Dans la deuxième acception du mot RESUCITAR (ressusciter), le dictionnaire de la RAE nous dit qu’au niveau familier, il signifie « rétablir, renouveler, donner une nouvelle vie à quelque chose ».
Cet été, j’ai vécu une expérience missionnaire au Mozambique avec cinq autres compagnons. Au cours de cette expérience, j’ai rencontré Mme M. Une femme veuve, d’une foi profonde, qui a longtemps travaillé comme enseignante. Elle avait une personnalité très proche et se souciait de tous ses voisins. Depuis quelques années, dans son désir d’aider les autres, elle a réuni un groupe de personnes, membres de la paroisse de Songo, pour créer le groupe Caritas à partir de zéro.
Grâce à ses efforts et à ceux de ses compagnons, Caritas Songo a été mise en place avec pour objectif fondamental de redonner leur dignité à tous les nécessiteux du village.
Chaque jour, elle partait à pied avec son groupe pour rendre visite, accompagner, distribuer, écouter… toujours avec le sourire aux lèvres et un regard transparent qui reflétait le Jésus miséricordieux qu’elle apportait à tous.
Je pourrais parler de nombreuses expériences que j’ai partagées avec Mme M., mais celle qui m’a le plus marqué est le jour où nous sommes allés avec le groupe répondre à un appel d’urgence. Un vieil homme s’était retrouvé à la rue parce qu’il avait été expulsé de la maison où il vivait. Il s’était réfugié dans une pièce abandonnée, sale, délabrée et sans porte. Les voisins ont alerté les autorités et Mme M., sans hésiter un instant, est venue à son secours, puisant dans sa propre poche l’argent nécessaire pour couvrir les besoins essentiels du vieil homme, principalement de la nourriture et de l’eau… Elle a demandé à la communauté de se mobiliser pour trouver une solution au problème de l’absence de porte et ils ont rapidement réussi à en trouver une qui a résolu le manque d’intimité et de sécurité du vieil homme. Et comme l’a fait le Bon Samaritain, elle a laissé plus d’argent à une voisine de l’homme, afin qu’elle puisse acheter plus de nourriture et tout ce dont il avait besoin.
Sa générosité, son détachement et son humanité, à la manière évangélique, nous ont fait réfléchir à nos propres attitudes et comportements dans la société dans laquelle nous vivons. Aurions-nous agi de la même manière ? Certainement pas.
Il y a deux mois, j’ai appris la nouvelle de son décès. Le même Jésus qui se manifestait dans son travail caritatif l’a appelée pour la récompenser et la remercier d’avoir été la Bonne Nouvelle.
Mme M. s’est efforcée de rétablir, de renouveler et de donner une nouvelle vie, c’est-à-dire de RESSUSCITER, tous ceux qui venaient lui demander de l’aide. Elle n’oubliait pas non plus d’aller vers ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas se rendre à la paroisse. Ceux-là étaient ses élus, ceux-là mêmes vers lesquels Jésus se tournait parce qu’il savait qu’ils ne feraient pas le premier pas.
Aujourd’hui, elle jouit de la RÉSURRECTION qu’elle a donnée à tant de personnes à Songo.
Faina Toledo, LMC