Laïcs Missionnaries Comboniens

Message du Saint-Père François pour la Journée Mondiale des Missions 2020

Papa Francisco

« Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8)

Papa Francisco

Chers frères et sœurs,

Je désire rendre grâce à Dieu pour l’engagement avec lequel le Mois Missionnaire Extraordinaire a été vécu dans toute l’Eglise, durant le mois d’octobre passé. Je suis convaincu qu’il a contribué à stimuler la conversion missionnaire dans beaucoup de communautés, sur le chemin indiqué par le thème “Baptisés et envoyés : l’Eglise du Christ en mission dans le monde”.

En cette année, marquée par les souffrances et les défis causés par la pandémie de COVID-19, ce cheminement missionnaire de toute l’Eglise se poursuit à la lumière de la parole que nous trouvons dans le récit de la vocation du prophète Isaïe : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8). C’est la réponse toujours renouvelée à la question du Seigneur : « Qui enverrai-je ? » (ibid.). Cet appel provient du cœur de Dieu, de sa miséricorde qui interpelle tant l’Eglise que l’humanité, dans la crise mondiale actuelle. « Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : “Nous sommes perdus” (v. 38), nous aussi, nous nous sommes aperçus que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble » (Méditation à la Place Saint Pierre, 27 mars 2020). Nous sommes vraiment effrayés, désorientés et apeurés. La douleur et la mort nous font expérimenter notre fragilité humaine ; mais en même temps, nous reconnaissons que nous sommes tous habités par un profond désir de vie et de libération du mal. Dans ce contexte, l’appel à la mission, l’invitation à sortir de soi-même par amour de Dieu et du prochain, se présente comme une opportunité de partage, de service, d’intercession. La mission, que Dieu confie à chacun, fait passer du moi peureux et fermé au moi retrouvé et renouvelé par le don de soi.

Dans le sacrifice de la croix, où s’accomplit la mission de Jésus (cf. Jn 19, 28-30), Dieu révèle que son amour est pour chacun et pour tous (cf. Jn 19, 26-27). Et il nous demande notre disponibilité personnelle à être envoyés, parce qu’il est Amour en perpétuel mouvement de mission, toujours en sortie de soi-même pour donner vie. Par amour pour les hommes, Dieu le Père a envoyé son Fils Jésus (cf. Jn 3, 16). Jésus est le Missionnaire du Père : sa Personne et son œuvre sont entièrement obéissance à la volonté du Père (cf. Jn 4, 34 ; 6, 38 ; 8, 12-30 ; He 10, 5-10). A son tour Jésus, crucifié et ressuscité pour nous, nous attire dans son mouvement d’amour, par son Esprit même, lequel anime l’Eglise, il fait de nous des disciples du Christ et nous envoie en mission vers le monde et les nations.

« La mission, “l’Église en sortie”, ne constituent pas un programme à réaliser, une intention à concrétiser par un effort de volonté. C’est le Christ qui fait sortir l’Église d’elle-même. Dans la mission d’annoncer l’Évangile, vous vous mettez en mouvement parce que l’Esprit Saint vous pousse et vous porte » (Sans Jésus nous ne pouvons rien faire, LEV-Bayard, 2020, p. 23). Dieu nous aime toujours le premier et avec cet amour, il nous rencontre et nous appelle. Notre vocation personnelle provient du fait que nous sommes tous fils et filles de Dieu dans l’Eglise, sa famille, frères et sœurs dans cette charité que Jésus nous a témoignée. Tous, cependant, ont une dignité humaine fondée sur l’appel divin à être enfants de Dieu, à devenir, par le sacrement du baptême et dans la liberté de la foi, ce qu’ils sont depuis toujours dans le cœur de Dieu.

Déjà dans le fait de l’avoir reçue gratuitement, la vie constitue une invitation implicite à entrer dans la dynamique du don de soi : une semence qui, chez les baptisés, prendra une forme mature en tant que réponse d’amour dans le mariage et dans la virginité pour le Règne de Dieu. La vie humaine naît de l’amour de Dieu, grandit dans l’amour et tend vers l’amour. Personne n’est exclu de l’amour de Dieu, et dans le sacrifice du Fils Jésus sur la croix, Dieu a vaincu le péché et la mort (cf. Rm 8, 31-39). Pour Dieu, le mal – même le péché – devient un défi d’aimer et d’aimer toujours plus (cf. Mt 5, 38-48 ; Lc 23, 33-34). Pour cela, dans le Mystère pascal, la divine miséricorde guérit la blessure originelle de l’humanité et se déverse sur l’univers entier. L’Eglise, sacrement universel de l’amour de Dieu pour le monde, continue dans l’histoire la mission de Jésus et nous envoie partout afin que, à travers notre témoignage de foi et l’annonce de l’Evangile, Dieu manifeste encore son amour et puisse toucher et transformer les cœurs, les esprits, les corps, les sociétés et les cultures en tout lieu et en tout temps.

La mission est une réponse, libre et consciente, à l’appel de Dieu. Mais cet appel, nous ne pouvons le percevoir que lorsque nous vivons une relation personnelle d’amour avec Jésus vivant dans son Eglise. Demandons-nous : sommes-nous prêts à accueillir la présence de l’Esprit Saint dans notre vie, à écouter l’appel à la mission, soit à travers la voie du mariage, soit à travers celle de la virginité consacrée ou du sacerdoce ordonné, et de toute façon dans la vie ordinaire de tous les jours ? Sommes-nous disposés à être envoyés partout, pour témoigner de notre foi en Dieu Père miséricordieux, pour proclamer l’Evangile du salut de Jésus Christ, pour partager la vie divine de l’Esprit Saint en édifiant l’Eglise ? Comme Marie, la mère de Jésus, sommes-nous prêts à être sans réserve au service de la volonté de Dieu (cf. Lc 1, 38) ? Cette disponibilité intérieure est très importante pour répondre à Dieu : Me voici, Seigneur : envoie-moi ! (cf. Is 6, 8). Et cela non pas dans l’abstrait, mais dans l’aujourd’hui de l’Eglise et de l’histoire.

Comprendre ce que Dieu est en train de nous dire en ce temps de pandémie devient aussi un défi pour la mission de l’Eglise. La maladie, la souffrance, la peur, l’isolement nous interpellent. La pauvreté de qui meurt seul, de qui est abandonné à lui-même, de qui perd son travail et son salaire, de qui n’a pas de maison et de nourriture nous interroge. Obligés à la distance physique et à rester à la maison, nous sommes invités à redécouvrir que nous avons besoin de relations sociales, et aussi de la relation communautaire avec Dieu. Loin d’augmenter la méfiance et l’indifférence, cette condition devrait nous rendre plus attentifs à notre façon d’entretenir nos relations avec les autres. Et la prière, par laquelle Dieu touche et meut notre cœur, nous ouvre aux besoins d’amour, de dignité et de liberté de nos frères, de même qu’au soin de toute la création. L’impossibilité de nous réunir en tant qu’Eglise pour célébrer l’Eucharistie nous a fait partager la condition de nombreuses communautés chrétiennes qui ne peuvent pas célébrer la Messe chaque dimanche. Dans ce contexte, la question que Dieu pose : « Qui enverrai-je ? », nous est adressée de nouveau et attend de nous une réponse généreuse et convaincue : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8). Dieu continue de chercher qui envoyer au monde et aux nations pour témoigner de son amour, de son salut du péché et de la mort, de sa libération du mal (cf. Mt 9, 35-38 ; Lc 10, 1-12).

Célébrer la Journée Missionnaire Mondiale signifie aussi réaffirmer comment la prière, la réflexion et l’aide matérielle de vos offrandes sont une opportunité permettant de participer activement à la mission de Jésus dans son Eglise. La charité, exprimée dans les collectes des célébrations liturgiques du troisième dimanche d’octobre, a pour objectif de soutenir le travail missionnaire accompli en mon nom par les Œuvres Pontificales Missionnaires, pour répondre aux nécessités spirituelles et matérielles des peuples et des Eglises dans le monde entier, pour le salut de tous.

Que la Très Sainte Vierge Marie, Etoile de l’évangélisation et Consolatrice des affligés, disciple missionnaire de son Fils Jésus, continue d’intercéder pour nous et de nous soutenir.

Rome, Saint Jean de Latran, 31 mai 2020, Solennité de la Pentecôte.

François

Ministerialité: une approche à partir de la richesse sémantique des textes bibliques

La Palabra
La Palabra

Introduction

Cet article veut être une contribution simple et brève au processus de réflexion et de partage autour du thème de la ministérialité, à partir des textes bibliques. Etant donné que le substantif abstrait “ministérialité” n’apparaît pas dans les textes sacrés, notre approche se fonde sur la pluralité sémantique du terme ministre. Il est important de souligner tout de suite que notre étude ne veut pas prendre tous les termes bibliques correspondants à “ministre”, ni approfondir les soi-disant ministères bibliques, tels que prêtre, roi, prophète, apôtres, évangélistes, pasteurs, docteurs. Nous nous bornerons donc à affronter quelques éléments théologiques-linguistiques liés aux termes pour partager, dans un deuxième moment, à titre de conclusion, une courte réflexion et quelques questions en vue d’un éventuel approfondissement du thème.

1. Vision générale des termes bibliques équivalents de ministre

1.1 Dans l’Ancien Testament

1.1.1 MESHARET

La racine de ce terme hébreu indique toute sorte de service. Dans le contexte de notre thème, mérite d’être souligné le service de Josué à Moïse en Ex 24, 13 ; 33, 11, Nb 11, 28 et Js 1, 1. Dans ces textes, MESHARET signifie ministre, auxiliaire direct, disciple. Moïse en effet conduisait Josué dans ses rencontres avec Dieu sur la montagne et dans la tente. Le ministère de Josué consistait à aider Moïse pour comprendre le message de Dieu pour le transmettre ensuite au peuple. Ce qui est intéressant dans ces textes bibliques c’est qu’être ministre est une phase de préparation pour devenir ensuite un guide, c’est-à-dire un vrai disciple. Pour cela, MESHARET renvoie au thème du rapport disciple-maître, du savoir apprendre pour continuer une mission ou un ministère. De ce point de vue, l’idée de MESHARET nous transmet la pensée que dans le rapport disciple-maître, le disciple apprend non seulement de son maître mais aussi de la réalité. Ce qui signifie que la réalité aussi nous enseigne. Pour cela le ministre est en même temps un disciple du Seigneur et de la réalité.

1.1.2 EBED

Un autre terme utilisé dans l’Ancien Testament pour désigner un ministre est EBED. Ce terme indique non seulement le service commun de toute personne subordonnée à un patron, comme c’est le cas de Naaman (2 Roi 5, 6), mais aussi la subordination aux desseins de Dieu, comme c’est le cas du serviteur de Dieu (EBED ADONAI ou EBED HAELOHIM) dans Is 42, 1-4 ; 49, 1-6 ; 50, 4-9 ; 52, 13-15 ; 53, 1-12. Même si les experts ne concordent pas sur l’identité historique du EBED ADONAI, les textes montrent clairement que la soumission aux plans de Dieu est la condition pour réaliser la mission reçue.

1.2 Dans le Nouveau Testament

Pour ce qui concerne le Nouveau Testament (NT), les termes suivants méritent d’être mis en relief :

1.2.1 PAIS/DOULOS

Dans le sens commun du terme, PAIS signifie “enfant”. En Mt 12, 18, cependant, on cite la version grecque d’Is 42, 1 dans laquelle le terme PAIS traduit le sens hébreu d’EBED (serviteur), pour indiquer que Jésus est le Serviteur de Dieu. Avec la même intuition, dans le portique de Jérusalem, après la Pentecôte, Pierre déclare pour la première fois que Jésus est le Serviteur de Dieu (Ac 3, 13). En fait, Pierre a été tellement marqué par l’image de Jésus le Serviteur qu’elle est devenue un point de référence pour sa première prédication après la Pentecôte. Ainsi, il présente l’image de Jésus le Serviteur comme un paradigme pour tout type de service dans l’Église naissante. La preuve en est la transposition sémantique que le NT opère entre les termes PAIS (enfant, serviteur) et DOULOS (esclave, serviteur). Soyons attentifs : s’adressant aux apôtres en Jn 15, 15, Jésus qualifie sa relation avec eux de relation d’amitié et non de servitude ou d’esclavage. De plus, le terme DOULOS (serviteur) continuera à caractériser la mission des disciples. En fait, Jésus recommande que les relations interpersonnelles soient marquées par les attitudes et les sentiments du serviteur, qui doivent être adoptés par quiconque veut être grand dans le Royaume des Cieux (Mt 20, 27 ; Mc 10, 44). Il faut également noter que DOULOS est le titre sous lequel Paul se présente à ses communautés (Rm 1, 1 ; 2 Co 4, 5 ; Ga 1, 10 ; Ep 6, 6 ; Ph 1, 1 ; Tt 1,1). Certains chrétiens sont appelés serviteurs (DOULOI) dans Col 4, 12 ; 2 Tm 2, 14 ; Jc 1, 1. Pierre, Judas et toute l’Église sont des serviteurs (DOULOI) du Christ selon 2 P 1, 1 ; Jd 1, 1 ; Ap 1, 1. On voit ainsi que les termes PAIS et DOULOS deviennent synonymes et que Jésus le Serviteur apparaît comme le seul paradigme dans l’exercice des ministères.

1.2.2 LEITOURGOS

De ce terme, trois significations méritent une attention particulière :

  1. indique les serviteurs et les administrateurs publics, qui sont appelés serviteurs de Dieu parce qu’ils accomplissent avec zèle leurs tâches (Rm 13, 6). Le chrétien doit leur être soumis et il doit prier pour eux, pour avoir une vie tranquille, pacifique, pieuse et honnête (2 Tm 2,2).
  2. Celui qui annonce l’Évangile de Jésus-Christ à ceux qui ne le connaissent pas, afin qu’il devienne une offrande qui lui soit agréable, est aussi appelé LEITOURGOS (Rm 15, 16).
  3. Le terme est également appliqué à Jésus pour indiquer son ministère de médiateur entre Dieu et les hommes (He 8, 2). Il est également intéressant de noter que dans le NT, avec ce terme, le ministère du fonctionnaire est assimilé à celui de l’évangélisateur, car tous deux, inspirés par Jésus le médiateur, servent le même Dieu. Comme nous venons de le dire, s’inspirer de Jésus médiateur, c’est assumer et réaliser, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église, la dimension sacerdotale des ministères. Tous les ministères, en effet, sans exception, ont une dimension sacerdotale, c’est-à-dire la médiation entre le Créateur et la création.

1.2.3 HYPĒRETES

Pour ce qui concerne le terme HYPĒRETES, nous trouvons seulement la signification de “ministre de la Parole” (Lc 1, 2 ; Ac 26, 16). Dans ces textes, l’expérience du Christ apparaît comme une condition nécessaire pour l’exercice du ministère. Il suffit de voir que les “serviteurs de la Parole”, nommés par Lc 1, 2, sont des témoins oculaires. Saul, en Ac 26, 16, est constitué serviteur et témoin de ce qu’il venait de voir et de ce que le Seigneur devait encore lui révéler. De ces passages émerge l’idée que les ministères naissent de l’expérience du Christ et se nourrissent de celle-ci.

1.2.4 DIAKONOS

Voilà un terme abondamment utilisé dans le NT, mais dans des contextes et avec des significations différentes. Fondamentalement, il est utile de souligner ce qui suit : DIAKONOS est la personne qui reçoit la mission de servir l’Eglise. Etienne et ses amis le sont parce qu’ils s’occupent des œuvres de charité de la communauté (Ac 6, 1-6) ; Paul et Apollos, tout en travaillant inlassablement dans l’évangélisation, préfèrent être considérés simplement des diacres (DIAKONOI) de l’Église (1 Co 3, 5-15) ; Tichique (Ep 6, 21), Epaphras (Col 1, 7) et Timothée (1 Tm 3, 2) sont des DIAKONOI parce qu’ils collaborent plus directement dans l’évangélisation. Jésus Christ aussi est un DIAKONOS parce qu’il n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (Mt 28, 28 ; Mc 10, 45 ; Rm 15, 8). L’assistance de ceux qui sont dans le besoin est considérée non seulement une DIAKONIA (ministère, service) mais une condition nécessaire pour avoir part dans le Royaume des cieux (Mt 25, 31-46). En particulier, il est important de souligner les textes à propos de l’infériorité du DIAKONOS : Lc 12, 37 e 22, 26-27. Le DIAKONOS est inférieur à Dieu et au peuple qui lui est confié. Il semble en effet que celle-ci soit une caractéristique importante des ministères dans les premières communautés chrétiennes.

1.2.5 OIKONOMOS

OIKONOMOS est l’intendant qui s’occupe des biens de son maître. Il est à noter que dans la tradition paulinienne et pétrinienne, les apôtres et tous les chrétiens sont appelés OIKONOMOI parce qu’ils administrent les mystères et les grâces de Dieu (1 Co 4, 1-2 ; 1 P 4, 10). Le symbolisme de l’administrateur de la maison est vraiment évocateur, car il insiste sur le devoir de chaque chrétien d’avoir un ministère. Ainsi, les ministères sont considérés comme une forme d’administration de l’OIKOS (habitation, maison) de Dieu (1 Co 3, 5-9).

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2. Réflexion

La richesse sémantique dont nous avons parlé ne doit pas être considérée comme un simple raffinement linguistique des auteurs bibliques, mais comme une preuve évidente de la diversité des expériences de ministère parmi le peuple d’Israël et dans les premières communautés chrétiennes. De même, cette richesse sémantique nous sert de base et d’inspiration pour la contextualisation continue des ministères.

2.1 Diversité des expériences ministérielles

De ce qui a été dit ci-dessus, il ressort que les diverses expériences de ministérialité rapportées dans les textes sacrés intéressent les hagiographes pour présenter, à travers elles, Dieu qui suscite des ministères pour le service de sa maison. Rappelons que dans le NT, la maison de Dieu (OIKOS TOU THEOU) désigne, au sens strict, l’Église du Christ (1 Tm 3, 15 ; He 3, 6) et, au sens large, l’univers entier (Ac 7, 44-50). La complexité inhérente aux concepts démontre l’importance d’approfondir non seulement la signification de l’expression “maison de Dieu”, mais aussi les ministères qui sont tenus de l’administrer pleinement. La maison de Dieu est si complexe qu’elle ne peut être administrée sans un large éventail de ministères. Il est donc urgent de stimuler la naissance de nouveaux ministères au sein et en dehors de l’Église. En ce sens, les Comboniens sont appelés à animer ce processus, qui apparaît aujourd’hui plus que jamais comme une condition sine qua non pour l’évangélisation du monde contemporain.

2.2 La contextualisation des ministères

Les différentes expériences de ministérialité dans la Bible s’accompagnent d’un processus de contextualisation, c’est-à-dire d’adaptation des ministères à un contexte donné. Pour les Comboniens, la contextualisation implique deux processus intrinsèquement interdépendants : le processus ad intra et le processus ad extra. Ad intra parce qu’il exige que les ministères et les engagements missionnaires soient repensés à la lumière de la réalité interne de l’Institut (nombre de confrères, formation académique, géographie vocationnelle, situation économique, etc.). Ad extra parce qu’il nous met devant le défi d’identifier, dans le contexte dans lequel nous travaillons, les personnes, les moyens et les méthodes pour favoriser l’émergence de nouveaux ministères ou la mise à jour de ceux qui existent déjà avec et à partir de ceux-ci. Ces deux processus exigent du réalisme, du courage et de l’optimisme. Il convient de noter que, dans le processus de contextualisation des ministères, pris individuellement et en groupe, la lecture contextualisée de l’Écriture Sainte joue un rôle irremplaçable. Pour cette raison, il est essentiel de réapprendre à lire la Bible à partir du contexte du destinataire contemporain. Ce n’est que de cette manière qu’il sera possible d’identifier les ministères les plus appropriés pour chaque réalité.

3. Questions pour un approfondissement

a) Quelle est cette “infériorité du ministre” appliquée au missionnaire combonien ?

b) Ressentons-nous aujourd’hui le besoin de nouveaux ministères dans l’Église et l’Institut ? Lesquelles ?

c) La maison de Dieu est immense et complexe. Comment peut-on l’administrer pleinement ?

d) Avons-nous pu contextualiser le charisme combonien et les ministères qui lui sont liés ?

e) Avons-nous pu contextualiser notre herméneutique des textes bibliques afin de susciter des ministères adaptés à la réalité ? Quelles difficultés avons-nous rencontrées ?

Bibliographie conseillée

COLLINS, J.N. (2014). Diakonia Studies: Critical Issues in Ministry. Oxford: Oxford University Press.

COMISSÃO Teológica Internacional. (2002). Da Diaconia de Cristo à Diaconia dos Apóstolos.

GUIJARRO, S. (2017). La Aportación del Análisis Contextual a la Exégesis de los Textos Bíblicos. Cuestiones Teológicas, 44 (102), 283-300.

KING, N. (2019). Ministry in the New Testament. New Blackfriars, 100 (1086), 155-164.

MĂCELARU, M.V. (2011). Discipleship in the Old Testament and Its Context: A Phenomenological Approach. Pleroma, 13 (2), 11-22.

P. José Joaquim L. Pedro, mccj

Livre: Nous sommes mission

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“La création elle-même attend avec impatience la révélation des enfants de Dieu” (Rom. 8,19)

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Très chères sœurs Très chers frères Au nom de notre Seigneur Jésus, nous vous saluons cordialement !

Comme vous vous en souvenez bien, il y a environ deux ans, un premier volume avait été publié, intitulé : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde », où ont été rassemblées les idées qui nous animent et nous guident d’une manière particulière dans les voies inhérentes à JPIC. Ces parcours ont également été rendus possibles par la rencontre entre les Forums sociaux mondiaux (FSM) et les Forums organisés en tant que Famille Combonienne en même temps que les FSM. Au cours des 150 ans d’histoire et de vie, nos Instituts se sont enrichis d’une grande expérience ministérielle grâce surtout au dévouement de très nombreux missionnaires hommes et femmes qui ont interprété la spécificité de notre Charisme avec créativité et passion apostolique.

Ce deuxième volume intitulé : « Nous sommes mission : témoins de la ministérialité sociale dans la famille combonienne », présente un éventail significatif d’expériences ministérielles concrètes. Notre souhait est que le partage de ces expériences, choisies parmi tant d’autres, nous aide tout d’abord à valoriser ce que nous faisons déjà, grâce au Don de l’Esprit Saint et à nos réponses personnelles et communautaires. De plus, cette pluralité d’expériences partagées nous aide à apprécier les différentes actions ministérielles comboniennes qui se complètent et s’enrichissent mutuellement, révélant la richesse du Charisme dans un dynamisme croissant.

Nous demandons à nos Supérieurs provinciaux de prendre soin de distribuer des exemplaires imprimés de ce deuxième volume à toutes les communautés, ainsi que la copie numérique en quatre langues, afin que tous et chacun puissent apprécier le travail réalisé ensemble et en collaboration avec plus de 40 confrères et consœurs comboniens.

Nous tenons à remercier les membres de la Commission de la Ministérialité Sociale de la Famille Combonienne qui ont travaillé avec passion et compétence à la réalisation de ce deuxième volume et à la cartographie de notre présence combonienne des ministères sociaux dans le monde. En décembre 2020, si le Covid-19 le permet, le Forum sur la ministérialité sociale aura lieu à Rome.

Ces initiatives et activités font partie d’un grand chemin de synergie et de collaboration entre les membres de la Commission et de nombreux confrères et consœurs, qui apportera certainement de l’enthousiasme et de l’ouverture à la nouveauté vers laquelle le Seigneur nous guide. Tout cela demande, cependant, de la part de toute la Famille Combonienne une grande ouverture de cœur, d’esprit, de créativité et d’engagement que nous confions à l’intercession de notre grand fondateur, Saint Daniel Comboni.

Marie, Femme de l’Evangile, apprends-nous à annoncer ton Fils Jésus dans notre engagement ministériel !

Sr. Luigia Coccia, smc                        P. Tesfaye Tadesse, mccj

Vous pouvez télécharger le livre en suivant ce lien

Intentions de Prière de la Famille Combonienne Septembre 2020

Oración LMC
Oración LMC

Septembre – Pour que les Missionnaires Séculières Comboniennes, qui réalisent leur 10ème Assemblée Générale autour de l’icône de la graine de moutarde, puissent vivre dans la certitude que le Christ fera croître abondamment les semences de l’Evangile qu’elles sèment. Prions.