Laïcs Missionnaries Comboniens

Une année qui reflète le visage du Christ

LMC Guatemala

Tout au long de l’année 2023, nous avons rencontré de nombreuses émotions et réalités, pleines de joie, de tristesse, de réconfort, de désir et de croix…

Les LMC du Guatemala ont commencé une année pleine d’espoir dans le programme de nutrition Chispuditos, qui s’est incroyablement développé au point que nous avons réussi, avec des professionnels, à réaliser des journées médicales et dentaires, car le complément, la formation et la nourriture n’aidaient pas les enfants à sortir de l’anémie et de leurs maladies. Nous avons fait de gros efforts pour innover et nous former, mais cela n’a pas suffi, car lorsque le pédiatre, le nutritionniste et le dentiste sont arrivés, ils ont constaté un degré élevé de malnutrition, des problèmes psychomoteurs, des dentures inutiles, des maladies génétiques, des déficiences d’élocution et de croissance, souvent causées par la malnutrition des mères elles-mêmes et par une mauvaise éducation nutritionnelle. C’est 6 ans d’un voyage ardu, travaillant l’esprit, le cœur et l’estomac, sans aucun doute cela nous remplit de joie de voir des enfants de 6 ans quitter le programme sans anémie et avec une taille et un poids moyens, c’est rendre gloire à Dieu !

En même temps, nous sommes entrés dans JPIC en sachant que Saint Daniel Comboni avait un intérêt particulier pour la justice envers les marginalisés et les oubliés ; nous nous sommes plongés dans la formation pour connaître les migrations au Guatemala et cela nous a conduits à la traite des personnes, une situation terrible et très latente dans notre pays. Nous avons découvert que Comboni a lutté avec détermination contre le trafic d’êtres humains, en empêchant que tant de Noirs soient emmenés comme esclaves. A travers des discussions, des rencontres personnelles et plusieurs cinéforums, nous avons compris la réalité et la dureté de la vie des femmes qui se prostituent. Notre cœur s’est incliné devant cette situation et nous avons lancé une campagne de sensibilisation. Le Guatemala souffre de la traite des êtres humains, des femmes, des enfants et de la migration, qui est l’un des plus grands problèmes du pays, et d’où découlent ces problèmes sociaux, qui culminent dans la malnutrition des enfants, les familles démembrées, les femmes seules et les enfants qui sont pratiquement orphelins.

Nous croyons que cette année a été marquée par un profond éveil à la voie combonienne. Nous avons eu des formations enrichissantes, nous avons formé de nouveaux candidats pour devenir LMC, nous avons rencontré plusieurs fois un petit groupe de laïcs à San Luis Petén qui sont en train de faire leur formation pour devenir LMC, nous avons élargi notre vision vers de nouveaux projets et nous avons grandi dans le charisme combonien.

Une année 2024 nous attend avec de nouveaux et grands défis, au niveau de la communauté, de la mission ad gentes et de l’économie, mais nous avons confiance dans la sainte intercession de Saint Daniel Comboni, nous nous réfugions dans les cœurs de Jésus et de Marie et nous demandons à Saint Joseph d’aider ce petit groupe à être lumière et sel partout où il ira.

Joyeux début de l’année 2024, qu’elle soit remplie de beaucoup de bénédictions et de nouveaux chemins pour chaque LMC.

Une chaleureuse accolade fraternelle, LMC Guatemala

La formation des leaders, un aspect important du charisme Combonien

LMC Ghana

Après être confronté à certains problèmes constituant des handicapes pour la survie et la continuité de la mission au Soudan, Daniel Comboni a élaboré Le Plan pour la Régénération de l’Afrique. Le plan développe des stratégies pour assumer la formation des leaders Africains qui à leur tour continueront la formation de leurs frères et sœurs : « Sauver l’Afrique par l’Afrique ».

Ce fut aussi le but fondamental de notre présence à la Station St. François d’Assise de Dadome du 24Décembre 2023 au 7 Janvier 2024.

Gifty Aziedu, Benjamin Amekor et Christian Wotormenyo arrivèrent à Dadome ce Dimanche 24 Décembre dans la soirée. Ils sont joints plus tard par Justin Nougnui et Valentin Sewovi. Selon l’instruction du Père Aumônier et curé, nous devrions étendre notre service à deux autres stations environnantes St. Michel d’Adudornu et la station de Husikorpe.

En effet, Adudornu manque de responsables pouvant coordonner les activités de la station. « Depuis le temps du Covid-19, on ne se rassemble plus pour les activités de l’église » nous dirent certains membres de la station. Notre devoir pour les quelques jours à Dadome fut de faire des visites de maison sur les trois stations et de guider certains membres pour continuer le service de catéchistes pour redonner vie aux stations. A Dadome, les visites de maison ont donné du fruit car la chapelle fut remplie les 31 Décembre nuit et le 7 Janvier, la fête de l’Epiphanie. La fidèle suivie à Dadome du nom de Charity fut toujours désireuse de servir le Seigneur. Avec notre aide, ce 7 Janvier, elle a présidé la célébration de la Parole à Husikorpe située à quelques kilomètres de Dadome. Avant de le faire ce Dimanche, elle a débuté déjà les soirées à Dadome durant les célébrations de la parole pour être bien en mesure de s’exposer à un public plus grand Dimanche. Elle devrait le faire à Husikorpe car Husikorpe, avec l’abandon du service de l’ancien catéchiste, est passée temporairement sous la coordination de Dadome. Charity devrait aider John le catéchiste de Dadome pour coordonner les activités de Dadome et de Husikorpe. Les deux devront alterner leur service sur les deux stations.

Adudornu, un peu plus éloignée de Dadome, devrait trouver des responsables y résidant ou pas très loin. Dieu merci, le père Leopold nous avait donné deux noms de fidèles voulant aider dans l’administration de la station : Stephen et Amewuga. Le service de la Parole ce dimanche 31 au matin fut participé par plusieurs enfants et adultes. Cela a montré la faim pour Dieu et au rassemblement à la chapelle. Depuis 2020, ils ne se sont plus réunis, nous ont-ils dit par manque de responsables. Ainsi, de cette nouvelle rencontre à la veille de la nouvelle année, le désir de Dieu et de la communauté fut de nouveau satisfait. Nous sommes allés à Adudornu à moto. Vue la distance séparant Adudornu de Dadome où nous résidâmes, la formation des deux catéchistes s’est faite à Adudornu et à Dadome. Juste après le service de la Parole ce 31 matin, nous avions commencé à les guider pour présider aux célébrations de la Parole. Le 3 janvier, ils furent invités à Dadome pour la formation et le jeudi, ce fut de nouveau à Adudornu. Le 7janvier, Stephen a pu présider la célébration de la Parole. Leur responsabilité n’est pas seulement de présider aux célébrations en l’absence du prêtre mais aussi de redynamiser la station par leur sacrifice et zèle en suivant les directives de la paroisse.

Un défi que nous n’avons pas pu relever avant de partir est de trouver les documents nécessaires pour leur service mais nous l’avons mentionné dans le rapport que nous avons fait au curé. Aussi, nous ferons de notre mieux pour leur fournir certains documents. Un autre défi que Charity aussi devra affronter est le manque de moyen pour aller à Husikorpe quand c’est son tour. John lui a une moto mais Charity n’en a pas. Nous avions échangé certaines idées sur cette réalité avec la station de Husikorpe. Nous espérons que notre suggestion puisse avoir le support nécessaire pour la continuité du service de Charity.

La force de faire cette expérience vient de notre amour pour le Christ sur les pas de St. Daniel Comboni. Notre organisation interne, la vie communautaire, la prière d’ensemble, l’échange des idées entre nous nous ont encouragé et motivé à faire cette « cause commune » avec les trois stations. Mais, pour toujours assumer la continuité, ce sera bien que de temps en temps, nous passions sur les trois stations pour voir l’évolution ce qui nécessitera de moyens.

Puisse notre Fondateur, St. Daniel Comboni nous inspirer toujours pour être tout le temps mu par ce cri et cette force de « Sauver l’Afrique par l’Afrique » et que le Seigneur nous donne la claire vision de ce que nous devons faire, la force et les moyens de l’accomplir.

Justin Nougnui, coordinateur LMC.

Proclamation de Noël 2023

Navidad 2023

Proclamation faite par Monseigneur Jesús Ruiz, évêque de M’baiki, République centrafricaine.

Chaque jour en Afrique est Noël… Tout en Afrique parle d’un Noël éternel !

On m’a demandé de faire la déclaration de Noël… ; je ne sais pas comment la faire.

Qu’est-ce que c’est que faire une déclaration, me suis-je demandé…, si ce n’est donner la parole à sa vie intérieure… ? Alors, permettez-moi de donner libre cours à mon cœur… Je vais vous déclarer.

Ma proclamation d’aujourd’hui se veut un souvenir d’enfance de Noël sur le marché paroissial d’Alfonso VI. C’était dans les années 1970. Avec notre curé Don Miguel, nous montions sur la colline de San Juan pour chercher la mousse et décorer la crèche pleine de maisons de liège, de rivières d’argent et de personnages marchant vers le portail… Ma mémoire remonte à la messe de la coquelet en famille suivie d’un verre et de nougat… ; ma mémoire se réjouit de voir les catéchistes déguisés en Rois Mages pendant la messe des enfants distribuer des cadeaux… ; toujours des cadeaux, jamais de charbon.

J’ai grandi… et j’ai découvert que la vraie crèche est dehors… Séminariste, dans la nouvelle église paroissiale, chaque Noël, avec Ester, Mamen et d’autres jeunes, on visitait les maisons du quartier pour le concours de crèches… Dans chaque maison, un verre de liqueur sucrée et un morceau de nougat nous attendaient toujours… ; chaque année, on répétait dans la chorale des chants de Noël non commerciaux qui faisaient fureur : “uri, uri, ura…” et “dans la maison de pierre il y avait Marie et Joseph, Marie pleurait, Joseph était nerveux…”. Noël en visitant les pauvres de la paroisse avec des cadeaux et de la nourriture pour les accompagner dans leur solitude…. ;

Il y a 36 ans, je suis allée en Afrique…, mais je…, je ne sais pas comment proclamer….

Là-bas, en Afrique, j’ai découvert que Noël, ce n’est pas des lumières colorées, ni des sapins de Noël… ; là, pas de chants de Noël ni de publicités de Noël… pas de massepain ni de nougat… mais il y a Noël ; en Afrique, il ne neige pas…, non ; il fait chaud, très chaud pour Noël. Dans mon Afrique, il n’est pas d’usage d’avoir un repas de réveillon et encore moins le réveil…, il n’y a pas non plus de loterie pour El Niño ou le jackpot de Noël…. Comme je me souviens de mon premier Noël en Afrique dans une chapelle lointaine où, après avoir célébré le mystère d’un enfant né à la périphérie du pays, j’ai mangé seul, avec beaucoup d’émotion, une boîte de sardines que j’avais dans mon sac… ! Non…, en Afrique, notre façon de faire Noël n’est pas à la mode… // La seule chose à laquelle j’aspire en Afrique, ce sont les Rois Mages qui ne viennent jamais…, et je crains qu’ils ne viennent jamais… Quel dommage que mes enfants d’Afrique ne rêvent pas des Rois Mages… pour Noël… ! Je demande chaque année au roi Balthazar, toi qui es noir, pourquoi oublies-tu mes enfants noirs…, sans passer ? Et je prie à haute voix, Venez, Rois Mages, venez… des milliers de bons enfants noirs, aux grands yeux blancs, vous attendent… !

Et chaque année, je réalise que Noël n’est pas le vingt-cinq décembre… Chaque jour en Afrique est Noël… Tout en Afrique parle d’un Noël éternel ! Les gens, comme une scène de nativité vivante, sur des chemins de terre rouge et de poussière, avancent jour après jour, malgré leur peine… Certains souffrent…, d’autres se réjouissent…, certains pleurent… certains crient… et d’autres n’en peuvent plus… ; certains dansent… d’autres se lamentent…. et d’autres rient sans s’arrêter… Tous, sans le savoir, cherchent… Comme des figures vivantes de boue, ils marchent sans s’arrêter… Là, la femme avec son manioc sur la tête, se tient droite en marchant…, un jeune homme dans son kiosque regarde les enfants danser… Là, des hommes à la peau tannée par le soleil se rendent à leur potager pour travailler…, des vieillards édentés assis devant leur maison regardent passer les motos comme des taxis…, dans chaque concession des enfants jouent à sauter…, une gamine porte son petit frère derrière elle… Tous, comme des figurines d’argile vivante, même sans le savoir…, tous marchent vers le portail… Chacun a son propre chemin, chacun sa propre chanson…, mais tous dans la même direction sans le savoir, ils vont tous adorer. Et tous vous font un sourire sincère si vous les saluez au passage… Les uns avec les autres, chacun avec chacun, se frayant un chemin au fur et à mesure… Ils sont tous en quête…, figures d’arc-en-ciel sans pareil, dans ce grand Bethléem qu’est l’humanité… Et quand le soir tombe, fatigués… aux pieds du nouveau-né, leurs corps se reposent, c’est leur façon d’adorer. Ils n’ont pas d’or, pas d’argent, pas de cadeaux à offrir…, mais leur fatigue devient une offrande difficile à égaler. Ils ont faim de nourriture et soif de vérité… faim de justice et de paix…, faim d’amour et aussi de dignité. Non…, dans mon Afrique, les gens ne mettent pas de crèches d’argile et de carton, ni de bœuf ou d’âne au portail… C’est eux, mon peuple…, ce grand Bethléem vivant, non décoré, que je rencontre chaque jour en passant… Moi, figurine de ce Bethléem, je me joins à eux dans l’adoration.

Ils vont à la recherche de celui qui est né, ils ont faim de pain et de vérité… / Ils avancent à tâtons, souvent dans l’obscurité… / J’avance à tâtons avec eux, parfois en improvisant un chant… / La joie de leur cœur est l’étoile qui les guide… et qui nous dit où aller / La joie parce qu’ils vont adorer le Roi du ciel… / Comme des petits bergers…, avec des poulets, du manioc, des cacahuètes, des bananes… et du bois, ils vont… / Ils vont toujours de l’avant car ils veulent adorer l’Enfant… Comme les Rois Mages, ils apporteront leurs cadeaux ; pas d’or, ni d’encens, ni de myrrhe… Non… Leurs cadeaux sont leurs vies simples et dures, qu’ils offriront toutes au Roi des cieux. Et chaque vie est une précieuse offrande qui plaira à l’Enfant-Dieu… Et en les voyant, Marie et Joseph adorent… de leurs lèvres s’échappera un sourire satisfait.

Oh, quand je suis hors d’Afrique, comme je me languis de cet autre Noël…, sans lumières, sans décorations, sans réclames publicitaires de bonheur éphémère… Maintenant, je comprends que Noël, c’est la vie de mon peuple qui cherche la Lumière au milieu de tant de ténèbres… Aujourd’hui, perdu dans la ville qui m’a vu grandir, moi aussi je cherche et je cherche ce petit Enfant à adorer, tandis que les lumières, les vitrines et les haut-parleurs me font signe… Ici, il n’y a pas d’Enfant à adorer !

Quand j’étais enfant, à chaque Noël, il y avait toujours un voyou qui volait l’Enfant dans le parc d’Antonio Machado pour Noël… Aujourd’hui que je suis grande, je voudrais crier : Ils nous ont encore volé l’Enfant… ! Ils l’ont remplacé par un sapin feuillu de couleurs et de lumières artificielles…, ils l’ont remplacé par le Père Noël… Ils veulent nous vendre toutes sortes de produits pour combler notre bonheur… Mais qui nous donnera la tendresse de l’Enfant…, l’amour de l’Enfant Dieu, qui peut le remplacer… ; sa merveilleuse lumière, non artificielle, qui peut illuminer… ?

Amis, soyez vigilants, on nous vole l’Enfant avec cette consommation effrénée où les pauvres – comme l’enfant de Bethléem – sont toujours laissés à la périphérie de la ville… “Amis, réveillez-vous…, on nous vole l’Enfant… pour Noël…”.

Amis, il est urgent de réagir parce qu’ils sont en train de tuer l’Enfant…, pour Noël ; ils en tuent des milliers dans la bande de Gaza… ; ils en laissent mourir de faim des dizaines de milliers en Afrique… ; ils les laissent se noyer avec leurs parents en haute mer… Ils ne savent pas que Dieu se fait Enfant dans le migrant, dans le réfugié, dans le pauvre et dans celui qui n’en peut plus… Comme dans la Bethléem d’autrefois, ils disent aujourd’hui : “il n’y a pas de place pour vous… allez ailleurs parce que vous ne pouvez pas vivre avec nous…”. Amis, frères, quelle tragédie ! Comme Hérode en un autre temps, aujourd’hui en 2023, ils sont… ; nous sommes… en train de tuer l’Enfant… pour Noël.

C’est comme si ce monde fou de lumières colorées éphémères et de tournoiements ivres de lui-même nous disait : Non, ne viens pas Enfant sur terre car tu n’as rien à donner… ! Nous sommes si pleins de nous-mêmes…, si satisfaits… qu’est-ce qu’un enfant peut nous apporter ? Non, ne venez pas pour Noël.

Amis, frères… réveillons-nous, unissons-nous, sauvons l’Enfant… faisons revivre Noël !

Saint d’Exuperi, l’auteur du “Petit Prince”, disait que “toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, même si peu d’entre nous s’en souviennent”. Frères, amis, faisons revivre l’Enfant en nous… maintenant que c’est Noël.

Oui, Noël, c’est la tendresse de Dieu pour l’humanité.

Noël est une étreinte pour le grand-père… Noël est une caresse pour l’enfant…

Noël, c’est un sourire ouvert…

Noël, c’est regarder avec amour dans les yeux de l’étranger et du pauvre… sans juger…

Noël, c’est rendre visite aux malades et aux personnes seules…

Noël, c’est demander pardon… et embrasser le frère…

Noël, c’est contempler le nouveau-né et lever les yeux au ciel…

Noël, c’est accompagner un bout du chemin de celui qui n’en peut plus…

Noël, c’est quitter le confort de sa maison pour accompagner une famille en difficulté…

Noël, c’est dénoncer ce monde injuste et s’engager pour un monde plus égalitaire…

Noël, c’est entrer dans le temple de son cœur… et y adorer Dieu…

Noël est un cadeau… TOUT UN DON DE DIEU.

Permettez-moi de vous raconter une histoire de Noël pour terminer :

“Dans notre village, la période de Noël approchait….

L’un des grands magasins de jouets s’était généreusement approvisionné afin de satisfaire toutes les exigences de ses clients… Sur les étagères, on voyait de tout. Des armements en plastique et en fer-blanc avec des drapeaux étrangers à notre peuple pour se défendre contre l’ennemi, disaient-ils… ; il y avait aussi des monstres de mauvais goût de la télévision. Bien sûr, il y avait aussi beaucoup d’autres belles choses qui méritaient d’être offertes dans le cadre de la fête de Noël.

Parmi elles, il y avait un magnifique ours en peluche surdimensionné. Il était vraiment mignon. Il semblait transmettre de l’affection, et ses petits yeux brillants lui donnaient une vie étrange qui captivait ceux qui le regardaient avec intérêt. C’était un jouet de valeur, et donc pas donné. Et Peluche le savait. Sans avoir la folie des grandeurs, il se sentait parmi les meilleurs qu’on pouvait avoir dans cet endroit.

C’est là que réside le drame. Car ceux qui avaient assez d’argent pour l’acheter n’avaient pas d’enfants à qui le donner. Et ceux qui avaient beaucoup d’enfants n’avaient pas d’argent.

Le fait d’avoir de la valeur était la cause de leurs problèmes. Parce qu’à l’approche de la veille de Noël, Ourson voyait les étagères se vider de jouets, alors qu’il continuait à être admiré, mais que personne ne se décidait à l’acheter pour la joie d’un enfant.

L’inquiétude qui grandissait au fil des heures se transforma en angoisse lorsqu’il vit le propriétaire du magasin de jouets baisser lentement les lourds rideaux métalliques de son magasin. Puis les lumières s’éteignirent et le silence régna à l’intérieur. À l’extérieur, par contre, c’était l’effervescence des festivités de Noël.

Dans l’obscurité, Ourson a envie de pleurer. Il réalisa qu’il passerait le premier Noël de sa vie de la manière la plus triste que l’on puisse imaginer. Seul et sans personne pour partager toutes les choses précieuses qu’il pensait posséder. Ce qui lui faisait le plus mal, c’était de savoir qu’il avait été laissé seul précisément parce qu’il avait de la valeur. S’il avait été bon marché, il aurait déjà été entre les mains de quelqu’un, partageant la fête, ne serait-ce que pour quelques heures.

Soudain, il a été surpris. Croyant rêver, elle vit la pièce s’éclairer d’une douce et belle lumière. Et ses petits yeux brillèrent d’étonnement en voyant Jésus lui-même, qui était entré dans le magasin de jouets avec un grand sac à la main. Il était venu chercher des jouets pour les distribuer lui-même. Car il faut savoir qu’ici, les enfants riches reçoivent des cadeaux de leurs parents. Les pauvres, c’est Dieu qui les leur envoie.

Peluche était certain que cette fois-ci, quelqu’un l’emmènerait avec lui pour faire la joie d’un enfant. Ce monsieur avait beaucoup d’enfants, et il était assez riche pour payer son prix et l’acheter. Il attendit donc avec impatience qu’il vienne à lui.

Lorsqu’il s’est présenté devant lui, le Seigneur l’a regardé – comme personne ne l’avait jamais regardé auparavant – et lui a parlé tout naturellement :

Ourson, veux-tu te joindre à moi en cette veille de Noël pour distribuer des cadeaux aux enfants pauvres du quartier ?

Et comme la parole du Seigneur est puissante et qu’elle donne la vie à tous ceux à qui elle s’adresse, Teddy sentit un étrange tremblement envahir tout son corps. Il sauta de l’étagère et, faisant quatre tours de bélier sur le sol, se mit à danser de joie. S’il n’avait pas été empaillé, il aurait fait un bruit infernal. Mais personne n’a rien senti. Surtout parce que tout le monde était occupé à fêter Noël. Tellement occupés qu’ils n’ont même pas vu Jésus, sac à l’épaule et Peluche à la main, passer dans leurs rues pour sortir. Certains, le voyant de dos, l’ont pris pour un vagabond, accompagné de son petit chien. Il est si facile de prendre le Seigneur pour un pauvre homme… et encore plus à Noël !

Lorsqu’ils atteignent les abords du village, Peluche est aux anges. Il voyait pour la première fois la nuit des champs. Le ciel bouillonnait d’étoiles. Au loin, les chiens et les coqs indiquaient où vivaient les pauvres gens.

Comme la nuit est belle, s’exclama Peluche.

Surtout si tu me tiens la main, dit Jésus.

Ils continuèrent à visiter les maisons des environs. Lorsqu’ils s’approchèrent d’une maison pauvre, les chiens vinrent à leur rencontre. Les chiens des pauvres n’aboient pas. Ils vont droit à la jambe. Mais lorsqu’ils découvraient que c’était Jésus qui venait, ils sautaient immédiatement sur place.

Et pendant que le Seigneur les caressait pour les distraire, Teddy sortait un cadeau du sac, se faufilait par la fenêtre ouverte et le laissait à côté des enfants endormis.

Et il restait encore un peu pour les regarder sourire dans leur sommeil. Comme c’est souvent le cas à Noël.

La nuit se prolongea. Lorsque le jour se leva, Jésus dit à Ourson :

Regarde, maintenant nous allons encore visiter la maison de Madame Matilde. Le meilleur cadeau doit être pour sa petite fille qui est malade.

Et de nouveau, pendant que le Seigneur amusait les chiens de Madame Matilde, Ourson chercha dans le sac le meilleur cadeau. Mais il découvrit avec surprise qu’il n’y avait plus de cadeaux. Le sac était complètement vide. Perplexe, il le dit à Jésus. Mais celui-ci, lui faisant un clin d’œil, comme s’il savait déjà ce qui se passait, lui dit :

Fais comme moi, offre-toi-même comme cadeau !

Note : On n’a jamais su dans le quartier comment Madame Matilde avait réussi à offrir un si beau cadeau à sa petite-fille. Et il y avait même des gens mal intentionnés qui la soupçonnaient… Ils sont tellement voleurs, les pauvres… Si tu t’approches, ils te volent le cœur.

Frère…, sœur… Noël, c’est toi… sois câlin… régale-toi-même.

Noël, c’est moi…

Non, je ne suis pas un crieur public, je ne sais pas faire une proclamation…, juste un personnage d’argile et de carton qui cherche l’Enfant sur le chemin du portail…

J’ai trouvé l’Enfant, plutôt je me suis laissé trouver… C’est ma proclamation à donner : Allons ensemble adorer !

Navidad 2023

JOYEUX NOËL !

Miranda de Ebro (Espagne), 18 décembre 2023

Partage de Noël

LMC Brasil

Le 24 décembre, veille de Noël, un groupe de responsables de la communauté Nossa Senhora Aparecida d’Ipê Amarelo, paroisse de São Domingos de Gusmão, à Contagem/Minas Gerais, s’est réuni à la maison de mission Santa Teresinha, où vit le LMC, pour partager un moment de prière communautaire, suivi d’un déjeuner partagé, avec la participation de tous.

Pendant la prière, nous avons réfléchi à l’Évangile du 4ème dimanche de l’Avent et chacun a pu écrire le sens de Noël sur une petite étoile et la partager avec les autres. Les étoiles ont ensuite été collées sur une fresque murale qui constituait l’espace de socialisation.

Ce fut un moment important et participatif, qui a permis de renforcer les liens et d’encourager les gens à poursuivre le voyage de la communauté l’année prochaine.

Communauté LMC d’Ipê Amarelo (Brésil)

CFR : école de résistance

LMC Brasil

Aujourd’hui c’est lundi, un des jours les plus chargés, une autre semaine commence à la Casa Familiar Rural, l’école d’agriculture où je donne un coup de main. Nous nous mettons en route : 7h30, moi et Nete, la cuisinière de l’école, commençons à faire les courses de la semaine pour les 30 étudiants de première année, 8h15, les courses sont faites. 8h30, j’appelle le chauffeur des deux bus pour confirmer le transport des élèves, certains viennent de très loin : ils partent de chez eux à 6h, ce n’est qu’après 3h de bus qu’ils arrivent en ville.

Sur la place devant le marché, tout le monde se rassemble, ils viennent de différentes parties de la région, et à 10 heures du matin, un bus prend les garçons et se rend à l’école.

La Casa Familiar Rural est située au milieu d’un mélange de “campagne et de forêt”. Pour y accéder, il faut traverser le quartier ouvrier Jardim de Aulidia, un ensemble de maisons qui se ressemblent toutes sur l’horizon vallonné, un quartier de sardines à la sortie d’Acailandia. Après l’avoir dépassé, on se retrouve devant une maison en terre, comme on dirait, construite avec des biomatériaux, enfin entourée de verdure.

Vous continuez maintenant sur la longue route de terre, des deux côtés les pâturages s’étendent à perte de vue dans un va-et-vient entre les collines de la vallée. À mi-chemin, le paysage change : à gauche se trouve une culture du système agroforestier, tandis qu’à droite se trouve une zone de forêt vivante, encore intacte, jusqu’à ce qu’enfin, devant vous, se trouve la Casa Familiar Rural (Maison Familiale Rurale).

N’imaginez pas une grande école comme celles auxquelles nous sommes habitués ; un maximum de 35 à 40 étudiants par semaine étudient ici. C’est un environnement accueillant, très rustique, c’est une “maison-école”, avec des dortoirs, deux salles de classe, le grand réfectoire avec des tables en bois, la bibliothèque, la salle d’informatique et le laboratoire. Et puis, tout autour, des espaces verts gérés de diverses manières : potager, jardin fruitier, ruche, plantes médicinales, poulailler et porcherie. Le tout en fonction de l’étude et de l’apprentissage.

Les élèves de la maison sont des jeunes de 15 à 19 ans qui suivent l'”ensino medio”, qui dure trois ans et qui est l’équivalent de notre lycée avec une orientation agricole. C’est pourquoi l’école utilise ce que l’on appelle la pédagogie de l’alternance, puisqu’au cours de l’année, ils alternent constamment une semaine à l’école et une semaine à la maison, afin de ne pas enlever un soutien important au travail dans les champs, mais aussi parce qu’à travers ces années d’études, l’objectif est que les garçons et les filles ramènent de nouvelles techniques et améliorent l’agriculture de la famille en la développant d’un point de vue agroécologique.

La particularité est qu’il y a 10 heures de cours par jour : des matières fondamentales et techniques : des mathématiques à celle des animaux, de l’élevage à l’histoire. Un programme intense entre la pratique et la théorie, une école qui devient une famille grâce au temps passé ensemble, et qui devient une maison parce que chacun a la responsabilité de garder cet endroit propre en faisant sa part.

Mais ce n’est pas une école comme les autres : c’est une école qui symbolise la RÉSISTANCE. Ici, en effet, il faut résister pour survivre à ce qu’on appelle l’AGRONEGOTIUM, c’est-à-dire ces grands producteurs de Soja et d’Eucalyptus qui, avec leurs monocultures, envahissent, dévastent et minent l’environnement, en encourageant la déforestation et l’utilisation d’agrotoxiques par épandage aérien. Un outil qui tue à petites doses les communautés qui tentent encore de vivre de la campagne et de l’agriculture familiale.

Ceux qui choisissent de venir dans cette école choisissent de donner un avenir différent non seulement à leur famille mais aussi à leur communauté. L’objectif est de former ces garçons et ces filles à prendre soin de leur terre grâce à des méthodes agricoles innovantes, capables de s’adapter à l’environnement sans le détruire.

Anna et Gabriele, LMC au Brésil