Laïcs Missionnaries Comboniens

Mozambique: NON aux ‘voleurs des terres’

MozambiqueUne trentaine de missionnaires Comboniens et Comboniennes qui travaillent dans les provinces comboniennes de l’Europe ont participé au « Symposium de Limone 2015 », un événement organisé par le Groupe européen de réflexion théologique (GERT), du 7 au 11 avril, à la maison natale de Comboni à Limone sul Garda (en Italie). Le thème de cette année était : « Etre la bonne nouvelle aujourd’hui en Europe : consolider, approfondir et imaginer ». A la fin du symposium, les participants ont aussi signé un communiqué qui condamne le projet du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire du Gouvernement du Mozambique, qui est sur le point de donner 102.000 km2 de terres fertiles (un tiers de l’Italie) au Consortium ProSAVANA, composé par des entrepreneurs du Mozambique, du Japon et du Brésil. Nous publions ici ce communiqué des missionnaires.

Mozambique: NON aux ‘voleurs des terres’

Mozambique

Au Mozambique en ces jours est en œuvre un très grave chapitre de la saisie de terres, ce qu’on appelle « arrache-terre, ‘land grabbing’ »

En effet, le Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire du Gouvernement de Maputo a publié un document de 204 pages où l’on présente la cession de 102.000 km2 de terres (un tiers de la superficie de l’Italie) ) au Consortium ProSAVANA, composé par des entrepreneurs du Mozambique, du Japon et du Brésil. Ces terres très fertiles se trouvent dans les régions septentrionales de Nampula, Niassa e Zambézia. Dans ces régions sont concentrées 4.200.000 personnes ; il est incroyable que le Mozambique, qui peut compter sur environ 30 millions d’hectares de terres cultivables, cède 10,2 millions d’hectares à un consortium privé.

Le gouvernement de Maputo affirme que ce projet servira à des petites paysans et pour l’alimentation de la population, mais on sait très bien que ce projet utilisera un nombre très limité de main d’œuvre locale parce qu’on utilisera des moyens mécaniques de haute technologie et le produit final sera uniquement pour l’exportation.

Où finira toute la population qui sera chassée de ses terres ? Quel sera l’impact sur le milieu de ce méga projet ? Quelles retombées sur les nappes d’eau ? Quels seront les effets politiques sur les équilibres fragiles sur lesquels repose aujourd’hui la paix au Mozambique ?

Pour appuyer les associations locales de paysans et nos confrères et consœurs qui travaillent avec eux, nous missionnaires religieux, religieuses, séculiers et laïcs, hommes et femmes, d’Italie et de l’Europe réunis ici à Limone sul Garda, à la maison de saint Daniel Comboni, lançons ce cri d’alarme contre cet énième acte de ‘land grabbing’ qui sera payé lourdement par les plus de 4 millions de personnes qui vivent dans ces régions.

Mozambique

Limone sul Garda, le 10 Avril 2015

P. Alberto Pelucchi, Vicaire Général des Missionnaires Comboniens
P. Alex Zanotelli, Directeur de “Mosaico di Pace”, Naples
P. Antonio Guarino, Castel Volturno, Naples
P. Antonio Porcellato, SMA, Vicaire Général, Rome
P. Arlindo Pinto, Coordonnateur de Justice et paix, Rome
P. Benito De Marchi, Angleterre
P. Dario Balula Chaves, Portugal
P. Domenico Guarino, Palerme
P. Efrem Tresoldi, Directeur de Nigrizia, Vérone
P. Fernando Zolli, Florence
P. Gianluca Contini, Rome
P. Gino Pastore, Troia
P. Giorgio Padovan, Brésil
P. Giovanni Munari, Supérieur Provincial des Comboniens en Italie
P. Guillermo Aguinaga, Pologne
P. Juan Antonio Fraile, Espagne
P. Karl Peinhopf, Supérieur Provincial des Comboniens de langue allemande
P. Martin Devenish, Supérieur Provincial des Comboniens du Royaume Uni
P. Ottavio Raimondo, Bari
P. Palmiro Mileto, Bari
P. Pierpaolo Monella, Limone sul Garda
Suor Dorina Tadiello, Supérieure Provinciale des Comboniennes en Italie
Suor Fernanda Cristinelli, Combonienne, Rome
Suor Kathia Di Serio, Combonienne, Verona
Carmelo Dotolo, Université Pontificale Urbanienne, Rome
Clara Carvalho, Seculière Combonienne, Portugal
Communauté des Laïcs Missionnaires Comboniens La Zattera, Palerme
Felicetta Parisi, Naples
Fr. Friedbert Tremmel, Allemagne
Maria Lucia Ziliotto, Seculière Combonienne, Treviso

Attached:

Comunicado_de_imprensa_ProSAVANA.pdf

Master_Plan_ProSAVANA.pdf

Première recollection des aspirants LMC au Ghana:

LMC Ghana

Comme décidé à notre réunion précédente, nous avons eu en ce 21 mars la recollection à Mafi-Kumase où réside notre aumônier. Le thème fut la RECONCILIATION. Le programme de la journée était comme suit: premier partage, petit déjeuner, confession avec prière personnelle, déjeuner, méditation personnelle, deuxième partage suivi de la messe.

Le développement du thème se fit en trois étapes: la définition de la réconciliation, les terrains fertiles à la réconciliation et les obstacles à la réconciliation. Le père a commencé en disant que la réconciliation est un don de Dieu. Il est l’initiateur qui cherche ceux qui sont perdus pour que l’harmonie soit restaurée. La réconciliation est nécessaire pour améliorer notre relation avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes. Le péché, a dit le père, nous sépare de Dieu. Parmi les terrains fertiles à la réconciliation, notre aumônier a mentionné l’admission de responsabilité, le besoin de renouer avec la relation, le besoin pour l’offensé et l’offenseur de voir la nécessité d’améliorer leur relation, la patience et la tolérance, l’humilité. L’offensé doit accorder à l’offenseur le bénéfice de doute. Voilà certains des attitudes qui nous conduisent à la réconciliation. Parmi les obstacles, le père a énuméré l’entêtement de l’offenseur, l’orgueil des deux parties, la honte, le sens de droiture, l’intolérance, la colère, la vengeance, le fait de deviner les motifs cachés d’une partie. Parfois, la culture aussi ne crée pas un bon climat pour la réconciliation. C’est le cas, e. g. que dans certaines cultures, on croit que l’ancien/ le vieux n’a jamais tort. Pour le jeune qui est vraiment juste, accepter cette partie de la culture pour se réconcilier avec son offenseur sera un grand défi.

Avant de procéder à la messe, nous avions choisi le 11 avril pour la prochaine rencontre. Nous avons aussi élu Vivian Mackenzie pour être notre trésorière. Juste après la messe, nous quittâmes le lieu.

Justin Nougnui, coordinateur.

Convention à l’ occasion du 150eme du « Plan de régénération pour l’Afrique »

congreso RomaAFRIQUE, continent en marche

Chers amis, participant à la convention des 13-14-15 mars “Afrique en marche” organisée à l’occasion du 150ème du “Plan pour la régénération de l’Afrique de notre fondateur S. Daniele Comboni, je vous offre comme réflexion le résumé final de Fulvio de Giorgi qui saisit la substance du travail de ces trois jours vécus intensément et joyeusement dans l’échange et la rencontre de toute la famille “Comboni”.

La convention s’est terminée avec la célébration eucharistique célébrée par S.E. Cardinal Fernando Filoni.

Nous remercions la mère générale Luzia Premoli qui a débuté le travail en nous donnant la bienvenue et en nous exposant le programme de ces jours. Nous remercions également le père général Enrique Sanchez Gonzalez qui a clos les travaux avec une invitation à développer dans notre vie et dans notre mission les réflexions qui ont émergé de la convention. Nous avons fait ensemble un chemin comme une opportunité pour respirer un air nouveau, frais, un air qui, nous le reconnaissons est en phase de changer l’humanité et ceci, nous ne pouvons le nier. Maintenant, partant de cette nouvelle sensibilité, dit père Enrique, le rêve de Comboni se révèle beau, actuel et un grand défi.

Rappelons que l’Afrique n’a pas besoin de bienfaiteurs car elle suffit à elle même et est toujours plus consciente de soi; nos missionnaires s’en rendent compte sur le terrain.

Ce n’est pas accidentèlement que nos institutions se revigorent à travers tant de frères qui arrivent de l’Afrique et ceci démontre combien est véridique de “Plan de Comboni”.

congreso RomaL’Afrique doit devenir protagoniste de son histoire.

Le don reçu de Comboni n’est pas seulement pour lui mais pour tous ceux qui, après lui, vivent la force de l’Esprit que lui détenait.

Pourquoi l’Afrique possède-t-elle quelque chose que personne d’autre n’a? Elle a une vie personnelle et un don particulier, précieux pour toute l’humanité. Cela ne peut s’expliquer, cela doit être vécu, c’est une expérience d’amour.

De ce fait, je souhaite à tous de continuer ce chemin, de continuer cette expérience d’amour avec une nouvelle fraicheur pour une nouvelle jeunesse africaine.

Je vous laisse donc ce beau résumé sur les thèmes de la Convention organisée par Fulvio De Giorgi et que j’ai emportée à la maison pour la partager avec vous.

Salutations et bonne mission à tous.

Rosanna Braglia, LMC Italia

 

congreso RomaEn voyant tout ceci, si Daniele Comboni était là, il aurait le coeur plein de consolation et de joie en voyant l’Afrique grandie de la sorte. Voir les fils et les filles de ses instituts impliqués dans ce grand projet.

Voir son rêve, d’une part réalisé avec tant de fruits, aussi et surtout dans la laicité des femmes; et d’autre part trace pour les intuitions à suivre encore dans le futur.

Ceci est le fruit principal de notre Convention qui continue à nous appeler à un tournant. Il est fondamental de le dire, comme beaucoup de monde l’a déjà souligné: nous ne devons plus jamais avoir “un regard négatif, catastrophique et triste sur l’Afrique”.

Le pape François nous rappelle que “Seul peut être missionnaire celui qui cherche le bonheur dans son prochain”.

En partant de la pensée de Comboni qui disait: “C’est le Sacré Coeur de Jésus qui m’aide à surmonter toutes les énormes difficultés afin de réaliser mon “Plan de régénération de l’Afrique avec tous les éléments qui caractérisent la culture et l’esprit de l’Afrique elle-même!”.

Les mots clés sont : “Plan” et “Coeur”

Premier mot “Plan”. Qu’est-ce qu’un plan ? C’est un projet qui met à l’épreuve les capacités critiques de chacun et qui emploit les volontés soutenuent par une grande espérance.

Tous sont appelés, de tous continents, à décoloniser notre espérance, nos projets, nos plans, nos regards; en les confiant à un espoir plus grand que nous et qui nous soutient dans les fatigues.

La décolonisation du regard rend limpide notre oeil et nous fait voir une Afrique qui continue à grandir et à laquelle l’Europe peut-être partenaire des facteurs positifs.

Une nouvelle Renaissance africaine est en place.

L’Europe est appelée à coopérer en cheminant amicalement ensemble.

L’Afrique des africains nous a dit vouloir vivre pleinement sa vie, aux côtés de tous les peuples.

Donc, en décolonisant le regard et en surmontant les stéréotypes, la diaspora et l’émigration transcontinentales dans toutes les directions sont une ressource, malgré qu’elles soient causées par des déséquilibres internes au pays dérivants de grandes souffrances.

Cependant, il est important de ne pas les fixer pour toujours dans un horizon négatif de mort, mais de les libérer et de les régénérer comme une occasion, une chance pour un monde multiple et plus beau.

Voilà “plus beau”: les galeries photographiques exposées ici, les sculptures, les films, la musique offerte à l’occasion de cette Convention, nous font constater l’ensemble d’une grande beauté et créativité esthétique qui nous vient du septième art: la cinématographie.

Et comme cela, notre espérance voit mieux la trame positive qui se reconstruit dans un projet et dans un plan qui grandit autour de nous.

“Plan” appelle encore le lissage, c’est-à-dire combler les vallées et abaisser les montagnes, mettre tout sur le même niveau.

Et là, le discours rappelle l’Evangile de Mathieu, celui du Sermon sur la montagne de Jésus; alors que Luc raconte le discours du plateau, et dit aussi “Malheur à vous, les riches….”.

Si nous sommes sur le même plan, nous nous regardons directement dans les yeux, ainsi les injustices, les différences deviennent intolérables. “ Renverser les potentats de leurs trônes et élevé les humbles”, c’est la dynamique du Magnificat.

Nous comprenons ainsi ce qu’a dit Samia Nkrumah (ministre de son pays) qu’il est juste que les africains puissent contrôler leur économie au bénéfice des africains mêmes et qu’ils retrouvent ainsi la voie du panafricanisme.

Aplanir signifie combler les vallées ou les abîmes de la corruption des listes des gouvernements; reconnaître que le chemin de la démocratie africaine doit être autonome, nouveau et différent des formes européennes. Il est certain que cela sera un chemin présentant lumière et ombres, parmi des gouvernements corrompus et dictateurs. De même la faillite des leaderships africaine ne doit pas ralentir la prise de conscience des citoyens, pour améliorer les dirigeants politiques afin qu’ils soient désinterressés pour former des agents de “transformation sociale”, ainsi que le disait Efrem Tresoldi (Nigrizia) en citant Pierli.

Aplanir signifie abattre les montagnes des hostilités et des haines, des guerres internes et montagnes d’armement ainsi que nous la montré Maurizio Simoncelli (Archivio Disarmo); en cherchant toujours la voie aplanie de la paix et de la stabilité comme l’a observé Alfredo Mantica (interventions de l’Italie en Afrique).

Et alors, les Afriques au pluriel, vers lesquelles continue notre chemin sont l’Afrique de la justice, l’Afrique de la paix, l’Afrique de la sauvegarde de la création, l’Afrique des droits.

Mais “plan” signifie aussi qu’il faut mieux “aller lentement”. Celui que connait les lettres qu’écrivait Comboni à ses missionnaires sait qu’il disait: “oui, nombreux sont les missionnaires qui sont pressés, mais vous, allez lentement”.

Eloge de la “lenteur”, si cela veut dire “persévérence patiente, écoute et discernement, marcher ensemble sans laisser personne en arrière”.

Cela signifie donc un plan écclésiologique inclusif et participatif avec un profil féminin comme l’a dit soeur

Luzia Premoli (générale combonienne) et soeur Elisa Kidanè (ComboniFem), qui se réalise dans les communautés de base, ainsi que nous l’a dit le Cardinal Peter Turkson.

A plusieurs réprises, il a été noté l’importance des connaissances historiques afin de dépasser les blessures des vieilles discriminations et des guerres civiles plus ou moins récentes.

Tous les pays et les continents les ont vécues, mais nous devons tous nous dire que pour aller de l’avant, il faut se parler et chercher ensemble une purification de la mémoire et une histoire, si non commune, au moins inclusive des divers points de vue.

Il faut de la patience, de la recherche et non des simplifications hâtives et sommaires.

Patience = aller lentement. Nous aussi, église qui réconcilie et vit comme famille de Dieu, avons le devoir de nous interroger sur l’actualisation des projets du salut de Dieu sur notre vie d’aujourd’hui et sur les responsabilités auxquelles nous sommes appelés.

Le deuxième mot est “coeur”. Le coeur du Christ. Le coeur a deux mouvements fondamentaux, de systole et de diastole.

Dans le coeur de Christ, ces deux mouvements sont l’incarnationisme et l’eschatologisme.

D’un côté l’incarnation. L’Evangile entre et se fait chair dans toutes les cultures d’aujourd’hui pour les faire fleurir à la libération et au salut.

Un Evangile qui pénètre la culture intellectuelle s’incarne aujourd’hui dans la complexité culturelle, dans le pluralisme des identités en évolution, dans les frontières intellectuelles et existentielles, dans les cultures rejetées, dans les métissages culturels croissants. Aujourd’hui l’Evangile a un visage métis.

Cette incarnation sait alors découvrir, accueillir et valoriser, comme l’a dit le théologue Martin N’Kafu, tous les signes du temps, partout où ils sont.

Seulement comme cela on aura une théologie africaine, non parce que réélaborée en Afrique, mais parce qu’elle sait accueillir et faire fleurir toutes les semences du Verbe dispersées dans les cultures, dans les religions africaines, sans exclure aucun tissu culturel, géographique et humain.

Cette incarnation, comme nous l’a dit Cécile Kyenge (parlementaire européenne), cherche la primauté de la vie et par conséquence s’oppose et lutte contre le trafic des êtres humains et contre le nouvel esclavage, c’est-à-dire contre les horizons des violences et morts, dans lesquels Christ lui-même, incarné dans les petits, est violenté et tué.

Lors de l’enculturation au travers de l’incarnation, un grand rôle et une grande responsabilité sont confiés à la communication, aux médias et au journalisme. Père Giulio Albanese et Fabrizio Colombo ont souligné cet aspect, avec les hôtes de la table ronde. Alors une croissance positive de la communication de l’Afrique dans l’intégration digitale et sur papier court sur le réseau, mais en rendant toujours visible et transparente la positivité qui grandit en elle comme “LA PERLE” définie ainsi par soeur Elisa Kidanè, dans le respect profond de la personne.

Il ne s’agit pas, comme dit encore soeur Elisa, de donner la parole à celui qui n’en a pas, mais par contre de ne pas en donner à celui qui en a trop.

Par conséquence, il faut continuer à décoloniser le regard, même dans la presse missionnaire combonienne.

Mais à côté du mouvement de l’incarnationisme, le coeur de Christ a le mouvement de l’eschatologisme, c’est-à-dire la capacité de se détacher de toute injustice, de chaque idole, de tout horizon intra-mondain.

De même que nous tous, les chrétiens de tous les continents, sommes des extra-communautaires dans ce monde, nous sommes dans le monde mais ne sommes pas du monde.

Françoise Kankindi a dit: “Je me sens à la maison à beaucoup d’endroits”. Ceci est beau mais nous pouvons dire plus : “Le Règne duquel nous sommes citoyens, notre vraie patrie, n’est pas en ce monde”.

Je conclus avec une affirmation du 12ème siècle d’un grand mystique, Ugo da S. Vittore: “Celui qui aime son pays n’est qu’un tendre débutant. Meilleur est celui qui aime les pays étrangers autant que son propre pays. Celui-là seul est parfait qui sait aimer son pays avec les yeux d’un étranger.”

J’ai pris cette citation d’un l’essayiste, philosophe et historien français d’origine bulgare [Tzvetan Todorov], lequel l’a prise en prêt à Eduard Said, palestinien qui a vécu aux Etats-Unis, lequel l’a prise à son tour à un auteur allemand exilé en Turquie!

Fulvio De Giorgi

La voix à la mission

Nous avons reçu avec joie, un témoignage de la Mission de la Séculière Combonienne Palmira Pinheiro qui est actuellement dans la République Centrafricaine avec la LMC Élia Gomes. Ici, nous laissons le témoignage des joies et des fatigues de cette mission dès le cœur de l’Afrique

LA VOIX À LA MISSION

Même si, aujourd’hui n’est pas samedi, le Samedi est arrivé! Comme toujours en dehors de l’horaire, quand j’ai déjà fermé la porte du Dispensaire et avec en vie de me reposer un peu parce que la fatigue se fait déjà sentir. Cependant, même je commence à faire des réprimandes à sa mère, parce que ce n’est pas l’horaire, son sourire, ses petits yeux vives semblables à deux étoiles, leurs petits bras étendues pour me prendre…, me faire tomber entièrement de ma mauvaise humeur. Je les aime tous, mais Samedi a une place spéciale dans mon cœur. Il est un de mes premiers cas de succès ! Il était un enfant destiné à mourir, mais la vie a gagnée !Palmira

Dans la deuxième semaine que je suis arrivé ici, dans une journée, alors qu’il était la porte du dispensaire fermée, une femme (pygmée) est apparue. M’a donné l’idée que c’était une femme avec des problèmes mentaux ; elle tenait en bras un petit enfant qui, selon l’explication de quelqu’un qui l’a accompagné, serait prématuré. La mère n’aurait pas du lait pour le nourrir. J’ai pesé le bébé, qui n’avait plus que 2 kilos, mais il était un bébé «temps» car les pygmées sont petits. Ce qu’il avait était vraiment faim. Sa mère, qui semblait déprimé, mais avec des seins énormes, ne était pas motivée lui donner son sein, de sorte que les glandes mammaires avaient besoin d’être stimulées par la succion du bébé en vue de sucer “le jus de la vie “.

Nous l’avons laissée dans le Centre de réadaptation pendant environ un mois et demi dans lequel nous avons essayé de nourrir la mère et encourager l’enfant à téter. Ceci n’était pas évident étant donné que nous ne pouvions pas être toujours présents. Ainsi, toujours nous la trouvions couchée au Centre de réadaptation avec poitrine énorme étendue, l’enfant couché aussi à côté, mais bien sûr, sans la capacité de prendre le sein de sa mère et téter. Nous avons demander à une autre mère, également une pygmée, et qui était au Centre pour accompagner son petit sous-nourrit – Jean Pierre – un autre de mes « favoris », à qui nous avons confié la responsabilité de dire constamment à la mère de Samedi pour allaiter l’enfant. Ainsi, il a réussi à surmonter la phase la plus critique, dans laquelle, pour aggraver les choses apparaissaient certaines maladies (paludisme, pneumonie, diarrhée, etc.) aux quels on répondait avec une médication appropriée. Jusqu’au jour où la mère a décidée de s’en aller sans rien dire et nous faire perdre l’espoir… là nous avons dit : -« il mourra, il n’aura pas de chance !» Mais, avec notre grande surprise, elle est revenue deux semaines plus tard avec l’enfant. Il avait une pneumonie grave, et nous avons des doutes s’il se sauverait. Après quelques jours avec le traitement, l’alimentation de la mère pour qu’elle à son tour bien nourrisse l’enfant… elle a quittée le traitement et est retournée au «Campement». Et ainsi de suite, elle a continuée à «apparaître» quand l’enfant devenait très malade et nous avons continuer à nous dire : – «Maintenant il n’échappe pas !» Cependant, la «VIE» est plus fort que la mort et Samedi a vaincu !!! Maintenant il a 9 mois, continue petit, mais il pèse déjà 8 kilos. C’est bien ! Quand je m’approche de lui, il saute de joie, il ouvre son sourire et le bras pour venir à moi.

Palmira

Je le prends contre ma poitrine comme un fils bien-aimé au quel je sens avoir pu aider à vivre. Il rigole, rit et s’amuse. C’est un enfant heureux! Tout en continuant à faire leurs crises de paludisme, la diarrhée, la bronchite, etc., mais, au moins, la mère a toujours l’apporte chez nous quand cela arrive, car en plus des médicaments, toujours nous lui donnons un sac plein de nourriture pour le deux.

Je pense que pour moi-même et pour Dieu: «Bien, même si j’aurais fais rien d’autre, il fait déjà du sens être venu à Mongoumba et voir cet enfant sourire après l’avoir regardé destiné à mourir”.

Salutations à tous.

Palmira Pinheiro (MSC)

Chers membres des communautés LMC de Mongoumba et Carapira,

ComboniVotre appel à tous les LMC du monde sur le futur de la présence de LMC dans les missions de Mongoumba (République Centrafricaine) et Carapira (Mozambique) est particulièrement pour les LMC africains, un appel urgent à la mission ad gentes.

Le comité africain en réunion le jeudi, 08 janvier 2015 s’associe à vous par leur prière pour réitérer votre appel de secours à tous les LMC du monde entier (en général) et à ceux du continent africain (en particulier). Nous exhortons le Seigneur de la moisson pour qu’il donne à l’instar de MCCJ et des sœurs comboniennes, les premiers LMC africains capables et disponibles à partir en mission conformément au Plan de Comboni pour la Régénération de l’Afrique à savoir: “Sauver l’Afrique par l’Afrique”.

Nous tenons à la présence des LMC africains dans ces belles missions des communautés internationales de Mongoumba et Carapira à côté des missionnaires comboniens et comboniennes. Nous lançons un appel pathétique aux LMC africains pour suivre les traces des LMC européens, et américains qui quittent volontiers leurs pays pour répondre à l’appel du Seigneur qui les envoie en Afrique pour “faire cause commune avec les plus pauvres et abandonnés” de la République Centrafricaine et de la Mozambique.

Nous ne souhaitons pas que soit fermées ces deux communautés internationales qui nous donnent le courage d’aller plus loin. Nous vous encourageons à demeurer serein. Entre temps, nous sollicitons l’intercession de la Sainte Vierge Marie et de Saint Daniel Comboni pour que le Maître de la moisson nous aide à trouver des personnes dans toutes les autres provinces comboniennes à travers le monde pour assurer votre relève.

Etant donné qu’il y a des groupes de LMC qui disposent des laïcs capables dans les domaines de la santé, d’éducation, de la Caritas, de la pastorale, de la justice et paix…. ; nous demandons à ces groupes de prioriser le discernement de la vocation pour la mission ad agentes. Cette tâche incombe aux coordonateurs provinciaux et aux aumôniers. Ce travail doit se faire dans les conditions et exigences requises.

Enfin, nous aimerions rappeler à tous les LMC de l’Afrique que ” la contribution première et prioritaire des LMC consiste à s’offrir à l’action missionnaire de l’Eglise pour être envoyés en mission” (Mt. 28, 16-20).

Salutations fraternelles.

Le comité africain des LMC

  • Dido Likambo Kwadje (LMC Congo)
  • Innocent Mweteise Kabareme (LMC Ouganda)
  • Marcia Costa (LMC Mozambique)
  • Mumbere Musanga Joseph (Superieur de la Province du Congo)
  • José Luis Rodríguez López (Superieur de la Province de Mozambique)