Laïcs Missionnaries Comboniens

Deuxième réunion africaine des LMC

KinshasaDu 21 au 26 juillet, les coordinateurs des Laïcs Missionnaires Comboniens (LMC) des provinces comboniennes de l’Afrique, avec les responsables missionnaires comboniens qui les suivent, ont réalisé – chez les comboniens, à Kinshasa-Kimwenza, République Démocratique du Congo (RDC) – leur deuxième assemblée africaine, une réunion de réflexion sur le passé et de programmation des prochaines activités des LMC au niveau du continent africain.

La deuxième assemblée africaine des LMC a vu la participation permanente de 25 personnes: 18 laïcs, 5 comboniens et 2 comboniennes, y compris les dirigeants du Comité Central des LMC: Alberto de la Portilla et P. Arlindo Ferreira Pinto.

La première matinée de la rencontre avait le but d’introduire les participants aux travaux de l’assemblée. Elle a été consacrée à deux thèmes formatifs: un, sur la réalité actuelle congolaise, et l’autre, sur la vision de la mission dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium.

Nous avons commencé par la présentation des participants, qui a été orientée par les membres laïcs du Comité africain des LMC: Dieudonné Likambo (Dido), congolais, Innocent Mweteise Karabareme, ougandais, Márcia Costa, portugaise, qui travaille au Mozambique. Du comité font partie aussi le provincial du Mozambique, P. José Luis Rodríguez López, et le provinciale du Congo, P. Joseph Mumbere Musanga. Le P. José Luis se trouve au Mexique et le P. Joseph n’a pu participer qu’aux derniers jours de l’assemblée, à cause d’autres engagements.

Après la présentation, les différentes tâches de toute la semaine ont été distribuées.

Márcia Costa a saisi l’occasion pour rappeler les objectifs principaux de l’assemblée: discuter sur les thèmes de l’identité, de la formation et de l’autonomie économique, revoir et planifier les activités des LMC du continent africain, en tenant compte des conclusions des assemblées intercontinentales, en particulier de la dernière assemblée de Maia (Portugal), en décembre 2012, et de la première assemblée africaine, en décembre 2011, à Layibi (Ouganda).

Les mots de bienvenue à tous les participants ont été présentés dans le message du P. Joseph Mumbere Musanga (lu par le P. Enrique Bayo Mata), et par la Soeur Espérance Bamiriyo Togyayo, supérieurs provinciaux des Comboniens et des Comboniennes au Congo. Tous les deux ont souligné l’importance de la collaboration entre les deux Instituts nés du même charisme de Comboni et l’importance de la prière et du témoignage missionnaire en tant que Famille Combonienne.

Le P. Arlindo Pinto, coordinateur des LMC au niveau de l’Institut, a informé que le P. Enrique Sánchez, supérieur général, et le P. Antonio Villarino, assistant général, ont envoyé leurs salutations à tous les participants et suivent attentivement les différentes réalités des LMC du continent africain. À son tour, Alberto de la Portilla, membre et coordinateur du comité central des LMC, a déclaré que cette assemblée est un événement qui ne concerne pas seulement les LMC africains, mais aussi tous les LMC du continent européen et américain qui vivent dans de contextes et réalités différentes, mais avec un fort sentiment d’appartenance aux LMC.

Le P. Jean Claude Kobo Badianga, combonien congolais, a fait un bref exposé sur l’histoire de la République Démocratique du Congo (RDC) pour faciliter la compréhension de la situation sociopolitique et économique actuelle du pays. Il a mis en relation l’histoire de la RDC avec l’histoire et les conflits passés et récents des pays voisins (Angola et Congo Brazzaville, Rwanda, Burundi, Ouganda, Soudan du Sud et République Centrafricaine). Il a évoqué les principales difficultés qui empêchent une gouvernabilité stable et vraiment démocratique dans la RDC, tels que, par exemple, le tribalisme, le régionalisme et la corruption.

Il a évoqué les divers groupes de rebelles armés agissant principalement dans le nord et nord-est du pays, avec la complicité politique nationale mêlée aux intérêts internationaux relatifs aux très riches ressources naturelles du sol et sous-sol congolais. Le pétrole, l’or, le coltan et d’autres précieuses ressources minérales sont à l’origine des contradictions sociales, des inégalités économiques et des conflits armés en RDC.

L’Eglise catholique et les centaines d’autres églises et sectes religieuses prennent positions différentes par rapport à la réalité des pays en favorisant, dans la plupart des cas, le status quo et, plus rarement, en dénonçant les injustices dont les congolais sont victimes, du nord au sud du pays.

Le P. Jean Claude a rappelé que les LMC dans la RDC et dans d’autres pays africains, ont une responsabilité chrétienne et morale qui peut et doit être présente dans leurs activités pastorales et professionnelles.

KinshasaLe P. Enrique Bayo Mata, combonien espagnol qui travaille dans la RDC, a présenté le thème de la mission à partir de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium du pape François. Après une présentation générale du document, le P. Enrique a souligné le contexte de la nouvelle évangélisation, marquée par la joie de l’annonce et le témoignage de l’Evangile de Jésus-Christ dans les périphéries humaines du monde moderne. Il a parlé de l’urgence de la conversion pastorale afin d’amener l’Église à sortir d’elle-même et devenir missionnaire, c’est-à-dire, se mettre au service des personnes et des peuples, en particulier de ceux qui sont exclus, qui ont le plus besoin de la joie de la foi et de la vie chrétienne, et des plus éloignés des valeurs évangéliques.

Il a affirmé que les laïcs, formés professionnellement et intellectuellement, ont une mission spéciale dans le processus pastoral d’évangélisation qui vise à transformer la société et à l’inclusion sociale des pauvres dans la vie active de leurs pays.

Dans l’après-midi de cette première journée, Innocent a donné un aperçu sur les LMC – qui sont-ils et qu’est-ce qu’ils s’attendent d’eux-mêmes – en soulignant que l’on commence toujours par une petite réalité et avec peu de choses, mais que l’on grandit et mûrit lorsque l’on a une vision claire de notre identité et un plan d’action concret; ce que nous devons faire dans un contexte permanent d’écoute de la Parole de Dieu, de prière et de discernement vocationnel dans l’esprit de saint Daniel Comboni. Une fois terminée l’exposition d’Innocent, il y a eu un long échange d’idées et d’expériences des différentes réalités des LMC en Afrique.

Márcia Costa a présenté un résumé de la première assemblée africaine – celle de Layibi – sur l’identité et la mission des LMC. Elle a noté que la vocation des LMC est justement celle de sortir de leur réalité ou de leur pays, pendant une certaine période, pour une activité missionnaire spécifique, et que les LMC prennent un engagement pour la vie; ils ont une formation humaine, spirituelle et missionnaire spécifique et cherchent les moyens pour devenir économiquement autonomes. Ensuite il y a eu un long débat autour des thèmes du document de Layibi. On a dit, une fois de plus, qu’il est important que les LMC fassent une expérience de mission en dehors de leur contexte géographique.

La deuxième journée a été consacrée à la présentation des rapports sur les activités du Comité Africain, du Comité Central et des différentes provinces d’Afrique présentes: Égypte, Soudan, Soudan du Sud, Togo-Ghana-Bénin, République Centrafricaine, Congo, Mozambique et Ouganda.

Dido Licambo a présenté le rapport sur les travaux du Comité Africain, depuis l’assemblée de Layibi jusqu’à la préparation de l’assemblée en cours à Kinshasa. Alberto a présenté les rapports du Comité Central et ceux des provinces qui n’étaient pas représentées dans l’assemblée, mais qui ont des LMC dans leurs pays (Tchad, Malawi-Zambie et Ethiopie).

Une des questions les plus débattues a été le manque de communication entre le Comité Africain et les provinces de l’Afrique. Parmi les raisons invoquées pour justifier ce partage limité de l’information et de l’expérience, il y a les difficultés naturelles liées à la diversité de langues parlées dans chacune des provinces et la difficulté d’accès aux nouvelles technologies de la communication, notamment Internet, dans la plupart des pays africains.

Pour préparer les conclusions de l’assemblée, on a suivi la méthode des rencontres par groupes. Pendant les journées du 23 et 24 on a tenté de répondre aux questions suivantes: Quelle est la relation entre les LMC locaux et les LMC étrangers qui sont dans ton pays? Quels sont les défis et les stratégies à prendre en compte pour faire un chemin commun? Comment pouvons-nous partager le contenu de la formation des divers pays pour arriver à une même formation de base à niveau continental? Qu’est-ce qu’il nous manque pour que nous puissions vivre la vocation LMC selon les conclusions de Layibi? Quelles sont les stratégies à suivre afin de vivre pleinement la vocation LMC? Quelles stratégies peut-on adopter pour atteindre l’indépendance économique? Comment pouvons-nous organiser le mouvement LMC à tous les niveaux, formation, relation entre les LMC des différents pays d’Afrique, vocation, organisation, économie?

Dans l’après-midi du 24 et la matinée du 25, les laïcs se sont réunis pour formuler les conclusions de l’assemblée, alors que les Comboniens et les Comboniennes ont profité de ce temps pour parler de leur collaboration avec les LMC et partager des idées et des expériences sur la façon dont ils peuvent et doivent contribuer à consolider les LMC dans toutes les provinces comboniennes. Ils ont rappelé qu’il s’agit d’un engagement qui a été pris par les Comboniens en 2009, lors du Chapitre Général.

Le dernier après-midi de travail, on a lu, discuté et approuvé les conclusions. Ensuite, il y a eu l’élection du Comité Africain et ils ont été réélus, pour les trois prochaines années, Dieudonné (du Congo), Innocent (de l’Ouganda), et Márcia (du Mozambique). A la fin, on a suggéré que la prochaine assemblée se tienne en juillet 2017 à Lomé (Togo). Date et lieu à confirmer par le supérieur provincial du secteur.

Kinshasa

Le samedi, le groupe a visité le jardin botanique «Kisantu-bas Congo» et la cathédrale de Kisantu, à environ 120 km de la ville de Kinshasa.

L’assemblée est terminée le dimanche par une réunion avec les LMC congolais de Kinshasa dans la communauté provinciale de Kinshasa-Kingabwa, qui a été suivie de l’Eucharistie présidée par le P. Joseph Mumbere et d’un déjeuner fraternel.

Arlindo Ferreira Pinto.

Marcher avec Comboni

Mozambique

Bonjour compagnons de voyage, la paix soit avec vous!

En ces jours le MCCJ on été en Assemblée, ici, dans la Province du Mozambique. Comme famille Combonienne, l’LMC et nous, LMC, nous avons été invités à être présents dans les deux premiers jours. Cela nous a permis d’en savoir un peu plus sur notre province et les missionnaires Comboniennes qui travaillent ici.

Nous sommes dans l’année du jubilé du 150e anniversaire du Plan Comboni, nous avons commencé par une réflexion, présentée par le père Vitor Dias, formateur au noviciat, à Santarem, Portugal. Comment rêver, essayez, proclamer: le Christ, Comboni et la joie de l’Evangile, Aujourd’hui, dans notre vie quotidienne, dans notre action?

Entre nous, nous avons tissé notre sentiment, notre expérience du Christ dans le cadre de la mission et, ainsi que ceux qui construisent un tapis, nous avons construit un partage. Avec

Nous sommes invités, à l’exemple de Daniele Comboni, à la rencontre avec Dieu, sans nous laisser être lié par nos tâches ménagères, de sorte que, avec lui, nous soyons toujours dans cette attitude de: “Je suis ici pour ce que Tu veux”, laissons-nous, donc, chaque jour, inspirer, tomber amoureux, passionné, osez, par le Seigneur de la Mission.

Une méthodologie de la Rencontre, pour nous faire vivre la pastorale de la rencontre avec l’autre, dans une attitude d’écoute et de dialogue. Oser vivre la mission comme un “salut”, un “marcher” par les communautés, de manière à ce que lors de la réunion informelle, nous poussions annoncer proclamer le Christ et nous laisser évangéliser par les peuples qui nous accueillent.

Ne vous rappelez-vous de l’attitude du Pape Francis, qui est sorti de la voiture et est allé à la vieille dame? N’auras pas beaucoup plus d’impact, plus de la proclamation du Christ, que mille mots prononcés à un microphone?

Eh oui, nous avons besoin d’arrêter notre “voiture”, nous privent de ce que nous sommes et ce que nous avons (formation, modes de vie, les expériences personnelles), pour être en mesure de rencontrer les autres, notre communauté et les que gens qui nous accueille, à partir de ce que les autres sont. C’est l’invitation à une attitude d’humilité et de trouver un autre de vous. Grand défi, n’est-ce pas?

Plan de Comboni, la reproduction ou la mise à jour? Nous pouvons dire que les deux attitudes. Une attitude de reproduction, dans le cadre du plan de Comboni, dans ce qui est son expression la plus élevée : la liberté de la personne humaine. D’autre part l’un des aspects fondamentaux du Plan de Comboni est la dimension de l’Aujourd’hui. Un Plan qui n’est pas le papier, mais actions qui génèrent la vie, une vie qui est à la fois en abondance. Pour cette raison, il est essentiel de qui en partant de ce qui est construit le actualiser à ce qu’est notre réalité d’aujourd’hui, là où nous sommes. Chercher à nous quitter ” l’ancien” pour lancer le “nouveau”, à partir d’une attitude constante de discernement.

Qu’est-ce que la nouvelle attitude? En ce sens que nous devons parier? La construction de structures ou de construction avec les gens? Bâtiments de pierre ou constructions humaines?

Cela pose un défi: ne pas devenir de simples administrateurs des structures créées mais chercher, inventer de nouvelles possibilités, sans crainte, avec espoir et confiance, avec une attitude qui est à la fois pas “comme qui est là pour donner” mais qui est en train d’apprendre et marchez ensemble.

C’est à nous de profiter de la richesse de la diversité, de sorte que nous pouvons marquer la mission par le rythme d’une collaboration croissante collaboration et l’entraide dans lequel les gens avec qui nous travaillons sont de plus en plus les protagonistes de la mission et de leur vie.

Je dit au revoir avec la question : “Comment incarner l’Evangile aujourd’hui?”.

Avec la certitude qu’aucun de nous est plein et qu’aucune culture épuise l’Évangile, nous marchons avec les craintes du marcheur et avec un cœur plein de confiance dans le Seigneur de la mission, qui nous appelle à faire face aux difficultés avec sérénité et optimisme.

«La paix soit avec vous » et «  N’ayez pas peur!»

Je vous attends au Mozambique 😉

 

MozambiqueMárcia Costa. LMC au Mozambique.

Avec le cœur dans la mission

P._Enrique_Sanchez

«A l’approche de la fête du Sacré Cœur – vendredi 27 juin – je désire partager avec vous cette petite réflexion, afin qu’elle nous aide à nous préparer à cette célébration, en fixant notre regard dans ce Cœur ouvert, d’où naît notre vocation missionnaire, pour y puiser les forces dont nous avons besoin en ce moment de notre chemin, en tant qu’héritiers de saint Daniel Comboni.» P. Enrique Sánchez G., mccj.

Avec le cœur dans la mission

Je ne veux pas vous cacher que ma conscience était un peu inquiète quand le Saint-Siège m’a confié cette vaste et laborieuse Mission, car je connaissais ma petitesse face à cet énorme mandat que Dieu m’a confié par son auguste Vicaire Pie IX. J’ai alors pensé qu’avec nos seules forces nous ne réussirions jamais à fonder le catholicisme dans ces immenses régions où, malgré tous les efforts de plusieurs siècles, l’Eglise n’a pu réussir à s’implanter.

J’ai alors mis toute ma confiance dans le Sacré-Cœur de Jésus et j’ai décidé de consacrer, le prochain 14 septembre, tout le Vicariat, au Sacré-Cœur de Jésus.

A cet effet, pour célébrer cette grande solennité, j’ai envoyé une Circulaire, et j’ai prié cet apôtre admirable du Sacré-Cœur qu’est le Père Ramière, de rédiger l’acte solennel de Consécration, ce qu’il a fait”(Ecrits 3318).

Chers Confrères,
A l’approche de la fête du Sacré Cœur je désire partager avec vous cette petite réflexion, afin qu’elle nous aide à nous préparer à cette célébration, en fixant notre regard dans ce Cœur ouvert, d’où naît notre vocation missionnaire, pour y puiser les forces dont nous avons besoin en ce moment de notre chemin, en tant qu’héritiers de saint Daniel Comboni.

Le 31 juillet 1873, saint Daniel Comboni écrivit une lettre à Mgr. Joseph De Girardin; c’est dans cette lettre que se trouve le texte avec lequel j’ai commencé cette réflexion. Je l’ai choisi parce que je crois qu’il contient certains éléments qui correspondent à la réalité que nous sommes en train de vivre en ce moment de notre vie et de notre mission, des éléments qui méritent une réflexion de notre part.

Comme en ce temps-là, aujourd’hui encore il n’est pas difficile d’affirmer que la mission qui nous est confiée est vaste et laborieuse; souvent elle nous apparaît très exigeante et au-delà de nos forces. Et cela – je le dis tout de suite – ne nous aide pas à la vivre avec responsabilité et efficacité.

Au cours des trente dernières années, en effet, notre Institut s’est développé de manière considérable et dans son processus de croissance il s’est engagé dans beaucoup de secteurs, sur beaucoup de fronts et dans de nombreuses et différentes réalités missionnaires, dont l’ampleur est évidente. L’immense Vicariat de l’Afrique Centrale est devenu pour nous encore plus immense, avec une présence dans quatre continents et une diversité d’engagements missionnaires telle que nous arrivons à croire que nous sommes présents sur tous les fronts de la mission. Ce fait, pour certains d’entre nous, est une chose bonne, il semble répondre au besoin d’affirmer un ego, nous fait croire que nous sommes de grands missionnaires parce que nous portons l’Evangile dans tous les coins de la planète et dans toutes les périphéries de l’humanité, si on veut utiliser cette expression qu’aime notre pape François.

A l’ampleur, il faut aussi ajouter la difficulté et la complexité d’une mission qui est exigeante, qui nous défie, qui vit un changement profond à cause de la transformation rapide du monde et de la société. La mission est en train de changer, sans nous laisser le temps de comprendre quelle direction prendre; le risque que nous courons est l’incapacité d’être à l’avance par rapport à ces mutations.

Mais la difficulté de la mission d’aujourd’hui devient un défi pour notre créativité, pour notre capacité de nous remettre en discussion, de rêver pour entreprendre des chemins nouveaux qui peuvent exiger que nous marchions sur des terrains inconnus, jamais fréquentés – comme cela nous a été dit il y a quelque temps – et qui nous invitent à ne pas vivre de l’héritage reçu, ce qui peut nous tromper avec la prétention d’une toute puissance missionnaire.

Comboni, dans cette lettre de 1873, disait d’hésiter parce qu’il connaissait sa petitesse. Aujourd’hui, nous aussi sommes en train de devenir davantage conscients de notre petitesse, et non seulement parce que les statistiques nous rappellent que le personnel missionnaire est en train de diminuer de façon constante. Je ne crois pas qu’il s’agit seulement de chiffres. Je crois que cette petitesse peut nous aider à comprendre que nos forces ne seront jamais suffisantes pour répondre aux exigences de la mission et que le Seigneur ne fait pas ses calculs en utilisant les mathématiques.

Sagrado CorazónComment alors orienter notre regard? Où puiser les forces et la lumière pour vivre avec radicalité notre vocation missionnaire combonienne?

Je crois que pour nous, aujourd’hui, la petitesse doit être mesurée en regardant à la qualité de notre vie, à la cohérence du vécu des nos engagements personnels et des options de vie que nous avons faites, à la capacité à ne pas être des personnes superficielles dans le vécu de notre consécration religieuse pour la mission, à notre disponibilité totale au service des plus pauvres, à la liberté de ne pas nous laisser confondre par les suggestions faciles de notre monde: le consumérisme, les apparences, la superficialité, etc.

Sans références à des personnes en particulier, et sans vouloir faire de reproches, je crois que chacun de nous doit reconnaître sa pauvreté, sa fragilité et ses limites, la tentation de faire devenir la mission une chose à son propre service et non cette réalité qui appelle à se donner sans conditions et sans utiliser de prétextes pour la faire devenir une ‘mission à sa propre mesure’.

J’ai une admiration profonde pour tant de confrères qui vivent avec un enthousiasme énorme, avec l’esprit du don de soi et de sacrifice dans des situations de violence indicible et de danger. Ils sont ces pierres cachées dont la mission a besoin, comme nous le rappelle Comboni. C’est à la lumière des ces témoignages que nous devons mesurer notre réponse à la vocation que nous avons reçue et que nous réussirons à découvrir comment pourrons-nous devenir grands, forts et capables pour embrasser la mission qui aujourd’hui nous est confiée.

Comboni dit avec beaucoup d’humilité: “j’ai pensé qu’avec nos forces nous ne réussirons jamais”. Cette phrase n’est pas l’expression du découragement, au contraire elle exprime la conviction de porter une mission qui ne dépend pas de nous. “Alors j’ai mis toute ma confiance dans le Sacré Cœur de Jésus”. Peut-être, et sans peut-être, je crois que le moment est venu pour nous de faire cette expérience d’abandon et de confiance, de foi et d’ouverture à l’action de Dieu dans notre vie, ce qui ne veut pas dire se réfugier dans une spiritualité qui nous extrait de la réalité ou de la responsabilité de nous engager dans la construction du Règne.

Confier dans le Sacré Cœur de Jésus est pour nous aussi aujourd’hui le défi qui nous oblige à nous salir les mains dans la transformation de notre humanité, à travers notre service missionnaire, sans jamais oublier que l’unique et le véritable protagoniste de la mission est et sera toujours le Seigneur.

Si Comboni a voulu consacrer son Vicariat à ce Cœur, qui n’est rien d’autre que l’amour sans limites que Dieu a pour chacun de nous et pour toutes les personnes vers lesquelles il nous envoie comme ses missionnaires, je crois que cela vaut la peine de vivre cette fête en renouvelant notre disponibilité afin que le Seigneur réalises ses projets pour nous, en reconnaissant que la mission qui naît de son Cœur a devant soi un avenir beau. Et pour cela nous devons la vivre dans la confiance que le Seigneur ne va pas nous décevoir.
Bonne fête à tous.
P. Enrique Sánchez G., mccj

Evènements au Ghana

Ghana1. Nous avons rencontré à Dadome certains enseignants que In My Father’s House(IMFH) a sponsorisés. Le but était de semer dans leur Cœur le désir de se sacrifier pour la proclamation de la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux abandonnés. Le fait qu’ils aient été sponsorisés par IMFH est une prédisposition pour faire ce pas. IMFH est une Institution témoignant de la Bonne Nouvelle aux « tout petits.» Ils ont accepté commencer le cheminement avec LMC. Nous avons ainsi décidé de nous rencontrer de temps en temps. La prochaine rencontre sera le 28 juin.

Ghana

2. A IMFH, l’opportunité nous a été donné de parler de nous durant la visite des Knights and Ladies of St John. Comme ils ont déjà le désir d’être proches des enfants, ils constituent un terrain très favorable pour produire de zélés et engagés LMC. Nous leur avons parlé de qui nous sommes et ce que nous faisons. Les fruits ont déjà commencé par émerger.

3. Le Conseil Provincial des MCCJ a choisi deux prêtres pour cheminer avec nous. Ils sont le Rév. p. Jean de Dieu Hounongbe (promoteur de vocation) et le Rév. P. Yves Gbenou (membre du Conseil Provincial). Le Rév. p. Abel Guéli (Secrétaire de la Commission Animation missionnaire) est, quant à lui, choisi pour représenter les MCCJ à la prochaine rencontre continentale. Nous sommes très contents de la manière dont Dieu nous conduit et remercions le Conseil Provincial pour tout son attention et effort de nous donner la formation adéquate comme partageant le même charisme combonien.

Ghana

4. Parlant de l’implication des MCCJ dans notre cheminement, nous voulons remercier Dieu pour le quarantième anniversaire de l’ordination sacerdotale du Rév. P. Joseph Rabbiosi. Il est jusqu’à maintenant notre aumônier. Il s’est donné totalement pour le bien et la consolidation des LMC. Il est le plus proche de nous, nous prodigue des conseils et nous montre les voix de nous engager. Nous remercions Dieu pour sa vie et prions que le Seigneur fasse de lui un missionnaire «saint et capable.”

5. Le 24 mai, nous avons tenu notre treizième rencontre à IMFH. Comme d’habitude maintenant, nous eûmes la célébration Eucharistique. Après, nous avons rencontré les parents de certains lycéens (élèves sponsorisés par IMFH). Le but était d’impliquer les parents dans la formation scolaire de leurs enfants. L’esprit de «sauver l’Afrique par l’Afrique», «les africains devront prendre leur destinée en main» était notre motivation. Certains des enfants peuvent être pris en charge par leurs parents ou relatives et ce fut notre but.

Ghana

Après cette rencontre avec les parents, nous continuâmes avec notre rencontre LMC. Parmi les nombreux points discutés sont notre structure LMC, le logo, les différents moyens de générer des fonds pour notre Association. Nous avons aussi discuté de comment générer des fonds au sein de IMFH pour supporter la même Institution IMFH (ceci fut une expérience en Ouganda avec les travailleurs de Good Samaritain). Le coordinateur a fait un rapport annuel de nos activités que nous avons parcouru pour voir comment nous évoluons. Les défis sont grands. La prochaine rencontre sera le 28 juin. Nous espérons les rév. p. Jean de Dieu et Yves Gbenou être parmi nous pour continuer le chemin avec nous.

Justin Nougnui, coordinateur.

La vison ecclésiale qui émerge du “Plan” de Comboni

Comboni

«Comboni – qui croit à l’unicité du genre humain et dans le fait que l’Evangile doit, pour cela, être annoncé à tous – assume une attitude de démystification prophétique de cette forme culturelle raciste…» (Prof. Fulvio De Giorgi, Conseil de Direction de ‘Archivio Comboniano’).

 

Situer dans le contexte
Une réflexion actuelle sur le “Plan” de Comboni qui ne soit pas purement historique, mais qui soit de type spirituel, pastoral, missiologique (c’est-à-dire qui assume un point de vue de la foi, de l’appartenance à l’Eglise catholique et de ‘descendance’ combonienne) doit, de toute façon, partir de la nécessité de le situer et de se situer dans le contexte et ne peut pas se fonder sur un plan de lecture directe et immédiate, c’est-à-dire sans des médiations, comme s’il s’agissait d’un texte écrit aujourd’hui. Son actualisation doit s’échapper des dangers d’un certain “fondamentalisme actualisant”, ce qui serait un défaut d’ingénuité: cela conduirait, dans la meilleure des hypothèses, à des banalisations, mais pourrait aussi courir des dangers de graves déformations. N’importe quel texte de son temps (non seulement de Comboni) ne peut pas être lu sans les filtres du contexte: autrement celui qui, à ce moment historique-là était – par exemple – antiraciste, risquerait même d’apparaître aujourd’hui raciste.

Il ne s’agit pas seulement de traduire un langage du XIX siècle dans un langage d’aujourd’hui (par une opération qui n’est pas uniquement de sémantique historique): même si déjà seulement cela fait apparaître un problème plus vaste, celui des formes de continuité/discontinuité culturelle (et spirituelle) entre nous et nos Pères et nos Mères du passé, entre notre vision et la leur.

Comboni se situe à l’intérieur de l’Eglise catholique: et nous aussi aujourd’hui. Mais l’Eglise catholique est un organisme vivant qui grandit: elle a donc ‘grandi’ par rapport au XIX siècle. Dans cette croissance est comprise aussi son auto conscience: la vision ecclésiale elle-même. Voilà donc que nous ne pouvons pas nous retrouver exactement” dans les schéma des années de 1800: autrement cela signifierait que tout est arrêté, que le christianisme n’est pas vivant mais mort, et que notre tâche ne serait pas historique mais archéologique…

Actualité et prophétie
Ainsi est-il évident que le paradigme ecclésiologique de Comboni, sa vision ecclésiale, était celle de Vatican I° et non celle de Vatican II; que sa culture, dans laquelle se déterminaient beaucoup d’aspects de la même vision ecclésiale, était celle de la région de Lombardie et de Vénétie du XIX siècle et non pas celle du XXIème. Mais alors, qu’est-ce que cela signifie cette observation, évidente, au plan de notre lecture? Quels sont donc les traits de continuité et d’actualité et de prophétie et quels sont ceux de la discontinuité, dans lesquels il y a eu un dépassement (c’est-à-dire une croissance)?

Plus les éléments culturels de Comboni se rapprochent de l’Evangile, plus il y a continuité: l’Eglise annonce l’Evangile du Christ comme une proposition de libération que Dieu adresse à tout le genre humain (ce qui n’était pas évident à ce moment-là, comme il ne l’est pas encore aujourd’hui, c’est que cela comporte l’unité du genre humain: il n’y a qu’un seul genre humain et tous les hommes et toutes les femmes sont fils et filles de Dieu, avec la même dignité personnelle). Si donc, à la moitié du XIX siècle, se formait, au cœur de l’Europe, une forme culturelle nouvelle qui était le racisme, Comboni était étranger et hostile par rapport à ces processus culturels. Le racisme comportait deux points essentiels, comme forme culturelle: 1. Il existe les races humaines (en général on les réduit à trois); 2. Il y a des races inférieures et des races supérieures. Comboni – qui croit à l’unicité du genre humain et dans le fait que l’Evangile doit, pour cela, être annoncé à tous – assume une attitude de démystification prophétique de cette forme culturelle raciste. Sur cela, donc, non seulement il y a continuité, mais il y a une actualité permanente de cet approche, vu que, de manière explicite ou plus souvent dissimulée demeurent encore aujourd’hui des visions racistes, qui peuvent entrer même dans la vision ecclésiale.

Discontinuité comme croissance
Des éléments culturels de discontinuité, par contre, sont ceux liés davantage à la spécificité de mentalité et de pensée de l’époque: une ignorance ‘géographique’, ethnographique, culturelle des Européens par rapport à beaucoup d’endroits de la planète et à de larges secteurs de l’humanité; une présence – pourtant – de fantaisies mythique et de lieux communs traditionnels (même religieux: par exemple la soi-disant ‘malédiction de Cam’) qui comblaient ces vides de connaissance qui aujourd’hui peuvent apparaître comme des ‘préjugées racistes’ (pré-jugés, oui, comme nous tous nous en avons; racistes non, parce qu’ils ne participaient pas – comme je l’ai déjà dit – des aspects spécifiques de cette forme culturelle-là).

Comprendre cette différence est essentiel sur le plan méthodologique, pour mettre dans un cadre la réflexion sur le “Plan” de Comboni, sur sa vision ecclésiale et sur son actualité prophétique.

Unité, utilité et simplicité
Si en effet nous partons d’une optique raciste, alors nous croyons que la civilisation européenne est supérieure et pour cela même qu’elle est destinée à dominer sur les autres: en les condamnant à un développement ‘séparé’ (apartheid) ou en en ‘civilisant’ d’en haut et de l’extérieur certains aspects, pour mieux les dominer et les exploiter, dans le but de développer davantage la civilisation considérée comme supérieure. Comboni dans son “Plan” assumait par contre un paradigme opposé: celui de l’unité du genre humain. Dans ce cadre, il est possible que certains peuples (historiquement ce sont les européens, mais il était possible que cela arrive à d’autres) arrivent avant, pour des causes historiques, à des conquêtes qu’on considère positives (par exemple l’écriture, l’alphabétisation, la médecine, la science et la technologie): il faut alors faire connaître à tous ces conquêtes, il faut les partager et les mettre à la disposition de tous pour ‘régénérer’ toute l’humanité, pour en améliorer l’existence réelle, et diminuer toutes les formes de souffrance, de pauvreté, d’injustice, dans le but, en un mot pour l’utilité commune. Mais cette ‘civilisation’ (c’est-à-dire le ‘partage de conquêtes de civilisation’) ne doit pas être imposée d’en haut et de l’extérieur: s’il en était ainsi, même avec les meilleures intentions, on introduirait une asymétrie et donc un possible déséquilibre et une domination. La civilisation/partage doit être proposée et réalisée à partir du bas et de l’intérieur, avec un protagonisme en première personne de ceux qui en reçoivent les bénéfices, sans astuces et sans des médiations compliquées, mais dans la simplicité: seulement ainsi elle sera ré-génératrice (c’est-à-dire implicitement émancipatrice). Les résultats alors seront toujours générants et générateurs, c’est-à-dire créateurs et innovateurs, autochtones et originels, non nécessairement semblables (c’est-à-dire assimilés) au modèle européen, mais non plus hostiles par rapport à celui-ci: parce qu’ils sont le fruit d’une rencontre fraternelle, où l’on cherche le bien de tous, et non d’une rencontre déséquilibrée (c’est-à-dire, en réalité, d’un choc de cultures) où l’on poursuit le bien seulement d’une partie (la plus forte).

Ainsi, les présupposés de la vision ecclésiale de Comboni dans son “Plan” peuvent être résumés dans ses paroles – symbole, encore très actuelles: unité, utilité, simplicité.

La manière d’approcher du Plan
Cette manière d’approcher du “Plan” est en effet d’autant plus actuelle aujourd’hui, dans un monde globalisé et interdépendant (beaucoup plus qu’au XIX siècle), parce qu’elle indique la seule voie possible pour un développement unitaire mais non uniforme du genre humain, dans un plan de non violence et de partage toujours respectueux de l’autre. Cet approche du “Plan” démystifie deux perspectives qui constituent, aujourd’hui, les deux risques les plus importants de déshumanisation: d’un côté des dynamiques de développement inégal, selon des logiques (comme celle du néolibéralisme) qui tendent à faire augmenter la disparité de la richesse, avec des fermetures communautaristes et xénophobes, avec le refus de l’égalité des droits et de la dignité personnelle; de l’autre l’occidentalisation culturelle féroce, avec une destruction massive de la culture locale, comme une homologation universelle, une ‘mcdonaldisation’ du monde.

Cet approche du “Plan”, qui apparaît en syntonie prophétique avec l’enseignement social de l’Eglise (que l’on pense aux indications actuelles du pape François), tout en ayant été formulé dans une période où l’expression même “enseignement social de l’Eglise” n’existait pas encore, était, pour Comboni, une conséquence d’une vision ecclésiale qui devait s’enraciner dans l’Evangile de la libération de Jésus de Nazareth. Il faut donc encore aujourd’hui comme toujours, le ramener à l’Evangile, pour mieux le comprendre et l’actualiser dans la fidélité au charisme: cela est un critère herméneutique essentiel dans la lecture actuelle du “Plan”.

Par conséquence, certains traits de la vision ecclésiologique du “Plan” (qui à l’époque n’étaient pas du tout ni majoritaires ni escomptés, même si on pouvait les lier à une tradition significative de Propaganda Fide) apparaissent prophétiques et encore aujourd’hui porteurs de renouvellement évangélique: l’Implantatio Ecclesiae comme fondation de véritables Eglises locales, avec un clergé indigène; la parité de genre, dans tous les domaines significatifs, spécialement ceux de la vie spirituelle et chrétienne; l’importance – ad intra et ad extra – du laïcat catholique.

Un discours vaste, fécond et riche de développements nouveaux possibles – mais je me limiterai ici seulement à quelques touches – est enfin celui de l’aspect pédagogique du “Plan” qui, avec originalité, mélange des éléments différents: la portée émancipatrice de l’instruction pour tous; l’éducation comme charité intellectuelle; la pédagogie des opprimés.

Vision ecclésiale harmoniquement unitaire
Justement cette organisation pédagogique ouvre à une vision ecclésiale harmoniquement unitaire – parce qu’elle est fondée sur la formation de la conscience – d’évangélisation et de promotion humaine: “La formation que devraient recevoir tous les individus, des deux sexes, appartenant aux Instituts entourant l’Afrique, serait basée sur un enracinement dans l’esprit du Christ, une intégrité des mœurs, la fermeté dans la Foi, les principes de la morale chrétienne, la connaissance du catéchisme catholique, et les rudiments du savoir humain de première nécessité” (E 826).
Prof. Fulvio De Giorgi
(Conseil de Direction de ‘Archivio Comboniano’)