveur.

Et nous arrivons au moment culminant. L’Évangile raconte que Jésus « fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière » (Mt 17, 2). Voilà le “sommet”, le but du chemin. Au terme de la montée, lorsqu’ils sont sur la montagne avec Jésus, la grâce est donnée aux trois disciples de le voir dans sa gloire, resplendissant de lumière surnaturelle, qui ne venait pas du dehors, mais qui irradiait de Lui-même. La divine beauté de cette vision fut incomparablement supérieure à toute la fatigue que les disciples avaient pu accumuler pour monter au Thabor. Comme pour toute excursion exigeante en montagne, il faut en montant tenir le regard bien fixé sur le sentier ; mais le panorama qui se déploie à la fin surprend et récompense par son émerveillement. Le processus synodal apparaît lui aussi souvent ardu et nous pourrions parfois nous décourager. Mais ce qui nous attend à la fin est sans aucun doute quelque chose de merveilleux et de surprenant, qui nous aidera à mieux comprendre la volonté de Dieu et notre mission au service de son Royaume.

L’expérience des disciples sur le Thabor s’enrichit encore quand, lorsqu’à côté de Jésus transfiguré apparaissent Moïse et Élie qui personnifient la Loi et les Prophètes (cf. Mt 17, 3). La nouveauté du Christ est l’accomplissement de l’Ancienne Alliance et des promesses ; elle est inséparable de l’histoire de Dieu avec son peuple et en révèle le sens profond. De même, le parcours synodal est enraciné dans la tradition de l’Église et, en même temps, ouvert à la nouveauté. La tradition est source d’inspiration pour chercher des voies nouvelles, en évitant les tentations opposées de l’immobilisme et de l’expérimentation improvisée.

Le chemin ascétique du Carême, ainsi que le chemin synodal ont tous deux comme objectif une transfiguration, personnelle et ecclésiale. Une transformation qui, dans les deux cas, trouve son modèle dans celle de Jésus et se réalise par la grâce de son mystère pascal. Pour que cette transfiguration puisse s’accomplir en nous cette année, je voudrais proposer deux “sentiers” à suivre pour monter avec Jésus et parvenir avec Lui à destination.

Le premier fait référence à l’impératif que Dieu le Père adresse aux disciples sur le Thabor, alors qu’ils contemplent Jésus transfiguré. La voix venant de la nuée dit : « Écoutez-le » (Mt 17, 5). La première indication est donc très claire : écouter Jésus. Le Carême est un temps de grâce dans la mesure où nous nous mettons à l’écoute de Celui qui parle. Et comment nous parle-t-il ? Avant tout dans la Parole de Dieu que l’Église nous offre dans la Liturgie : ne la laissons pas tomber dans le vide. Si nous ne pouvons pas toujours participer à la messe, lisons les Lectures bibliques jour après jour, y compris avec l’aide d’internet. En plus des Écritures, le Seigneur nous parle à travers les frères, surtout par les visages et par les histoires de ceux qui ont besoin d’aide. Mais je voudrais ajouter aussi un autre aspect, très important dans le processus synodal : l’écoute du Christ passe aussi à travers l’écoute des frères et des sœurs dans l’Église, cette écoute réciproque qui est l’objectif principal durant certaines phases, mais qui, de toute façon, demeure toujours indispensable dans la méthode et dans le style d’une Église synodale.

En entendant la voix du Père, « les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : “Relevez-vous et soyez sans crainte”. Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul » (Mt 17, 6-8). Voilà la seconde indication pour ce Carême : ne pas se réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens, ses duretés et ses contradictions. La lumière que Jésus montre aux disciples est une anticipation de la gloire pascale, vers laquelle il faut aller, en le suivant “Lui seul”. Le Carême est orienté vers Pâques : la “retraite” n’est pas une fin en soi, mais elle nous prépare à vivre avec foi, espérance et amour, la passion et la croix, pour parvenir à la résurrection. De même, le parcours synodal ne doit pas non plus nous faire croire que nous sommes arrivés quand Dieu nous donne la grâce de certaines expériences fortes de communion. Là encore, le Seigneur nous répète : « Relevez-vous et soyez sans crainte ». Redescendons dans la plaine et que la grâce dont nous aurons fait l’expérience nous soutienne pour être des artisans de synodalité dans la vie ordinaire de nos communautés.

Chers frères et sœurs, Que l’Esprit Saint nous fasse vivre ce Carême dans l’ascèse avec Jésus, pour faire l’expérience de sa splendeur divine et, ainsi fortifiés dans la foi, poursuivre ensemble le chemin avec Lui, gloire de son peuple et lumière des nations.

Cuaresma 2023

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 25 janvier 2023, fête de la Conversion de Saint Paul.

FRANÇOIS