Laïcs Missionnaries Comboniens

L’Eglise du Christ en mission dans le monde

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Logo FRSur le site Internet du Mois missionnaire extraordinaire, est en outre consultable le Guide spécial dédié au thème « Baptisés et envoyés : l’Eglise du Christ en mission dans le monde ». Le texte, réalisé à l’initiative de Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples et des Œuvres pontificales missionnaires, recueille des contributions provenant du monde entier et s’adresse aux chrétiens de l’Orbe. Le but est de fournir à tous les Diocèses le matériel nécessaire à la formation et à l’animation missionnaire, inspirant la créativité des Eglises locales pour affronter les défis inhérents à l’Evangélisation à partir de la missio ad gentes et de leur propre contexte. Les parties de ce guide correspondent aux dimensions spirituelles indiquées par le Saint-Père lorsqu’il a proclamé le Mois missionnaire extraordinaire : la rencontre personnelle avec Jésus-Christ vivant dans Son Eglise, le témoignage de Saints et de Martyrs de la Mission, la formation catéchétique à la mission et la charité missionnaire.
Le texte est publié en anglais, italien, français, espagnol et portugais.

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Célébrer la mémoire de la naissance de saint Daniel Comboni

Comboni

DONNER SA VIE AFIN QUE TOUS AIENT LA VIE

Solennité de saint Daniel Comboni

le 10 octobre 2018

“Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et je connais le Père; j’offre ma vie pour mes brebis. Et j’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi je dois conduire; elles écouteront ma voix et ils seront un seul troupeau et un seul pasteur”

(Jn 10,14-16)

 

Comboni

Chers Confrères
Célébrer la mémoire de la véritable naissance de saint Daniel Comboni nous introduit dans le grand mystère de la vie du Bon Pasteur au Cœur transpercé, qui a donné sa vie afin que tous aient la vie et la vie en abondance, surtout ceux qui n’appartiennent pas encore à la table du Corps du Christ, les plus pauvres et abandonnés, afin qu’ils soient tous un seul troupeau et un seul pasteur.

Nous les Missionnaires Comboniens, fidèles à cette tradition, au charisme et à la pratique pastorale de notre Fondateur, nous sommes invités à nous renouveler dans cet engagement missionnaire, chaque jour, pour «être, dans les frontières, les témoins et les prophètes de relations fraternelles, fondées sur le pardon, la miséricorde et la joie de l’Evangile» (AC ’15 n. 1).

La mission de frontière exigeait de part de Comboni la capacité de demeurer ferme dans des temps difficiles, et la fidélité aux prix de la vie même, car il gardait son regard fixé sur le cœur transpercé du Crucifié, une vision de foi sur les événements et la capacité d’embrasser l’Afrique avec un cœur marqué par l’amour divin. Une sainteté incarnée qui parcourt les sentiers de la pauvreté et de la marginalisation humaine, pour accueillir l’autre dans sa diversité, les pauvres dans une étreinte de communion et de dialogue, une sainteté qui est la passion du Dieu vivant dans un cœur humain.

C’est cela que nous avons essayé d’exprimer dans la réflexion et la prière, au cours de l’Intercapitulaire que nous venons de terminer. Nous avons été constamment attentifs à la voix des victimes, des marginalisés, des grandes multitudes de personnes humaines dont la vie est menacée par un système sans cœur, qui produit la mort anticipée et violente des plus faibles.

Cette réalité continue d’interpeller prophétiquement notre présence et la qualité de notre service missionnaire, de la même manière qu’elle a interpellé Comboni en son temps. Pour répondre à ces défis nous avons besoin de nous approcher chaque jour du mystère de l’amour de Dieu, révélé en Jésus Christ, avec l’esprit, le regard et le cœur de Comboni, avec un cœur ouvert et débordant de l’amour et de la miséricorde du Transpercé et, comme Lui, nous laisser blesser par tant de situations de pauvreté et d’abandon.

Pour saint Daniel Comboni il était clair que la contemplation du mystère de Dieu, transpercé par amour, dans le but de conduire ses missionnaire à une manière d’être mission pour témoigner une vie vécue en “esprit et vérité”, fruit d’une prière féconde, de la pratique de l’humilité et de l’obéissance, comme des signes d’une spiritualité profondément combonienne. Cela veut dire éclairer par notre vie le mystère du Dieu Crucifié pour rapprocher du Christ, source de la vie, tous ceux qui ont faim et soif de la justice.

C’est avec ces sentiments que nous voulons célébrer cette solennité de saint Daniel Comboni en tant que Famille Combonienne. Entrer dans ce mystère du Bon Pasteur au cœur transpercé et boire la sève qui nous renouvelle, qui nous fait voir la réalité avec les yeux de la foi, de l’espérance et de la charité, qui nous guérit et nous humanise, qui nous fait devenir mission, «cénacle d’apôtres», don pour les autres. «Je viens faire cause commune avec chacun de vous, et le plus heureux de mes jours sera celui où je pourrai donner ma vie pour vous» (S 3159).

Que saint Daniel Comboni intercède auprès du Père pour chacun de nous, pour la Famille Combonienne toute entière et pour les missions qui en ce moment vivent des situations difficiles: l’Erythrée, le Sud Soudan, la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine.

Bonne fête à vous tous.
P. Tesfaye Tadesse Gebresilasie; P. Jeremias dos Santos Martins; P. Pietro Ciuciulla; P. Alcides Costa; Fr. Alberto Lamana.

Le cœur de Jesús – la mission à partir de la compassion

Corazon de Jesus Comboni

Corazon de Jesus Comboni

Touché par la compassion, il étendit la main, le toucha et lui dit: “Je le veux, sois guéri!” (Mc 1,41)

Cette action de Jésus, simple, est pleine de signification et elle exprime avec force son attitude envers les marginalisés. Elle est aussi une action de rébellion contre l’injustice, basée sur un système socioreligieux d’exclusion. Ainsi le Père se révèle à nous (Col 1,5), dans un Fils qui, en parcourant les routes de la Palestine, ose toucher un lépreux pour le guérir. Marc, déjà dans le premier chapitre, nous révèle la manière d’aimer du Christ, avec un cœur qui déborde de compassion, le visage du Dieu visible qui l’a envoyé (Mc 1,1).

La dévotion au Cœur de Jésus est, dès les origines de notre Institut, une source de spiritualité où notre mission est fortement enracinée. Par elle nous entrons dans l’intimité de la personne de Jésus, dans ses attitudes, dans ses désirs et dans la vision du monde nouveau que les Béatitudes annoncent. Pour cela leur contemplation nous révèle le noyau de notre vie consacrée: la centralité de l’amour de Dieu qui est la clef de lecture de l’Histoire du Salut. Un amour qui s’incarne et qui se définit comme passion totale pour l’humanité (AC 2015, n. 22). Pour approfondir ce mystère, la prière personnelle est un espace qualifié parce qu’elle est une rencontre intime avec Jésus dans l’humilité. Cela devient ainsi une expérience de pardon, d’accueil et de gratuité, qui nous transforme et nous façonne selon son Cœur.

Le Cœur transpercé du Bon Pasteur nous appelle au don constant de nous-mêmes, avec tout ce que nous sommes. La mission est s’offrir soi-même sans rien attendre de retour, elle est vider sa vie pour les autres. C’est cela notre consécration: faire de notre vie un instrument de la miséricorde du Père incarnée dans le charisme donné à Comboni. Notre histoire, avec ses limites et ses incohérences, nous laisse des témoignages forts de confrères qui ont donné leur vie jusqu’au bout pour la cause de l’Evangile. Des hommes qui se sont laissés modeler dans un parcours de conversion permanente à travers l’expérience de la relation avec l’amour du Père, pour devenir pain pour les affamés et espérance pour les désespérés (AC 2015, n. 14).

Marc nous parle de la vie d’un homme qui a comme caractéristique principale la compassion, parce que celui-ci est le visage que le Père a voulu nous montrer. Son attention pour les plus pauvres devient ainsi un élément constitutif de la mission de l’Eglise. Un aspect qui est clairement présent en Comboni (S 2647). La contemplation du Cœur de Jésus nous pousse vers une proximité particulière avec les exclus et nous appelle à les chercher dans de nouveaux domaines, là où la vie est marginalisée. En même temps notre style de vie, qui peut être un obstacle au dynamisme et à la flexibilité de la mission aujourd’hui, est remis en discussion. Toute notre vie et notre réflexion doit partir du bas, du contact avec l’humanité clouée sur la croix. Celle-ci est l’expression la plus radicale du don total du Fils et elle est présente encore aujourd’hui dans quelques Pays où nous œuvrons, qui subissent la guerre ou d’autres formes de violence. Notre présence missionnaire est un signe de l’amour qui jaillit du Cœur de Jésus (RV 3.3).

Comboni, un homme marqué par l’expérience religieuse de son temps, a développé sa propre dimension missionnaire de la spiritualité du Cœur de Jésus. Le don total du Père dans le Fils est un signe d’amour qui nous ouvre à une espérance nouvelle. Le Règne est un programme de libération de la vie en plénitude (S 3323). Cette conviction profonde le conduisit à parcourir des milliers de kilomètres sur le Nil et au désert, en mettant en danger sa vie pour que le Christ transpercé soit une source de vie même pour ceux qui sont le plus éloignés. L’audace de notre Fondateur pour ouvrir de nouvelles frontières de l’évangélisation fait partie de notre spiritualité et de notre mission. La revisitation de notre Règle de Vie est aussi une opportunité pour grandir dans la passion pour l’Evangile à la recherche des oubliés.

Les défis du monde d’aujourd’hui rendent notre mission urgente. Nous vivons des temps pleins d’attentes et de désirs de nouvelles structures politiques, économiques et sociales. Il y a une recherche profonde et sincère de sens, mais qui tombe facilement dans des réponses éphémères qui portent seulement à l’aliénation ou au nihilisme. La folie de l’Evangile (1 Cor 1,25) transforme le cœur et le monde; notre Institut continue à être appelé à cheminer avec la compassion de Jésus pour toucher les lépreux d’aujourd’hui.

Que la fête du Sacré Cœur nous donne la grâce de continuer à grandir dans l’amour.

Le Conseil Général, mccj